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Benjaminites

Les Benjaminites, ou BenĂŞ YamĂ®na, « Fils de la droite Â» (au sud), par opposition aux Bensimalites, ou BenĂŞ Sim'al, « Fils de la gauche Â», (au nord de l'Euphrate), reprĂ©sentent la division fondamentale des BĂ©douins HanĂ©ens, « gens qui vivent sous la tente Â». Ils appartiennent aux Amorrites, qui ont envahi la MĂ©sopotamie au dĂ©but du IIe millĂ©naire av. J.-C..

Les Benjaminites et les Bensimalites sont principalement installés en Haute-Djézireh syrienne bien documentée entre les IIIe et IIe millénaire av. J.-C. grâce aux archives de Mari.

Trois zones de sédentarisation avec villes fortes ont été mises en évidence :

Les relations entre les Benjaminites et Zimrî-Lîm, roi de Mari

Les relations entre les Benjaminites et le roi de Mari occupent une place très importante dans la documentation en raison de leur nature conflictuelle. Lors de son accession au pouvoir, Zimrî-Lîm semble avoir bénéficié du soutien des Benjaminites. Or, Zimrî-Lîm était le représentant et le roi de l'autre tribu hanéenne, celle des Bensimalites. Une fois Zimrî-Lîm installé sur le trône de Mari, les relations avec ses anciens alliés se détériorent rapidement.
Dès la troisième annĂ©e du règne de ZimrĂ®-LĂ®m (1773-1772), dite « annĂ©e de l'Ah-Purattim Â», de graves affrontements Ă©clatent avec les Benjaminites. La victoire dĂ©cisive fut remportĂ©e par ZimrĂ®-LĂ®m dans DĂ»r-Yahdun-LĂ®m, place forte du district de Saggarâtum. Dans cette lutte, le roi de Mari aurait Ă©tĂ© aidĂ© par les armĂ©es de Qatnâ et de Babylone. Ă€ la suite de cette victoire, ZimrĂ®-LĂ®m s'empare des villes de Mišlan et Samânum, respectivement situĂ©es dans les districts de Mari et Terqa, dont il rase prĂ©ventivement les fortifications.
Les Benjamnites n'avaient cependant pas dit leur dernier mot. Ă€ la fin de la quatrième annĂ©e du règne de ZimrĂ®-LĂ®m (1772-1771), la guerre reprend. Les Benjaminites pouvaient s'appuyer sur de solides alliances tribales dans le Zalmaqum et les tensions croissantes entre Mari et Eshnunna, puissance citĂ© de Haute-MĂ©sopotamie. Au dĂ©but de la cinquième annĂ©e (1771-1770), la guerre se gĂ©nĂ©ralise Ă  toute la Haute-DjĂ©zireh syrienne. Plusieurs rois vassaux se rĂ©voltent contre ZimrĂ®-LĂ®m. Eshnunna entre Ă  ce moment dans le conflit et envoie deux armĂ©es contre Mari et ses alliĂ©s : 15 000 hommes vers le nord et une armĂ©e de 5000 Ă  6000 hommes vers le sud. L'intervention de Babylone aux cĂ´tĂ©s de Mari Ă  la fin du conflit permet de signer une paix dans des conditions acceptables pour ZimrĂ®-LĂ®m.
L'annĂ©e suivante (1770-1769) voit la rĂ©conciliation entre les Bensimalites et les Benjaminites. C'est la première annĂ©e de paix du règne de ZimrĂ®-LĂ®m. Il Ă©crit lui-mĂŞme « jamais encore, je n'ai pu faire rentrer dans mon pays une rĂ©colte dans la paix Â».

Mode de vie

Leur mode de vie des Bédouins n'était pas totalement nomade mais plutôt semi-nomade. Ils circulaient une partie de l'année pour faire paître leurs troupeaux de moutons sur les terres disponibles. Cependant, ils possédaient aussi des villes et des villages dans lesquels ils échangeaient les marchandises, pouvaient se ravitailler ou s'établir quelque temps. Une partie de la tribu pouvait être établie de façon sédentaire tout en gardant les solidarités tribales avec les nomades.

Le rapport avec les sédentaires

La division entre nomades et sédentaires n'était pas toujours très nette pour les raisons évoquées ci-dessous. Toutefois, l'utilisation des terres de pâture et l'accès aux points d'eau entraînaient des conflits réguliers entre les éleveurs et les cultivateurs ou entre les nomades. C'est là qu'intervenait le rôle des autorités et du Merhum. Il fallait trouver un terrain d'entente acceptable par les deux parties. En temps normal, le partage se faisait de la façon suivante : les sédentaires occupaient les terres arables, fertiles, le long des cours d'eau et des zones irrigables et les nomades contrôlaient la steppe en marge du désert. Après les invasions amorrites, notons toutefois que ces derniers avaient également pris le contrôle de certaines localités dans la vallée de l'Euphrate ou nomades et sédentaires se sont mélangés au fil du temps. Citons les localités de Mišlân et Appân situées respectivement en amont et en aval de Mari ou encore Samânum dans le district de Terqa.

Les Benjaminites étaient commandés par des rois (les dawidum) assistés de chefs des pâtures, "merhû"".

Bibliographie

Généralités

  • Paul Garelli, Jean-Marie Durand, Hatice Gonnet, Catherine Breniquet, Le Proche-Orient Asiatique, tome 1. Des origines aux invasions des peuples de la mer, P.U.F., Paris, 1997.
  • J.-C. Margueron, Mari : mĂ©tropole de l'Euphrate au IIIe et au dĂ©but du IIe millĂ©naire av. J.-C., ERC, 2004

Atlas

  • Michael Roaf, Atlas de la MĂ©sopotamie et du Proche-Orient ancien (traduction française de Philippe Talon), Ă©d. Brepols, Turnhout (Belgique), 1991.

Sur les nomades et la Syrie.

  • Pierre Marello, « Vie Nomade », dans “Florilegium Marianum”, MĂ©langes en l’honneur de Michel Fleury, MĂ©moires de NABU no 1, SEPOA, Paris, 1992, p. 115.
  • Pierre Villard, « Nomination d’un Scheich », dans “Florilegium Marianum” II, MĂ©morial Maurice Birot, MĂ©moires de NABU no 3, SEPOA, Paris, 1994, p. 291.
  • Daniel Soubeyran, « Les Yaminites et l’expĂ©dition de Babylone », dans ARMT XXIII, ... p. 358.
  • Jean-Marie Durand, « Le culte des bĂ©tyles en Syrie », dans “Miscellanea Babylonica”, MĂ©langes offerts en l’honneur de Maurice Birot, Éditions de Recherche sur les Civilisations, Paris, 1985, p. 79.

SĂ©ries de publications et revues

  • Archives Royales de Mari, Transcription et Traduction (ARMT) : publication des textes provenant de Mari,
  • Mari, Annales des Recherches Interdisciplinaires (MARI) : revue consacrĂ©e en prioritĂ© Ă  Mari

Édition de textes

  • J-M.Durand, Les Documents Ă©pistolaires du palais de Mari, 3 vol., Le Cerf, LAPO, Paris, 1997, 1998, 2000
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