Billet de 5 000 francs rouge
Le 5 000 francs rouge est un billet de banque en francs français créé le [1] par la Banque de France. Il est le billet du plus gros montant jamais émis en France et le restera jusqu'en 1950 avec la mise en circulation du 10 000 francs Génie français.
Pays officiellement utilisateurs | France |
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Valeur | 5000 francs |
Largeur | 225 mm |
Hauteur | 113 mm |
Caractéristiques de sécurité |
Timbre humide, filigrane, encre rouge, cartouches |
Type de papier | papeterie du Marais |
Recto
Design | Allégories |
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Créateur | Charles Normand, Jean-Bertrand Andrieu |
Date de création |
Chronologie
Historique
Dans la série des « billets noirs » fabriquée entre 1803 et 1862, celui-ci fait exception puisqu'il est imprimé avec une encre rouge. Il a semble-t-il rarement servi, même de billet de réserve ou dans le cadre des grosses transactions.
En 1845 pour la première fois la Banque de France a dans ses caisses la totalité des espèces métalliques, le manque de papier-monnaie se fait sentir. Le Conseil du décide la création d'un billet de 5 000 francs – somme considérable pour l'époque – émis à 4 000 exemplaires.
Il s'agit du billet français ayant son plus gros pesant d'or : contre cette coupure, son détenteur pouvait se voir remettre au comptoir de la banque la bagatelle de 250 napoléons !
Il a été mis en circulation le sur Paris. Une deuxième vague d'impression eut lieu en 1848, mais au millésime 1846. Le début de son retrait de circulation commence le . Il est définitivement privé de son cours légal en .
Description
La vignette réutilise le modèle du 1000 francs 1817 noir mais cette fois imprimée en rouge sur une seule face et présente une forme rectangulaire allongée. L'impression typographique fut assurée par l'entreprise de Firmin Didot.
Au niveau des motifs, en partant de la droite : on trouve le talon et sa frise calligraphiée ("Cinq mille"), puis le cadre cerné par deux colonnes remplies des divinités mythologiques habituelles (Poséidon, Cérès, cupidons, etc.). Dans le cadre supérieur, se trouvent, dos à dos, deux têtes d'animaux : un cheval et un bœuf. Dans le cadre inférieur, mention est faite de la loi qui punit « le contrefacteur d'une peine de travaux forcés à perpétuité ». Au centre, entre les deux cartouches qui rappellent les textes de loi (art. 139), on trouve imprimés le montant et la date ainsi que les trois signatures de contrôles manuscrites dont celle de Paulin Garat[2], fils de Martin Garat.
Au niveau des systèmes de sécurité, la vignette comporte un timbre humide ainsi qu'un filigrane blanc reproduisant la somme en toutes lettres.
Au verso, une impression à l'identique inversée.
Remarques
- Pour se prémunir contre les vols observés lors des envois postaux, les receveurs généraux, sur prescription du ministère des Finances, coupaient les billets de 5 000 francs en deux afin de les envoyer par deux courriers séparés : il suffisait de réunir les deux parties en une seule pour que le billet retrouve sa valeur. Cette pratique se diffuse dans le public mais la Banque, qui se refuse à remettre en circulation des coupures coupées en deux, doit en assumer le coût. Cette pratique perdurera pour nombre de coupures jusqu'en 1890 et s'arrêtera avec la multiplication des succursales bancaires et l'usage du transfert de fonds par ordre télégraphique[3].
- Dans son Paris, ses organes, ses fonctions, sa vie dans la seconde moitié du XIXe siècle, Maxime Du Camp cite l'exemple d'un homme de lettres original qui règle la dot de sa fille en billets de 5 000 francs émis la veille par la Banque de France et rapportés au caissier le lendemain du mariage... par le gendre !
- Possédant de nombreuses moitiés de ce billet rouge, la Banque de France affirme que, selon ses registres, tous ces billets sont rentrés sauf un qui se trouverait dans une collection particulière, ce qui fait de ce billet le plus rare des billets français.
Voir aussi
Notes
- Ces différentes dates et données suivantes proviennent du calendrier officiel de la Banque de France établissant les créations, émissions et retraits de tous les billets français. En ligne le 15 mai 2012.
- Joseph Noël Paulin Garat (1793-1866), secrétaire général de la Banque de France de 1830 à 1848.
- Patrick Ladoue, Histoire et iconographie du billet, Arch. Banque de France.
Bibliographie et sources
- Musée Carnavalet : L'art du billet. Billets de la Banque de France 1800-2000, Banque de France/Paris-Musées, 2000 (ISBN 978-2879004877)
- Claude Fayette, Les billets de la Banque de France et du Trésor (1800-2002), C. Fayette Éd., 2003 (ISBN 978-2951634312)
- Tristan Gaston-Breton : Indispensable Billet. Petites et grandes histoires du billet de banque en France, Le Cherche midi, 2007 (ISBN 978-2-7491-0444-7)
- M. Kolsky, J. Laurent et A. Dailly : Les Billets de France, 1707-2000, coll. « Histoire du papier-monnaie français », Les éditions du Landit, 2009
- (en) A. Pick - George S. Cuhaj, Standard Catalog of World Paper Money, General Issues, Vol 2 (1368-1960), 12th ed., Krause Publications, 2010 (ISBN 978-1440212932)