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Blaise BĂ©gon

Blaise BĂ©gon, nĂ© le Ă  Avallon, et mort le au chĂąteau de Lautreville au finage de Saint-Germain-des-Champs, est un prĂȘtre catholique français, curĂ© et maire de QuarrĂ©-les-Tombes (Yonne).

Blaise BĂ©gon
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  58 ans)
ChĂąteau de Lautreville (d)
SĂ©pulture
Nationalité
Activité
Administration de sa paroisse puis de la commune
Autres informations
Distinction
StÚle dans l'église Saint-Georges de Quarré-les-Tombes

Biographie

Blaise Bégon et Marie Sainte-Marthe, mariés depuis le dans la paroisse de Saint-Pierre-Saint-Julien d'Avallon donnent naissance à leur neuviÚme enfant le , qu'ils prénomment Blaise. Il aura pour parrain Blaise Moillat, fils du procureur et Conseiller royal d'Avallon, et pour marrainne Anne Gourlet.

AprĂšs des Ă©tudes au collĂšge d'Avallon, il entre au Grand SĂ©minaire d'Autun. Il est ordonnĂ© prĂȘtre en 1761 par l'Ă©vĂȘque d'Autun, monseigneur Nicolas de BouillĂ© de Saint-GĂ©ran en poste de 1758 Ă  1767, date de sa mort. Dans un premier temps, en 1761, pendant six mois, il va ĂȘtre desservant de la cure de l'Ă©glise Saint-Georges de QuarrĂ©-les-Tombes qui dĂ©pend de l'archevĂȘchĂ© de Sens, et sera nommĂ© par l'archevĂȘque de Sens, le cardinal Paul d'Albert de Luynes, au cours de sa visite gĂ©nĂ©rale de 1761 comme curĂ© en remplacement de RaphaĂ«l Livry de Pampelune, curĂ© et archiprĂȘtre de QuarrĂ© qui exerça son ministĂšre pendant prĂšs de quarante annĂ©es.

Sa paroisse est Ă©tendue sur environ 5 000 hectares et comporte 40 Ă©carts. C'est un jeune homme plein d'Ă©nergie, charitable envers ses pauvres paroissiens qu'il aide de ses deniers, donnant le premier dimanche de chaque mois Ă  dĂźner Ă  quarante pauvres qu'il sert lui-mĂȘme. Il se porte au secours des malades, donne sans compter. Prenant en charge les enfants nĂ©s hors mariages et les plaçant Ă  ses frais, trouvant un emploi et un logis Ă  la mĂšre rejetĂ©e par sa famille.

Sa charge l'amĂšne Ă  procĂ©der, assistĂ© de Grognot, curĂ© de BussiĂšres Ă  l'inhumation du jeune curĂ© de Saint-Brancher, l'abbĂ© Jean-Baptiste Monnot, nĂ© en 1736 qui venait d'ĂȘtre nommĂ© Ă  la cure en 1764 et qui pĂȘrit brĂ»lĂ© dans l'incendie du chĂąteau de Vault le [1]

Il fait abaisser la place publique d'un niveau de 2 mĂštres et entreprend sur ses deniers la transformation de l'Ă©glise. Il fait dĂ©molir le clocher qui Ă©tait placĂ© au-dessus du transept et en fait construire un autre au-dessus de l'entrĂ©e. Il fait Ă©galement remplacer les deux chapelles latĂ©rales et abaisse le niveau du sol de l'Ă©glise de 40 cm.

Il veille à l'éducation de ses paroissiens en faisant construire au hameau des Mathieux une école. Passionné de sciences il fait placer dans une salle du presbytÚre une sphÚre armillaire pour expliquer le fonctionnement du systÚme solaire à ses ouailles.

Bon orateur, il se verra confier la charge de porter les dolĂ©ances des habitants Ă  Avallon. Élu premier magistrat de la ville, il ne restera qu'un an Ă  ce poste. Étant en dĂ©saccord avec les nouvelles rĂ©formes, ne voulant pas prĂȘter le serment rĂ©publicain, il est frappĂ© d'interdit par la loi du , et condamnĂ© Ă  l'exil par la loi du .

