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Bedja (peuple)

Les Bedjas (ou Bejas) sont une population d'Afrique de l'Est, l'une des plus nombreuses du Soudan où ils constituent 6 % de la population[1]. Une minorité de près de 3 millions de Bedjas vit aussi en Égypte, en Éthiopie et en Érythrée.

Bedjas
Description de cette image, également commentée ci-après
Nomades bejas au marché aux chameaux
Populations importantes par région
Drapeau du Soudan Soudan 2 676 000
Drapeau de l'Érythrée Érythrée 203 000
Population totale 2 879 000
Autres
Langues beja
Religions Islam
Dispersion du peuple Bedja
Dispersion du peuple Bedja

Ethnonymie

Selon les sources et le contexte, on observe différentes formes : Bedauye, Bedawir, Bedawiye, Bedawiyet, Bedjas, Bedjia, Bega, Balawi, Beja, Bejas, Béjja, [2].

Langue

Leur langue est le bedja, une langue couchitique. Le nombre total de locuteurs a été estimé à 1 186 000, dont 951 000 au Soudan (1982) et 158 000 en Érythrée (2006)[3].

Histoire

Selon l'historien et géographe arabe Al-Yaqubi (?-897), six royaumes Bedja auraient existé durant son siècle sur le territoire (soudano-)érythréen : de Bazin (en), de Belgin (en), de Jarin (en), de Nagash (en), de Qita'a (en), de Tankish (en).

Le peuple Bedja au XIIe siècle avait une place importante dans le commerce entre l'Égypte et l'Inde. Les Bejas dominaient la ville d'Aydhâb, au nord de la côte soudanaise. Ce port était le principal point d'arrivée du kârim, convoi commercial entre le Caire et l'Inde. La ville d'Aydhâb était également importante pour le transport de pèlerins. En effet, le port était situé sur la principale route de pèlerinage vers La Mecque pour les populations d'Afrique du Nord et du Sahel. Ainsi, les Bedjas ont troqué leur industrie de la pêcherie des perles pour le transport maritime, faisant payer pour leur protection[4].

De nombreux Bejas pratiquent le nomadisme. Ils sont politiquement représentés par le Congrès Beja.

  • Sultanat d'Ifat vers 1300.
    Sultanat d'Ifat vers 1300.
  • Sultanat d'Adal vers 1400.
    Sultanat d'Adal vers 1400.
  • Sultanat Awsa vers 1850.
    Sultanat Awsa vers 1850.

Révolte de l'automne 2021

Alors qu'à Khartoum la tension monte entre les militaires et le gouvernement civil, l'est du pays est bloqué par un soulèvement : des milliers de manifestants ont dressé des barricades sur les routes desservant les installations portuaires de Port-Soudan. Ce faisant ils réduisent considérablement l'approvisionnement de la capitale. Cette région, riche en ressources, est néanmoins dénuée d'infrastructures et la tension existe depuis longtemps dans la région[5]. Ces blocages pourraient être instrumentalisés par les militaires, si l'on en croit les manifestants qui soutiennent le gouvernement civil[6].

Culture

Danse beja de l'est du Soudan.

La majorité des Bejas sont musulmans. Les Bejas pratiquent une danse de combat hamitique.

Le bedja ou beja (« bedawi » en arabe) est également le courant populaire de la communauté bédouine, Langue de la famille afro-asiatique, le bedja s’apparente au mot arabe « bedawi » qui signifie « bédouin ». Les Bedja, généralement nomades, sont établis dans une vaste région qui va du Sahara à la mer Rouge en passant par la Haute-Égypte, le Soudan, l’Éthiopie et l’Érythrée. Le bedja est aussi la musique de cette communauté bédouine.

Notes et références

  1. CIA, The World Factbook
  2. Source BnF
  3. (en) Fiche langue[bej]dans la base de données linguistique Ethnologue.
  4. François-Xavier Fauvelle, Le rhinocéros d'or. Histoires du Moyen Âge africain, Gallimard, , 383 p., p. 153 - 154
  5. Jérôme Larché, « Le conflit oublié des Beja : l’Est-Soudan au cœur de la Corne de l’Afrique ? », Revue Humanitaire « La Corne de l’Afrique sous surveillance internationale », (lire en ligne, consulté le ).
  6. Eliott Brachet, « Tensions entre civils et militaires à la tête du pouvoir soudanais », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Giorgio Ausenda, Leisurely nomads : the Hadendowa (Beja) of the Gash Delta and their transition to sedentary village life, Columbia University, 1987, 594 p. (thèse)
  • (en) Anders Hjort et Gudrun Dahl, Responsible man : the Atmaan Beja of North-eastern Sudan, Stockholm Studies in Social Anthropology, Stockholm en collaboration avec Nordiska Afrikainstitutet, Uppsala, 1991, 195 p. (ISBN 9171469052)
  • (en) ʻAbd Allāh ʻAlī Ibrāhīm, « Beja scholars and the creativity of powerlessness », in Passages : a chronicle of the humanities : a supplement to PAS news and events (Evanston), n° 4, 1992, p. 8-9, 13
  • (en) John Morton, « Sakanab : greetings and information among the Northern Beja », in Africa (Londres), 58 (4), 1988, p. 423-436
  • (en) James Stuart Olson, « Beja », in The Peoples of Africa: An Ethnohistorical Dictionary, Greenwood Publishing Group, 1996, p. 85 (ISBN 9780313279188)
  • (en) Antonio Palmisano, Ethnicity : the Beja as representation, Arabische Buch, Berlin, 1991, 135 p. (ISBN 3-923446-78-0)
  • (en) Andrew Paul, A history of the Beja tribes of the Sudan, Cambridge, University Press, 1954, 163 p.
  • Mohamed-Tahir Hamid Ahmed, Paroles d'hommes honorables : essai d'anthropologie poétique des Bedja du Soudan, Peeters, Paris, Louvain, 2005, 295 p. (ISBN 2-87723-895-4) (texte remanié d'une thèse soutenue à l'Université de Bordeaux 2 en 2000)

Articles connexes

Liens externes

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