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Barbélognostiques

Les barbélognostiques (du nom de Barbélo une des principales figures de la mythologie gnostique) est le nom moderne donné à une présumée secte gnostique qui jusqu'en 1945 n'était connue que par le récit de l'hérésiologue Irénée de Lyon qui en présente et dénonce la mythologie[1] :


Le récit d'Irénée de Lyon

Contre les hérésies (I,29) (écrit vers 180)

« Les BarbĂ©liotes

En plus de ces gens, les Simoniens dont nous avons parlĂ© plus haut ont encore donnĂ© naissance Ă  la multitude des " Gnostiques ", qui ont surgi Ă  la façon de champignons sortant de terre. Nous allons rapporter leurs principales doctrines. Certains d'entre eux posent Ă  la base de leur système un Éon Ă©tranger Ă  tout vieillissement, dans un Esprit virginal qu'ils nomment BarbĂ©lo : car en cet Esprit existait, disent-ils, un Père innommable. Or celui-ci eut la pensĂ©e de se manifester Ă  cette BarbĂ©lo. Cette PensĂ©e, Ă©tant apparue, se tint en sa prĂ©sence et demanda la PrĂ©-gnose. Lorsque cette PrĂ©-gnose fut apparue Ă  son tour, elles demandèrent derechef, et l'IncorruptibilitĂ© apparut, puis la Vie Ă©ternelle. BarbĂ©lo se rĂ©jouissait de toutes ces productions ; regardant vers la Grandeur, elle conçut, dans la joie de la voir, et elle enfanta une Lumière semblable Ă  cette Grandeur. Tel est, disent-ils, le commencement de l'illumination et de la gĂ©nĂ©ration de toutes choses. Le Père alors, voyant cette Lumière, l'oignit de son excellence afin qu'elle devĂ®nt parfaite : c'est lĂ  le Christ, disent-ils. Celui-ci, Ă  son tour, demanda que lui fĂ»t donnĂ© comme aide l'Intellect, et l'Intellect apparut. Le Père Ă©mit en outre le Vouloir et le Logos. Alors s'unirent en syzygies la PensĂ©e et le Logos, l'IncorruptibilitĂ© et le Christ, la Vie Ă©ternelle et le Vouloir, l'Intellect et la PrĂ©-gnose. Tous glorifiaient la Grande Lumière et BarbĂ©lo. Ensuite, de la PensĂ©e et du Logos, Autogènes fut Ă©mis, disent-ils, pour reprĂ©senter la Grande Lumière : il fut grandement honorĂ© et toutes choses lui furent soumises. Avec lui fut Ă©mise la VĂ©ritĂ©, et il y eut syzygie d'Autogènes et de la VĂ©ritĂ©. Par ailleurs, de la Lumière qu'est le Christ et de l'IncorruptibilitĂ©, quatre Luminaires furent Ă©mis, disent-ils, pour se tenir autour d'Autogènes. Du Vouloir et de la Vie Ă©ternelle, quatre Ă©missions furent faites pour ĂŞtre au service des quatre Luminaires. Ces Ă©missions se nomment : Charis, ThĂ©lèsis, Synesis et Phronèsis. Charis fut adjointe au grand et premier Luminaire, qu'ils prĂ©tendent ĂŞtre le Sauveur et qu'ils appellent Harmozel ; ThĂ©lèsis fut adjointe au second Luminaire, qu'ils appellent Raguel ; Synesis fut adjointe au troisième, qu'ils nomment David; Phronèsis fut adjointe au quatrième, qu'ils nomment ÉlĂ©leth. Tout Ă©tant ainsi constituĂ©, Autogènes Ă©mit l'Homme parfait et vrai, qu'ils appellent Adamas, parce que ni lui-mĂŞme n'a Ă©tĂ© domptĂ© ni ceux de qui il est issu. Il fut Ă©loignĂ© d'Harmozel et placĂ© Ă  cĂ´tĂ© de la Première Lumière. D'Autogènes, avec l'Homme, fut Ă©mise la Gnose parfaite, conjointe Ă  celui-ci : c'est pourquoi l'Homme a « connu » Celui qui est au-dessus de toutes choses ; une force invincible lui fut aussi donnĂ©e par l'Esprit virginal. Et tous les Éons, se reposant dĂ©sormais, chantèrent des hymnes au Grand Éon. De lĂ  apparurent, disent-ils, la Mère, le Père et le Fils. De l'Homme et de la Gnose naquit un arbre, auquel ils donnent Ă©galement le nom de Gnose. Ensuite, du premier Ange qui se tient auprès du Monogène, fut Ă©mis, disent-ils, l'Esprit Saint, qu'ils appellent aussi Sagesse et Prounikos. Celle-ci, voyant que tous les autres avaient leur conjoint, tandis qu'elle-mĂŞme Ă©tait privĂ©e de conjoint, chercha Ă  qui elle pourrait s'unir ; comme elle ne trouvait personne, elle faisait effort et s'Ă©tendait, regardant vers les rĂ©gions infĂ©rieures dans l'espoir d'y trouver un conjoint ; n'en trouvant point, elle bondit, mais elle fut accablĂ©e de dĂ©goĂ»t parce qu'elle s'Ă©tait Ă©lancĂ©e sans l'agrĂ©ment du Père. Ensuite, poussĂ©e par la simplicitĂ© et la bontĂ©, elle engendra une Ĺ“uvre contenant Ignorance et PrĂ©somption. Cette Ĺ“uvre, disent-ils, c'est le Protarchonte, l'Auteur de cet univers. Il emporta de sa Mère une grande puissance et s'Ă©loigna d'elle vers les lieux infĂ©rieurs. Il fit le firmament du ciel, en lequel ils le disent habiter. Étant Ignorance, il fit les Puissances qui sont au-dessous de lui, les Anges, les firmaments et toutes les choses terrestres. Puis il s'unit Ă  la PrĂ©somption et engendra la MĂ©chancetĂ©, la Jalousie, l'Envie, la Discorde et le DĂ©sir. Devant ces productions, sa Mère Sagesse s'enfuit, attristĂ©e, et se retira dans les hauteurs : ce fut l'Ogdoade, en comptant Ă  partir du bas. Lorsqu'elle se fut retirĂ©e, il se crut seul, et c'est pour ce motif qu'il dit : "Je suis un Dieu jaloux, et en dehors de moi il n'est pas de Dieu. " Tels sont les mensonges de ces gens-lĂ . Â»


Classification moderne

À la suite de la découverte en 1945 et de l'étude des textes de la bibliothèque de Nag Hammadi, cette description a été rattachée à un des principaux courants du gnosticisme, le gnosticisme séthien.

Notes et références

  1. Guy Stroumsa Another Seed: Studies in Gnostic Mythology (Nag Hammadi Studies 24; Leiden : Brill, 1984) p. 61 extraits en ligne
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