RemplacĂ© le par un prĂȘtre assermentĂ©, François Welter, capucin venant d'Avallon qui propose Ă  l'abbĂ© de partager le presbytĂšre. L'abbĂ© BĂ©gon refuse et s'installe dans une petite maison au bord de l'Ă©tang. C'est le neveu de sa servante, Pierre Chatelain, surnommĂ© « Bolotte », qui prendra son mobilier chez lui en attendant des jours meilleurs.

La famille des de Morot de GrĂ©signy composĂ©e de Jacques, Ă©cuyer et capitaine au rĂ©giment d'Artois, et Pierrette et Magdelaine, ses sƓurs, tous trois cĂ©libataires et fervents catholiques, propriĂ©taires du chĂąteau de Lautreville au finage de Saint-Germain-des-Champs offrent l'hospitalitĂ© Ă  l'abbĂ©, ainsi qu'Ă  d'autres prĂȘtres rĂ©fractaires. Ce qui valut Ă  Pierrette de Morot de GrĂ©signy d'ĂȘtre condamnĂ©e Ă  ĂȘtre guillotinĂ©e. La mort de Maximilien de Robespierre fit surseoir son exĂ©cution qui n'eut pas lieu. C'est ainsi que, dans une semi-clandestinitĂ©, il cĂ©lĂšbre l'office dominical au fond d'une grange Ă  Mennemois-Dessus, hameau de QuarrĂ©, Ă  proximitĂ© du chĂąteau.

Il demande un passeport, qu'il obtient le , afin de partir pour la Suisse oĂč son protecteur s'installe la mĂȘme annĂ©e. Dans le registre des dĂ©libĂ©rations de la commune est consignĂ©e sa description : « Taille de 5 pieds 1 pouce, cheveux, sourcils et yeux bruns, nez allongĂ©, bouche moyenne, menton rond, front dĂ©couvert, visage plein et long. »

Il n'émigre pas, mais Jacques Morot de Grésigny part en 1793 et rentrera en France en 1802. C'est l'époque ou il change sans cesse de cachette, passant de Moulin-Neuf à Saint-Agnan à l'Huis-au-Gris, chez Simon Chatelain, puis à Montgaudier chez Jean Roy, à La VerdiÚre chez Louis Camut, puis à Velars-le-Comte chez Boussard.

PourchassĂ©, sa tĂȘte est mise Ă  prix par deux notables de QuarrĂ©-les-Tombes : Philippe Holier, marchand de bois du manoir de la Gorge, et maĂźtre Étienne Bussy, notaire de QuarrĂ©, offrant chacun cent francs pour l'arrestation du ci-devant curĂ© le citoyen Blaise BĂ©gon.

Quittant de nuit Dun-les-Places pour rejoindre son ami Pierre Chatelain aux Lavaults, il franchit La Cure Ă  guĂ© par une nuit profonde et aprĂšs ĂȘtre tombĂ©, il ressort trempĂ©. Cette nuit du 25 au ne lui est pas propice. Il se trompe de maison et frappe Ă  la porte du cabaret de Dominique BoĂ«dot, dit « Brissonnier »[2], qui lui indique la maison de Pierre Chatelain. BoĂ«dot va avec son voisin Pierre Girard, dit « Cazotte », alerter Pierre Sennequier, commandant de la Garde nationale demeurant Ă  Champlois, qui s'empresse avec ses gardes de fouiller la demeure de Pierre Chatelain afin d'y apprĂ©hender le curĂ©, dissimulĂ© dans une cachette sous le lit.

Conduit Ă  Avallon Ă  pieds, le fuyard est exposĂ© au pilori en place publique avec un Ă©criteau au-dessus de la tĂȘte le samedi suivant. Ce prĂȘtre est connu des habitants d'Avallon et ceux-ci implorent son pardon et lui demandent sa bĂ©nĂ©diction.

