La bataille
Une colonne nigériane, composée de 96 camions chargés de munitions, d'obus et de 6 000 soldats appartenant à la deuxième division nigériane du colonel Murtala Mohammed, s'étire sur plus de huit kilomètres sur la route qui mène d'Enugu à Onitsha. Elle doit renforcer les troupes qui ont assiégé et se sont emparées d'Onitsha. À hauteur d'Abagana, à quelques kilomètres d'Onitsha, la colonne gouvernementale tombe dans une embuscade préparée par les troupes igbos du major Jonathon Uchendu.
Le combat est effroyable : les camions touchés explosent au milieu des soldats nigérians qui sont pris dans un gigantesque incendie et mitraillés par les soldats biafrais. La colonne est anéantie et peu nombreux sont les soldats qui réchappent au carnage.
Cette bataille est la seule victoire importante remportée par l'armée biafraise. Selon le journaliste Gilles Caron qui visita les lieux quelques jours après l'affrontement, les Ibos victorieux auraient, pour éviter tous risques d'épidémies, enterré en hâte et au bulldozer près de 7 000 cadavres (1 000 Biafrais et 6 000 Nigérians). Cependant d'autres sources avancent des chiffres plus modestes : 500 tués pour les Nigérians [1].