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Basilique San Pietro di Castello

La basilique San Pietro di Castello (en français, basilique Saint-Pierre-de-Castello) est une église catholique de Venise, en Italie. Située dans le quartier de Castello et plus particulièrement sur l'île de San Pietro, derrière le bassin de l’arsenal. L’île de San Pietro est très éloignée du centre de Venise, et au fur et à mesure que le promeneur se rapproche, il y a de moins en moins de palais et les églises deviennent modestes. La basilique et ses alentours sont classés par l'UNESCO au Patrimoine mondial.

Basilique San Pietro di Castello
Le campanile de San Pietro.
Présentation
Type
Culte
Fondation
Diocèse
DĂ©dicataire
Style
Architecte
Francesco Smeraldi
Andrea Palladio
Matériau
Religion
Patrimonialité
Partie d'un site du patrimoine mondial UNESCO (d) ()
Site web
Localisation
Pays
RĂ©gion
Commune
Emplacement
Coordonnées
45° 26′ 04″ N, 12° 21′ 35″ E
Carte

La basilique Saint-Pierre de Castello, autrefois cathédrale du diocèse de Castello, a été la cathédrale du patriarcat de Venise jusqu'en 1807.

Historique

  • FondĂ©e initialement au VIIe siècle sur l’île d’Olivolo[1] (ancien nom de San Pietro di Castello), oĂą il existait une petite colonie de peuplement qui sera vite incorporĂ©e Ă  la ville de Venise. C’est une des huit Ă©glises fondĂ©es Ă  Venise par Magne d'Oderzo (it) (580 – 670) Ă©vĂŞque honorĂ© comme saint par la religion catholique. Ce premier Ă©difice, selon la tradition, fut initialement consacrĂ© au saints byzantins Serge et Bacchus de Rasafa.
  • Au tournant des VIIIe et IXe siècles, Venise Ă©tait le centre de luttes politiques qui ont vu le patriarche de Grado Jean Ier (764-804), en opposition avec le doge de Venise Maurizio Galbaio (764-787) et son fils Giovani ; le premier en faveur d’une alliance avec l'Empire byzantin, les seconds en faveur de l'alliance avec l'Empire Franc. Le conflit s’envenima au point que le doge Maurizio Galbaio, en 775, crĂ©a un nouveau diocèse dans l’Olivolo, et nomma Obelario comme premier Ă©vĂŞque du diocèse de Castello.
  • En 812 Venise devient la nouvelle capitale du duchĂ©, et en 841 la cathĂ©drale est reconstruite par l’évĂŞque Orso Partecipazio fils et petit-fils de Doges, et consacrĂ©e, Ă  nouveau, Ă  saint Pierre.
  • En 1120, un incendie dĂ©truit l’édifice avec une reconstruction qui nous est rapportĂ©e par les plans levĂ©s par Jacopo de' Barbari au XVIe siècle. Dès lors la construction devient plus majestueuse, avec un baptistère attenant dĂ©diĂ© Ă  saint Jean-Baptiste, aujourd'hui perdu.
  • RemaniĂ© Ă  plusieurs reprises au cours des siècles, en 1451, avec la suppression du Patriarcat de Grado et de la crĂ©ation du diocèse de Castello dans le patriarcat de Venise, par la bulle du Pape Nicolas V, la basilique de Saint-Pierre est devenue la nouvelle cathĂ©drale[1].
  • C’est Antonio Contarini (it), alors patriarche qui dĂ©cide d'effectuer des travaux de restauration qui s’étaleront de 1508 Ă  1524, ceux-ci porteront essentiellement sur le plafond, et le pavement. Entre 1512 et 1526, les chapelles ont Ă©tĂ© reconstruites, l’ameublement et les dĂ©corations mineures reprises.
  • En 1556 Antonio Diedo (it) devient patriarche de Venise; c’est lui qui signe un contrat avec Andrea Palladio le , pour une refonte de l’édifice, ce sera sa première Ĺ“uvre Ă  Venise[2]. Il n’achèvera pas cette tache prestigieuse. Les travaux reprennent en 1596 sous la direction de Francesco Smeraldi, nommĂ© par le patriarche Lorenzo Priuli (1537-1600), Ă  qui nous devons l'achèvement de la façade. Ă€ partir de 1619 l’intĂ©rieur est refait par Gerolamo Grapiscia, sous le patriarcat de Giovanni Tiepolo[3] - [4].
  • Ă€ partir de 1630 jusqu'Ă  la chute de la rĂ©publique de Venise en 1797, un pèlerinage annuel, le , est instituĂ© Ă  la basilique, pour cĂ©lĂ©brer la libĂ©ration de la ville de la peste.
  • Avec la chute de la rĂ©publique de Venise il n’y a plus de religion d’État ; en 1807 Ă  la demande de NapolĂ©on, le siège patriarcal est transfĂ©rĂ© Ă  Saint-Marc[5]. Avec le transfert du siège Ă©piscopal, le monastère attenant Ă  l'Ă©glise est transformĂ© en poudrière par ordre d'Eugène de Beauharnais, vice-roi d'Italie.
  • La façade.
    La façade.
  • La basilique vue de la lagune
    La basilique vue de la lagune
  • La Campo San Pietro.
    La Campo San Pietro.