Transféré à Auxerre le , il est jugé et condamné le à dix ans de détention pour ne pas avoir quitté le territoire comme il en avait été assigné. Il est incarcéré dans les bùtiments du Petit-séminaire, transformé en prison par les événements. AprÚs la chute de Robespierre le , il voit ses conditions de détentions s'assouplir un peu. Il passe le rigoureux hiver de 1794-1795[3] dans sa prison. Puis l'administration, découvrant qu'il est le dernier prisonnier, le libÚre le .

TrĂšs diminuĂ© physiquement, il est accueilli chaleureusement par ses paroissiens et dĂ©cide de se retirer au chĂąteau de Lautreville. Il cĂ©lĂšbre l'office de nouveau dans la grange de Mennemois-Dessus oĂč les fidĂšles viennent en nombre. Atteint par la maladie, il perd la raison et meurt Ă  20 heures le ) au chĂąteau de Lautreville. Ne pouvant ĂȘtre inhumĂ© Ă  QuarrĂ©, il est inhumĂ© au cimetiĂšre de Saint-Germain-des-Champs.

Hommage

  • L'abbĂ© Henry fit Ă©riger une stĂšle de marbre noir en sa mĂ©moire dans l'Ă©glise de QuarrĂ©-les-Tombes.

Articles connexes

Bibliographie

  • AbbĂ© Vaast BarthĂ©lemy Henry, Vies de Saint-Eptade, solitaire, de Blaise BĂ©gon et de Pierre, 1863
  • AbbĂ© Vaast BarthĂ©lemy Henry, MĂ©moires historiques sur le Canton de QuarrĂ©-les-Tombes, t.I, OdobĂ©, 1875, rĂ©Ă©dition Ediplume, 2006, 716.p. (ISBN 291530114X).
  • AbbĂ© Vaast BarthĂ©lemy Henry, MĂ©moires historiques sur le Canton de QuarrĂ©-les-Tombes, t.II, OdobĂ©, 1876, rĂ©Ă©dition Ediplume , 2006, 716.p. (ISBN 2915301158).
  • AbbĂ© Vaast BarthĂ©lemy Henry, MĂ©moires historiques sur le Canton de QuarrĂ©-les-Tombes rĂ©Ă©dition de l'Association MĂ©moires Vivantes du canton de QuarrĂ©-les-Tombes, 2006
  • Bulletin de la SociĂ©tĂ© des Sciens de l'Yonne, 1893
  • Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'Études d'Avallon, 39e annĂ©e, 1898
  • Marc Pautet, « Blaise BĂ©gon, prĂȘtre rĂ©fractaire (1737-1795) », dans Nos AncĂȘtres et Nous revue des sociĂ©tĂ©s gĂ©nĂ©alogiques de Bourgogne, no 122, avril-mai-juin 1998, p. 4-6.
  • Marc Pautet, Les Inconnus CĂ©lĂšbres de QuarrĂ©-les-Tombes et des environs, tome I et tome II, Éditions MĂ©moires Vivantes du Canton de QuarrĂ©-les-Tombes.

Archives inédites

  • Archives dĂ©partementales de l'Yonne, Archives de la RĂ©volution, dossier Blaise BĂ©gon (L 1162 AD 89)
  • Archives dĂ©partementales de l'Yonne, Archives de la RĂ©volution, Tribunal criminel (L 1143 AD 89)
  • Registre paroissial d'Avallon
  • Registre paroissial de QuarrĂ©-les-Tombes
  • Registre d'Ă©tat-civil de Saint-Germain-des-Champs

Notes et références

  1. Abbé Vaast Barthélemy Henry, Notice historique sur Saint-Brancher, Bulletin d'études d'Avallon de 1865, pp. 146-173.
  2. Natif de Saint-Brisson.
  3. L'Yonne fut prise par les glaces en cet hiver lĂ .
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