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Barbara Sanseverino

Barbara Sanseverino (née à Milan en 1550 et morte à Parme ) est une noble et libertine italienne. Connue pour sa beauté, Torquato Tasso lui a dédié le sonnet In lode de' capelli di D. Barbara Sanseverini Contessa di Sala[1].

Barbara Sanseverino
Portrait de Barbara Sanseverino
Titre de noblesse
Nobile (en)
Biographie
Naissance
Décès
Conjoint
Giberto IV Sanvitale (d)
Enfant
Girolamo Sanvitale (d)
Statut
Blason

Biographie

Barbara est la fille de Gianfrancesco et de Lavinia Sanseverino. Elle s'installe à Parme après avoir épousé Giberto Sanvitale , seigneur de Sala Baganza le , avant ses quinze ans. En 1585, Giberto meurt à Plaisance dans des circonstances mystérieuses et son fils Girolamo est investi par le duc Octave Farnèse du marquisat de Colorno, avec l'obligation de prendre le nom et les armoiries de la famille Sanseverino, originaire du royaume de Naples[2].

Confidente et amante de Vincent Ier de Mantoue, qui pour elle a déménagé temporairement de Mantoue à Viadana en 1580. Pendant cette période il se rendait néanmoins fréquemment à la cour de Ferrare pour fréquenter Margherita Farnese[3].

Devenue veuve, Barbara se cherche un protecteur et épouse en 1596 le comte Orazio Simonetta, seigneur féodal de Torricella, un village situé sur les rives du Pô, et s'installe à Colorno[2].

La Conspiration des seigneurs féodaux contre les Farnese

À cette époque, les objectifs du duc Ranuce Ier Farnèse est de prendre le contrôle de Colorno qui en spéculant sur des querelles héréditaires il affirme que l'investiture de Colorno au Sanvitale devrait être considérée comme nulle et non avenue. La famille Sanvitale constatant que les choses se passaient à leur détriment décide de recourir à une conspiration pour écarter Ranuce et ainsi réaffirmer leurs droits[2].

Un grand nombre de personnages ont adhéré au plan secret : Barbara et son second mari Orazio Simonetta, son fils aîné Girolamo avec son fils Gianfrancesco, Alfonso Sanvitale, le comte da Correggio Girolamo, le comte Alberto di Canossa, la marquise de Grana Agnese del Carretto, Oliviero Olivieri, Onofrio Martani[2].

Le coup aurait dû être porté dans l'église capucine de Fontevivo, à l'occasion du baptême du neveu de Ranuce, Alexandre. Mais les choses se sont passées différemment car un des serviteurs de Gianfrancesco, emprisonné et torturé pour des raisons sans rapport avec la conspiration, a laissé échapper à travers les tourments des phrases et certains noms qui ont alarmé la justice[2].

La conspiration est ainsi découverte et tous les conspirateurs arrêtés. Le procès inquisitorial mené par le juge Piossasco est impitoyable et le , le procès se termine par la condamnation à mort de tous et la confiscation de leurs biens[2].

Le , Ă  Parme, Barbara et neuf autres conspirateurs sont dĂ©capitĂ©s sur la place publique, sur un Ă©chafaud montĂ© derrière le Palazzo dell'Uditore Criminale, dĂ©sormais Ă  l'angle de la Piazza Garibaldi et de la Strada della Repubblica. Barbara est la première Ă  monter sur l'Ă©chafaud, incrĂ©dule de son destin elle finit le cĹ“ur brisĂ© par le bourreau qui, n'ayant pas rĂ©ussi Ă  la dĂ©capiter avec le couperet, a utilisĂ© le mannarino pour l'achever. Barbara a Ă©galement subi des « actes de petite modestie Â» de la part du bourreau qui, incitĂ© par la foule impitoyable, a profanĂ© le cadavre en levant la camisa et lui donnant la fessĂ©e[4].

Ranuce a accusé de complicité le duc de Mantoue Ferdinand, qui aurait offert des sommes d'argent pour réaliser le complot et la famille Malaspina. Le duc de Mantoue menace de prendre les armes contre les Farnèse, mais le pape Paul V d'abord, puis les rois de France et d'Espagne et Charles-Emmanuel de Savoie évitent le conflit[2].

Libertinage

Barbara Sanseverino, dotĂ©e d'une culture raffinĂ©e, excelle dans la sociĂ©tĂ© aristocratique. Lorsqu'elle s'installe avec sa famille Ă  Rome en , elle enchante la ville par sa beautĂ©. Ă€ l'occasion des festivitĂ©s donnĂ©es lors de la visite du prince Alexandre Farnèse « qui dura presque jusqu'au jour, elle conquit tout le monde, femmes et hommes, ce qui est une chose incroyable Ă  Rome, car il n'y a jamais eu de dame princesse aussi satisfaisante que cette dame », Ă  tel point qu'Ă  son dĂ©part en , elle fut escortĂ©e par deux cents nobles chevaliers, laissant la ville « veuve  Â» [5]. Lors de l'escale Ă  Sienne « elle a fait preuve de tant de valeur, de noblesse et de douceur pour procĂ©der que les nobles femmes se sont dĂ©placĂ©es pour la contempler et l'admirer »[6], et lorsqu'elle se rendit pour le carnaval de 1576 Ă  la cour de Ferrare, après le somptueux mariage Ă  Scandiano de sa belle-fille Leonora avec Giulio Thiene, elle laissa « très satisfaite [...] de ces messieurs pour les fĂŞtes, banquets et manèges qu'ils faisaient, puis prĂ©sentĂ©e et caressĂ©e avec Ă©merveillement par Alphonse II d'Este. »[7]. « RĂ©giste Â» des fĂŞtes, non sans implications Ă©rotiques, cause de dĂ©sagrĂ©ments et de dĂ©penses pour tous, Barbara, qui « avec intrĂ©piditĂ© et sans relâche, observe, cĂ©lèbre et garde, plus belle et plus fraĂ®che que jamais »[8].

Bibliographie

  • (it) Giuseppe Coniglio, I Gonzaga, Varèse, Dall'Oglio, .
  • (it) Maria Bellonci, Segreti dei Gonzaga, VĂ©rone, (ISBN 978-88-04-49300-6).
  • (it) A. Cadoppi, La Gran Congiura. Il processo di Ranuccio I Farnese contro i feudatari parmensi (1611-1612), Parme, .
  • (it) Gigliola Fragnito, La Sanseverino. Giochi erotici e congiure nell'Italia della Controriforma, Il Mulino, coll. « Biblioteca storica », , 216 p. (EAN 9788815290632).
  • (it) A. Ronchini, Vita di B. S. contessa di Sala e Marchesa di Colorno, Modène, .
  • (it) A. Solerti, Ferrara e la corte estense nella seconda metĂ  del secolo decimosesto, CittĂ  di Castello, , p. 187-205.

Notes et références

  1. (it) a cura di Bartolommeo Gamba, Lettere di Torquato Tasso a Luca Scalabrino, Venise, (), p. 19.
  2. (it) Gigliola Fragnito, « Sanseverino, Barbara in "Dizionario Biografico" », sur treccani.it, (consulté le ).
  3. Coniglio.
  4. Cadoppi2012, p. 214.
  5. Fragnito2013, p. 66.
  6. Ronchini1865, p. 12.
  7. Solerti1900, p. 193.
  8. Solerti1900, p. 199.

Liens externes

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