Description

L’extérieur

  • Les plans de l’édifice, tel qu’on peut le voir, remontent Ă  1120 date Ă  laquelle un incendie a dĂ©truit l'ancienne Ă©glise de 841. Le plan de la construction est celui d'une croix latine en trois nefs divisĂ©es par trois arcades, chacune avec un autel en leur sein, Ă  l'intersection avec le transept est le dĂ´me. Pendant la Première Guerre mondiale, le dĂ´me a Ă©tĂ© frappĂ© Ă  deux reprises par des bombes incendiaires autrichiennes qui ont causĂ© la destruction de la lanterne.
  • Le bâtiment se compose de trois nefs, d’une façade tripartite et d’absides circulaires. Sur le cĂ´tĂ© se trouvait le baptistère de San Giovanni Battista, aujourd'hui perdu.
  • La façade actuelle, tout en restant fidèle au projet initial d'Andrea Palladio de 1568, n’est pas exactement celle qu’il avait prĂ©vue. La façade, tripartite, prĂ©sente un Ă©lĂ©ment central surĂ©levĂ© par quatre colonnes. Le thème de base reprend un ordre Ă©levĂ© correspondant Ă  la nef, flanquĂ© de deux ordres plus petits qui Ă©voquent les cĂ´tĂ©s, le tout ornĂ© d'un bas-relief de XVIIIe siècle reprĂ©sentant La CharitĂ©, par le sculpteur Marsili. Le style peut ĂŞtre dĂ©crit comme classique.
  • Le campanile commencĂ© en 1463, a Ă©tĂ© endommagĂ© par la foudre et reconstruit en 1482 par Mauro Codussi. Il est entièrement recouvert en pierre d'Istrie premier ouvrage de ce type Ă  Venise[1]. La coupole initiale du sommet a Ă©tĂ© remplacĂ©e par un tambour polygonal.
  • Le campo situĂ© en face de l'Ă©glise ce singularise de la norme de places de Venise, d'habitude complètement pavĂ©es, par une grande allĂ©e tracĂ©e dans un jardin.

L'intérieur

  • Le sanctuaire, qui fait suite Ă  la grande nef de l'Ă©glise, est flanquĂ©e de deux chapelles latĂ©rales. le maĂ®tre-autel Ă©rigĂ© en 1646 abrite les restes de saint Laurent Justinien, premier patriarche de Venise ; c'est une Ĺ“uvre de Clemente Moli, qui est Ă©galement l’auteur des statues. L’ensemble sous le contrĂ´le de l’architecte, Baldassare Longhena, qui a Ă©galement conçu la chapelle dĂ©diĂ©e au cardinal Francesco Vendramin ancien patriarche de Venise, sur le bas-cĂ´tĂ© gauche.
  • L’orgue du XVIIIe siècle, est dĂ» au cĂ©lèbre facteur dalmate Pietro Nachini (it), qui a beaucoup travaillĂ© Ă  Venise.
  • Le transept et le chĹ“ur.
    Le transept et le chœur.
  • IntĂ©rieur.
    Intérieur.
  • TrĂ´ne de saint Pierre.
    TrĂ´ne de saint Pierre.
  • Le DĂ´me depuis l'ancien Palais Patriarcal qui a servi de poudrerie sous Eugène de Beauharnais et vues du cloĂ®tre.
San Giorgio e la principessa e il drago de Marco Basaiti.
Veillée nocturne à San Pietro di Castello, vers 1760
Gemäldegalerie (Berlin)[6].
  • Le trĂ´ne de saint Pierre, qui selon la tradition aurait appartenu Ă  l’apĂ´tre Pierre quand il Ă©tait Ă©vĂŞque d'Antioche et aurait Ă©tĂ© donnĂ© au doge Pietro Tradonico par l'empereur d'Orient Michel III dit « l'ivrogne ». Il s’agit en fait d’un siège en assemblage de diffĂ©rents marbres construit en particulier Ă  partir d'une ancienne stèle portant des sculptures ornementales en arabe.
  • Dans l'allĂ©e de droite un tableau remarquable de Marco Baisati XVIe siècle San Pietro in Cattedra e quattro Santi.
  • Dans l'allĂ©e de gauche la chapelle Vendramin, dĂ©diĂ©e Ă  Notre-Dame du Mont Carmel permet de voir un bas-relief de Michele Ungaro](1675), mais aussi un retable de Luca Giordano (1653) la Vierge et l'Enfant avec les âmes du Purgatoire. Toujours dans la nef de gauche : la chapelle Lando, avec une mosaĂŻque de Zuccato, probablement d’après un carton de Jacopo Tintoretto (1570).
  • Entre les deux chapelles une Ĺ“uvre de VĂ©ronèse i Santi Giovanni Evangelista, Pietro e Paolo (1585), mais aussi de Giovanni Maria Morlaiter (it), l'Immacolata et del Padovanino Il Martirio di San Giovanni Evangelista.
  • Parmi les peintures et Ĺ“uvres remarquables dans l'Ă©glise, il faut citer la Cena di Emmaus Ĺ“uvre de Pietro Malombra et Antonio Vassilacchi sur le mur de gauche de l’entrĂ©e. Pour ĂŞtre complet : de Jacopo Beltrame, (XVIe siècle), Cena in Casa di Simone, et deux statues de Horace Marinali, Foi et mĂ©ditation entourant La Crucifixion de Jacopo Stada (XVIe siècle).


La basilique dans l'art

  • Canaletto, peintre de vedute du XVIIIe siècle y dĂ©crit une veillĂ©e nocturne vers 1760.

Notes et références

  1. Buckley, The Rough Guide to Venice and the Veneto, p. 175
  2. Weismuller, Palladio in Venice, p. 27
  3. Weismuller, Palladio in Venice, p. 22
  4. « Project - San Pietro di Castello Church », World Monument Fund (consulté le )
  5. « Patriarchal See of Venezia », Gcatholic.org (consulté le )
  6. Web Galerie.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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