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Betty Davis

Betty Davis, née Betty Gray Mabry le à Durham (Caroline du Nord, États-Unis) et morte le à Homestead (Pennsylvanie, États-Unis), est une chanteuse américaine de soul et de funk.

Betty Davis
Nom de naissance Betty Gray Mabry
Naissance
Durham (Caroline du Nord, États-Unis)
Décès
Homestead (Pennsylvanie, États-Unis)
Nationalité Drapeau des États-Unis États-Unis
Activité principale Chanteuse, auteur
Genre musical soul, funk
Années actives 1973 - 1976

Elle a enregistré quatre albums entre 1973 et 1976. Elle fut la seconde épouse de Miles Davis.

Biographie

Jeunesse et carrière de mannequin

Betty Mabry grandit dans la ferme de sa grand-mère à Durham en Caroline du Nord[1]. Lorsqu'elle a 12 ans, sa famille déménage à Pittsburgh en Pennsylvanie, où son père travaille comme contremaître dans un haut fourneau. À l'âge de 16 ans, Betty Mabry part pour New York. Étudiant le jour à l'institut des techniques de la mode, elle gagne sa vie en travaillant le jour comme secrétaire ou vendeuse. Pendant son temps libre, elle écrit quelques chansons, dont Uptown In Harlem, qui sera enregistrée en 1966 par le duo soul The Chamber Brothers[1] sur leur premier album. Plus tard elle travaille comme mannequin, avec un certain succès : ses photos sont notamment publiées dans les magazines Seventeen, Ebony et Glamour. Lors de cette période elle rencontre de nombreux musiciens dont Jimi Hendrix et Sly Stone, leader du groupe funk Sly and The Family Stone… et Miles Davis.

Mariage avec Miles Davis

Betty Mabry rencontre Miles Davis en 1967, et l'épouse en 1968 à l'âge de 23 ans (ils avaient 20 ans d'écart). Le mariage ne dure qu'un an, Miles Davis demandant le divorce en 1969 car, selon ses mots, son épouse est « trop jeune et sauvage » pour lui[2]. Pour autant, le trompettiste affirmera plus tard que Betty Davis eut beaucoup d'influence sur son travail, lui faisant notamment découvrir le rock psychédélique de Jimi Hendrix et le funk novateur de Sly Stone[2]. Cette influence se retrouve entre autres sur l'album Filles de Kilimanjaro, qui contient un morceau nommé Mademoiselle Mabry et dont la pochette a été réalisée à partir de plusieurs clichés de Betty Davis[3]. L'influence d'Hendrix et de Sly Stone sur Miles Davis est également perceptible sur l'album Bitches Brew[1], souvent considéré comme fondateur du courant jazz-rock. Si l'origine du mystérieux titre de l'album reste inconnue[4], il est rapporté que le titre original envisagé pour l'album ait été Witches Brew, mais que Betty ait convaincu Miles Davis de le changer pour Bitches Brew[3].

Carrière musicale

À la suite de sa rupture avec Miles Davis, Betty Davis reprend sa carrière de mannequin, voyageant notamment à Londres, où elle fut l'un des premiers mannequins noirs à défiler. Parallèlement, elle continue à écrire des chansons et envisage de se lancer dans une carrière musicale. En 1971, elle revient à New York dans ce but, apportant certaines de ses chansons au groupe de « Rock Latin » Santana du guitariste du même nom. Mais l'enregistrement n'a finalement pas lieu.

Elle utilise alors ses nombreux contacts dans le milieu de la musique pour former son propre groupe, avec lequel elle enregistre son premier album homonyme, qui sort en 1973. Le disque réunit des musiciens issus de groupes célèbres de la côte Ouest des États-Unis[2], dont les suivants :

L'album, qui contient quelques morceaux sexuellement très explicites pour l'époque, choque certaines consciences, valant notamment à son auteure les remontrances de la NAACP (National Association for the Advancement of Coloured People, Association pour le progrès des gens de couleur), estimant qu'elle représente une « honte » pour les Noirs américains. Des groupes religieux organisent même des manifestations lors de ses concerts, dont plusieurs doivent être annulés[1]. Le morceau If I'm In Luck I Might Get Picked Up est de plus interdit de diffusion dans la ville de Détroit, et de nombreuses radios du pays refusent de le passer à l'antenne[1]. Une station de Kansas City s'attire même de sévères remontrances pour avoir diffusé le titre par accident.

Betty Davis enregistre néanmoins deux albums supplémentaires, They Say I'm Different en 1974, puis Nasty Gal en 1975[2]. Moins controversés, ces disques ne rencontrent pourtant, comme leur prédécesseur, que peu de succès[1]. Davis interrompt finalement sa carrière, malgré une session d'enregistrement en 1979, diffusée sous divers titres, Crashin' From Passion (en 1995) ou Hangin' Out In Hollywood[1] (1996). Un Best Of, Anti Love: The Best of Betty Davis, est publié en 2000.

Aujourd'hui, Betty Davis reste une figure culte[2], à laquelle de nombreux artistes comme Carlos Santana ont rendu hommage. Elle est souvent considérée comme une créatrice en avance sur son temps. Sa musique a notamment été samplée par des rappeurs comme Ice Cube ou Talib Kweli.

Les albums Betty Davis et They Say I'm Different ont été réédités par le label de Seattle Light in the Attic le .

Mort

Betty Davis meurt le Ă  Homestead[5] - [6] - [7].

Discographie

Albums studio

  • Betty Davis (1973)
  • They Say I'm Different (1974)
  • Nasty Gal (1975)
  • Is it Love or Desire (1976)

Compilations

  • Hangin' Out In Hollywood (1995)
  • Crashin' From Passion (1996)
  • Anti Love: The Best of Betty Davis (2000)
  • This Is It (2005)
  • The Columbia Years 1968-1969 (2016)[8]

Notes et références

  1. (en) Betty Davis sur AllMusic.
  2. James Brown, l'Amérique noire, la Soul et le Funk, Florent Mazzoleni, éditions Hors Collection, p. 155.
  3. (en) Neil Spencer, « Miles Davis: The muse who changed him, and the heady Brew that rewrote jazz », The Guardian, 5 septembre 2010.
  4. (en) Paul Tingen, « Miles Davis and the Making of Bitches Brew: Sorcerer’s Brew », Jazz Times, 7 octobre 2021.
  5. (en) Daniel Kreps, « Betty Davis, Trailblazing Queen of Funk, Dead at 77 », Rolling Stone, 9 février 2022.
  6. (en) A. D. Amorosi, Betty Davis, Singer-Songwriter Who Paved the Way for Boldly Sensual Funk in 1970s, Dies at 76 », Variety, 9 février 2022.
  7. (en) Jon Pareles, « Betty Davis, Raw Funk Innovator, Is Dead at 77 », sur The New York Times, (consulté le )
  8. « Betty Davis - The Columbia Years 1968-1969 | Light In The Attic Records », sur Light In The Attic Records (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • PĂ©nĂ©lope Bagieu, « Betty Davis, auteure-compositrice », dans CulottĂ©es 2 - Des femmes qui ne font que ce qu'elles veulent, Gallimard, (ISBN 9782075079846) (bande dessinĂ©e).

Liens externes

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