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Bitches Brew

Bitches Brew est un album de jazz fusion (aussi appelé jazz-rock) du compositeur et trompettiste de jazz américain Miles Davis sorti en 1970.

Historique

Miles Davis incorpore plusieurs instruments électrifiés, tels que le piano et la guitare, et s’affranchit des règles et des conventions du jazz traditionnel en adoptant un style nouveau fait d’improvisations modales influencées par la musique funk et le rock (notamment Sly and the Family Stone, James Brown, Grateful Dead ou encore Jimi Hendrix). Davis continue l'aventure pour ce disque avec les mêmes talents de renom révélés par l'album précédent In a Silent Way : John McLaughlin, Bennie Maupin et Joe Zawinul. Wayne Shorter reste le seul musicien de son deuxième quintet historique.

Avec l’album Hot Rats de Frank Zappa (enregistré le même jour, mais sorti avant), l'album inaugure le style jazz-rock ou fusion[4], et rencontre un grand succès public, tant chez les rockers que les jazzmen, même s'il rebute des amateurs de jazz traditionnel. L'influence de Bitches Brew sera considérable en créant un genre musical nouveau, qui sera poursuivi par Davis mais aussi par ses musiciens Herbie Hancock, Wayne Shorter, Joe Zawinul et John McLaughlin.

L’album a été diffusé initialement sous forme d’un double LP. En 1998, il a été commercialisé en coffret de quatre CD, comprenant l'intégrale des séances d'enregistrement studio qui ont été faites jusqu’en février 1970 : The Complete Bitches Brew Sessions.

L'album devait d'abord s'appeler Witches Brew[5]. Betty Davis, compagne de Miles à l'époque, a l'idée de changer la première lettre du titre[6].

La pochette de l’album ainsi que celles de Live-Evil et d'Abraxas du groupe de rock Santana sont issues de peintures de Mati Klarwein[6].

L’enregistrement

Bitches Brew a été enregistré en trois jours (19-).

Suivant son habitude, Miles Davis a appelé des musiciens pour participer à l’enregistrement de cet album peu de temps avant l’enregistrement et avec un minimum de répétitions, les musiciens ayant peu ou pas d’idées sur ce qu’ils allaient jouer.

Miles Davis donnait ses instructions avant et pendant l’enregistrement, donnant le tempo et indiquant quand les musiciens devaient jouer un solo.

Davis a composé la plupart des titres, à l’exception de deux morceaux importants, Pharaoh's Dance, composé par Joe Zawinul, et la ballade Sanctuary, composée par Wayne Shorter. De manière surprenante, l’album donne deux prises successives de Sanctuary.

Contrairement au style cool qui le caractérisait jusqu’ici, Miles Davis joue ici de manière agressive, dans le registre haut de sa trompette, par exemple dans Miles Runs the Voodoo Down.

Davis n’utilise pas le swing habituel au jazz et fait jouer du funk, à la manière de James Brown et Sly and the Family Stone, par sa section rythmique.

Il a innové aussi en faisant jouer simultanément plusieurs pianistes, batteurs et bassistes en même temps, et surtout en utilisant des pianos et guitares basses électriques.

La longueur des morceaux joués était aussi inhabituelle dans le jazz : un seul morceau est joué sur chaque face du premier disque.

RĂ©ception

Bitches Brew a été vendu à un demi-million d'exemplaires dès 1973, puis a atteint le million en 2003[7] - [8].

Il a obtenu le Grammy Award du meilleur album de grand ensemble de jazz en 1970[9] et a été certifié Disque d'or aux États-Unis en 1973, puis disque de platine en 2003[7].

En 2003 ainsi qu'en 2012, l'album est classé au 95e rang par le magazine Rolling Stone parmi les 500 plus grands albums de tous les temps[10]. Il est également cité dans l'ouvrage de référence de Robert Dimery Les 1001 albums qu'il faut avoir écoutés dans sa vie et dans un grand nombre d'autres listes[11].

Titres de l’album

Face A
No TitreAuteur Durée
1. Pharaoh's DanceJoe Zawinul 20:06
Face B
No TitreAuteur Durée
2. Bitches BrewMiles Davis 27:00
Face C
No TitreAuteur Durée
3. Spanish KeyMiles Davis 17:34
4. John McLaughlinMiles Davis 4:26
Face D
No TitreAuteur Durée
5. Miles Runs the Voodoo DownMiles Davis 14:04
6. SanctuaryWayne Shorter 11:01
Bonus de l'Ă©dition CD de 1999
No TitreAuteur Durée
7. FeioWayne Shorter 11:51

Musiciens

Production

  • Teo Macero

Notes et références

  1. (en) Thom Jurek, « Critique de Bitches Brew », sur allmusic.com (consulté le ).
  2. (en) Langdon Winner, « Bitches Brew », Rolling Stone (consulté le ).
  3. (en) Robert Christgau, « Bitches Brew », Christgau's Record Guide (consulté le ).
  4. « Bitches Brew ou le jazz psychédélique », sur lemotetlereste.com (consulté le )
  5. (en) Paul Tingen, « Miles Davis and the Making of Bitches Brew: Sorcerer’s Brew », Jazz Times, 7 octobre 2021.
  6. (en) « Total Records (8/11)Bitches Brew // Miles Davis », sur arte.tv, (consulté le ).
  7. (en) « Miles Davis », sur riaa.com (consulté le ).
  8. (en) Carl L. Hager, « The Platinum Legacy of Bitches Brew », sur grammy.com, (consulté le ).
  9. (en) « Miles Davis », sur grammy.com (consulté le ).
  10. (en) « 500 Greatest albums of all times, Bitches Brew », sur rollingstone.com (consulté le ).
  11. (en) « Bitches Brew », sur www.acclaimedmusic.net (consulté le ).

Liens externes

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