Barcinografo

Barcinografo comptait un capital de 250 000 pesetas espagnoles. Les principaux associés et financiers étaient l'avocat Raimon Durant i Ventosa, directeur de la société de production, et son frère Luís Llorenç Mata i Julià, administrateur et producteur délégué. La société a compté un grand nombre d'associés et collaborateurs, parmi lesquels les frères Evaristo et Laureano de Laterrata y Catalán, Puis Cabanes i Font et l'écrivain Rafael Folch i Capdevilla.

En 1914, le directeur artistique Adrià Gual, intéressé par l'émergence de l'art cinématographique, présente un programme ambitieux de production de huit films, qui s'inscrivaient dans la lignée du courant des films d'arts français de l'époque, accordant autant d'importance aux scénarios qu'à la direction artistique, aux décors où aux costumes.

Adrià Gual a écrit les scénarios de ces huit films présentés en 1914, la réalisation technique étant confiée à Alfred Fontanals et la photographie à Joan Solà i Mestres[1]. Ces films s'intitulaient :

El alcalde de Zalamea, de Pedro Calderón de la Barca; Misterio de dolor, peça teatral d'Adrià Gual; Fridolín, de JCF von Schiller; La gitanilla, de Miguel de Cervantes; Los cabellos blancos, de Tolstoi; El calvario de un héroe, adaptation du mélodrame El soldado de San Marcial, de Valentín Gómez et Félix González Llanas; Linito por el toreo et Un drama de amor, sur des idées originales de Gual

Ces huit productions furent globalement un échec commercial et la firme tenta de se réorienter vers des œuvres plus populaires, ce qui entraîna du même coup une réduction des productions d'Adrià Gual et la démission du producteur délégué, Lluís Mata i Julià en 1915. La même année, le journaliste Magí Murià est engagé. Entre 1915 et 1916, il va tourner pour Barcinografo cinq mélodrames ayant pour rôles principaux Margarida Xirgu et Ricard Puga, membres de sa propre compagnie de théâtre : El nocturn de Chopin, de Julio López de Castilla; El beso de la muerte, El amor hace justicia et Alma torturada, drames écrits par Murià, et La reina joven, d'Àngel Guimerà.

Le Nocturne de Chopin, de 1915, fut le premier grand succès international du cinéma espagnol.

Parmi les réalisateurs qui participaient aux films de ce producteur disparu on comptait :

Aurora Baró, Emilia Baró, Elisa Bertran, Joaquim Carrasco, Pius Daví, Jaime Devesa, Matilde Domenech, Josep Durany, Avel·lí Galcerán, Enric Giménez (Jiménez), J. Munt Rosés, M. Sirvent, Celia Ortiz, Gerardo Peña, Ricardo Puga, José Rivero,

Malgré une hausse de ses résultats et la réalisation de documentaires et films de commandes, malgré une hausse de la qualité de ses films, Barcinografo ne résista pas aux transformations économiques qui se produisaient alors dans le secteur cinématographique. À cause du manque de succès de son feuilleton Vindicator, composé de 10 épisodes écrits par Murià, la société a définitivement mis la clef sous la porte en 1918.

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