Beita (Naplouse)
Beita, située à 13 kilomètres de Naplouse, est une ville du gouvernorat de Naplouse, dans le Nord de la Cisjordanie.
Nom officiel |
(ar) بيتا |
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Pays | |
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Territoires occupés | |
Gouvernorat | |
Superficie |
76 km2 |
Coordonnées |
32° 08′ 37″ N, 35° 17′ 15″ E |
Son altitude est d'environ 750 mètres. Sa population était en 2007 de 9 709 habitants[1].
Étymologie
« Beita » signifie "abri" ou "maison". Autrefois, les pèlerins restaient dans ce village quelques jours pour se reposer.
Histoire
Il existe deux centres historiques à Beita : Beita al-Fauqa (« Beita du haut ») au Nord-Est, et Beita al-Tahta (« Beita du bas ») au Sud-Ouest[2]. On a retrouvé à Beita al-Fauqa des tessons de poterie qui remontent au second Âge du fer, à l'Empire achéménide et au sultanat mamelouk[3] ; quant à Beita al-Tahta, on y a découvert des tessons datant du second Âge du fer, de l'Empire achéménide, de l'Empire romain, de l'Empire byzantin et de l'époque mamelouk[4].
Époque ottomane
Beita fut intégrée dans l'Empire ottoman en 1517, tout comme le reste de la Palestine, et des tessons de céramique du début de l'époque ottomane ont été trouvés aussi bien à Beita al-Fauqa qu'à Beita et-Tahta[2].
En 1596, Beita apparaît dans les registres d'imposition, qui mentionnent qu'elle fait partie de la nahié (division administrative) de Jabal Qubal du sandjak de Naplouse. Le village compte alors 50 foyers, tous musulmans. Les villageois payent des impôts sur le blé, l'orge, les récoltes estivales, les oliviers, ainsi que sur quelques revenus occasionnels, sur les chèvres, les ruches ou encore les pressoirs à olives ou à raisins[5].
En 1838, Edward Robinson qualifie Beita de « grand village »[6]. En 1882, le Survey of Western Palestine mené par la Palestine Exploration Fund le décrit comme « un grand village, avec une sorte de faubourg au sud, près duquel se trouvent des tombes anciennes. Il est approvisionné en eau et entouré d'oliviers. Il est situé sur les collines à l'est de la plaine de Mukhnah, et il est la capitale du district qui porte son nom[7]. »
Histoire récente
En 1988, pendant la première intifada, un groupe de colons juifs attaque le village. Les habitants du village affrontent les colons à coups de pierres. Trezza Borate, une adolescente israélienne tuée par une balle perdue, est la première victime israélienne civile à Beita, dont les habitants sont accusés de l'avoir tuée. Le lendemain des obsèques de Trezza Borate, les colons appellent à la vengeance et à l'expulsion des Arabes. Un rabbin a ajouté que le village de Beita « devait être éliminé de la surface de la terre ». Cependant, le jour même des funérailles, le récit des randonneurs a commencé à s'effondrer lorsqu'on a retiré du corps de Trezza Borate une balle tirée par un garde israélien.
L'école est transformée en centre de détention pour une centaine d’habitants. Le même jour, des dizaines d’oliviers sont déracinés, et cinq maisons palestiniennes sont démolies à coup d'explosifs. Le , quatre jours après l'incident, The New York Times émet des doutes sur le fait que cette fille ait été tuée par un soldat israélien. Le jour suivant, Ariel Sharon propose l'évacuation de tout le village de Beita, « le dynamitage de toutes les maisons et la construction de nouvelles colonies ». À la suite de cette déclaration, il y avait cinq morts, six jeunes expatriés, plus de 300 personnes prisonnières et 14 maisons ont été détruites par l'occupation israélienne.
Un adolescent palestinien est tué et six autres personnes blessées lors de tirs à balles réelles de soldats israéliens sur une manifestation contre l’implantation d'une nouvelle colonie israélienne près du village en . Quatre Palestiniens ont été tués à Beita en un mois (mi-mai à mi-), dans des heurts avec les forces d'occupation[8]. De nouveaux heurts le 24 juillet 2021 font un mort et 320 blessés parmi les manifestants[9].
Ressources
La ville possède des sources d'eau (Ein Olime, Ein Roujan, Ein Sara, Ein Magara, Ein Al-Gouta, puite de Quza). Elles constituent la principale alimentation de l'usine d'eau qui subvient aux besoins en eau du village.
La montagne Al-Oramma s'élève à environ 843 mètres d'altitude, et est donc enneigée assez tôt dans l'année. À l'est de ce village-là , il y a deux endroits isolés qui s'appellent Al-Kherbe, et où se trouvent des maisons datant de l'époque romaine, ainsi que des prisons qui remontent également à l'époque romaine.
La citadelle Al-Ormma remonte à l'Âge du bronze. C'est une grande forteresse située au sommet de la montagne, qui contient quatre trous énormes, chacun de 400 à 500 mètres carrés. Durant le mandat britannique, ces trous ont été utilisés comme prisons.
L'huile d'olive est une source économique très importante pour les habitants de ce village.
Références
- 2007 PCBS Census. Palestinian Central Bureau of Statistics. p.110.
- Finkelstein et Lederman, 1997, pp. 703-4
- Finkelstein et Lederman, 1997, p. 704
- Finkelstein et Lederman, 1997, p. 703
- HĂĽtteroth et Abdulfattah, 1977, p. 134
- Robinson et Smith, 1841, vol 2, p. 93
- Conder et Kitchener, 1882, SWP II, p. 288
- « Décès d'un Palestinien blessé par l'armée israélienne », sur L'Orient-Le Jour,
- « Un adolescent palestinien succombe à ses blessures après des heurts », sur L'Orient-Le Jour,
Liens externes
- Bienvenue à Beita, district de Naplouse, sur palestineremembered.com (consulté le ).
- Carte de la Palestine occidentale, carte 14: IAA, Wikimedia commons
- Présentation de la ville de Beit (y compris la localité de Za’tara), ARIJ
- Photo aérienne de Beita ARIJ
- (en) Daoud Kuttab on Beita youths, USAID computer center, and the occupation