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Bile d'ours

La bile d'ours est un remède de la médecine traditionnelle chinoise. Elle est prélevée directement sur les animaux vivants, coincés dans leur cage, à l'aide d'un cathéter introduit dans la vésicule biliaire après incision.

Un ours en cage pour récolte de bile dans une ferme à Huizhou en Chine[1].
L'Ours noir d'Asie sur lequel est prélevé la bile pour ses vertus thérapeutiques et aphrodisiaques supposées

La bile d'ours est encore très prisĂ©e en Asie, et le gramme de bile sĂ©chĂ©e se vend en moyenne 170 euros[2]. La croyance populaire lui accorde une facultĂ© de dissoudre les calculs biliaires et rĂ©naux, de calmer les inflammations ainsi que des vertus aphrodisiaques. Une lĂ©gende japonaise prĂ©tend que les samouraĂŻs buvaient de la bile d'ours avant le combat pour s'assurer d'ĂŞtre invincibles[3]. Certains travaux semblent dĂ©montrer que l’acide ursodĂ©soxycholique contenu dans la bile de l'ours (et en plus petite quantitĂ© Ă©galement dans la bile humaine) aurait la facultĂ© de dissoudre les calculs de cholestĂ©rol sans effet secondaire notable[3] - [4]. Toutefois, la majoritĂ© des Ă©tudes ont jugĂ© que l'absorption de bile d'ours n'a aucun effet bĂ©nĂ©fique sur la santĂ© des humains [5]

Des associations protestent contre ce marchĂ© lucratif, en raison de la barbarie des prĂ©lèvements sur les ours[6]. L’extraction se fait par le biais d'un cathĂ©ter fixĂ© en permanence Ă  la vĂ©sicule biliaire de l'animal, coincĂ© dans une cage, et par lequel le fluide est extrait deux fois par jour[7]. L'extraction peut commencer dès l'âge d'un an, souvent l'animal meurt après d'intenses souffrances Ă  la quatrième extraction[7]. Plus de 10 000 ours sont enfermĂ©s en Chine et environ 2 400 au Vietnam[8]. Une enquĂŞte de 2008, a rĂ©vĂ©lĂ© qu'en l'espace de dix jours, plus de 100 autocars avaient amenĂ© 1 500 touristes sud-corĂ©ens dans des exploitations ursicoles au Vietnam. Un commerce illicite se dĂ©veloppe Ă  partir de ce tourisme d'un genre nouveau[7].

Selon Animals Asia Foundation (en), la bile prélevée serait fréquemment pleine de pus, de bactéries, de toxines et 95 % des bêtes finiraient par mourir d’un cancer du foie lié à une affection de la vésicule biliaire[7].

Notes et références

  1. « Endangered and Abused Wild Animals & the Use of Herbal Alternatives to Replace Animal Derivatives », Asian Animal Protection Network (consulté le )
  2. Jean-Pierre Jost, Le grand retour de l'ours : rêve ou réalité, Cabédita, (présentation en ligne), p. 64
  3. albi-france, « L’ours et le samourai », sur albi-france.org (consulté le )
  4. (en) Martin C. Carey, « Cheno and Urso: What the Goose and the Bear Have in Common », N Engl J Med, vol. 293, no 24,‎ , p. 1255-7. (PMID 1186807, lire en ligne, consulté le )
  5. Guinness Entertainment Pty Ltd. https://www.nytimes.com/2013/05/22/world/asia/chinese-bear-bile-farming-draws-charges-of-cruelty.html?pagewanted=1&_r=0
  6. One Voice, « Bile d’ours : la barbarie au service de croyances », sur one-voice.fr (consulté le )
  7. Anh Dien, « La bile d’ours, un business très rentable », sur courrierinternational.com (consulté le )
  8. Plaidoyer pour les animaux, Mathieu Richard, Broché , 3 octobre 2014
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