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BaptĂȘme orthodoxe

Dans l’Église orthodoxe, le mystĂšre (ou sacrement) du baptĂȘme est nouvelle naissance, la participation Ă  la mort et Ă  la rĂ©surrection du Christ. C'est pourquoi il est nĂ©cessaire Ă  la participation du renouvellement de l'homme dans le Christ.

Ce renouvellement, c'est la mort du « vieil homme Â», du vieil Adam, de l'homme de la Chute, pour « revĂȘtir le Christ », prĂ©sentĂ© par saint Paul comme le nouvel Adam. Le baptĂȘme est donc vĂ©ritablement une renaissance. L'Église Ă©tant comprise comme le corps mystique du Christ, le baptĂȘme est identiquement l'entrĂ©e dans l'Église et la participation Ă  la vie du Christ.

Le baptĂȘme dans l'Église orthodoxe n'est pas compris comme un rite de passage seulement symbolique, mais comme Ă©tant participation rĂ©elle, mystique Ă  la mort et Ă  la RĂ©surrection du Christ. Son efficacitĂ© n'est donc pas seulement considĂ©rĂ©e comme psychique, mais surnaturelle.

Il consiste en une triple immersion faite au nom « du PĂšre, du Fils et du Saint-Esprit Â» dans une eau sanctifiĂ©e.

CĂ©rĂ©monie du baptĂȘme dans l'Église orthodoxe

La cĂ©rĂ©monie du baptĂȘme dans l'Église orthodoxe est parfaitement semblable Ă  celle dĂ©crite par saint Basile de CĂ©sarĂ©e au IVe siĂšcle, dans son TraitĂ© du Saint-Esprit.

1. Les trois exorcismes

Le BaptĂȘme commence par des exorcismes parce qu'il est d'abord libĂ©ration. Saint Jean Chrysostome le comparait symboliquement Ă  la sortie d'Égypte du peuple HĂ©breu.

L'exorcisme sous-entend que l'homme est dans ce monde le plus souvent l'esclave inconscient de forces qui le dominent. C'est ainsi que l'ultime demande du Notre PĂšre est d'ĂȘtre dĂ©livrĂ© du malin.

Le baptĂȘme marque ce passage de l'Ă©tat d'esclave Ă  celui d'homme libĂ©rĂ©.

Le prĂȘtre ordonne Ă  « l'esprit de mensonge, l'esprit d'erreur, l'esprit de cupiditĂ© et de toute impuretĂ© » de quitter celui qui va ĂȘtre baptisĂ©.

Il est dĂ©livrance de la « tyrannie Â» du dĂ©mon, selon le texte mĂȘme de l'exorcisme :

« Le Seigneur t’exorcise, Satan, car il est venu dans ce monde et fixa sa demeure parmi les hommes pour abolir ta tyrannie et dĂ©livrer le genre humain ; sur la croix il triompha des puissances ennemies, quand le soleil s’est obscurci, que la terre a chancelĂ©, que les tombeaux se sont ouverts et que de nombreux saints ressuscitĂšrent en leur corps ; par sa mort il a dĂ©truit la mort, c’est-Ă -dire toi-mĂȘme, le Diable. »

C'est le diable que le Christ a vaincu par sa Victoire sur la mort, par sa RĂ©surrection. Le BaptĂȘme est nĂ©cessaire Ă  notre victoire sur les sĂ©ductions mondaines, le pĂ©chĂ© et la mort.

Trois exorcismes s'adressent Ă  Satan, en lui ordonnant de se retirer, aprĂšs lesquels le prĂȘtre souffle trois fois sur candidat au baptĂȘme et fait le signe de la Croix sur son front, sa bouche, sa poitrine.

2. La conversion

C'est alors que le choix libre, la conversion est possible.

Le prĂȘtre demande alors au candidat au baptĂȘme de se tourner vers l'occident, lieu oĂč meurt le soleil, et l'invite Ă  renoncer Ă  Satan.

AprĂšs avoir affirmĂ© trois fois avoir renoncĂ© Ă  Satan, le catĂ©chumĂšne tournĂ© jusqu'alors vers l'Ouest (oĂč meurt le soleil), se retourne (ce qui est le sens originel du mot conversion) vers l'Est, lieu de la naissance du soleil et direction dans laquelle sont bĂąties toutes les Ă©glises. C'est vĂ©ritablement pour le futur baptisĂ© un changement de cap.

C'est alors que le prĂȘtre lui demande trois fois s'il se joint au Christ.

AprĂšs quoi, le prĂȘtre lui demande s'il croit en Dieu. Le candidat au baptĂȘme rĂ©cite Ă  ce moment le Credo.

3. La bénédiction des eaux

C'est Ă  ce moment que commence rĂ©ellement l'office du baptĂȘme.

La sanctification des eaux, comme toute sanctification, n'est pas une transformation de nature des eaux, mais bien plutÎt la révélation de leur nature sacramentelle.

L'eau est Ă  la fois ce qui est source de vie, et ce qui nettoie, purifie.

Le mĂȘme poĂšme de saint Sophrone est rĂ©citĂ© pour la bĂ©nĂ©diction des eaux du baptĂȘme et celui de la ThĂ©ophanie le . C'est que par le baptĂȘme, nous devenons aussi Fils de Dieu. Par ailleurs, selon l'orthodoxie, par son BaptĂȘme, le Christ immergĂ© dans les eaux sanctifia ce monde.

4. La triple immersion "au nom du PĂšre, du Fils et du Saint-Esprit"

Le candidat au baptĂȘme se dĂ©pouille alors de ses vĂȘtements, symbolisant le vieux moi, le vieil homme qu'il quitte.

L'immersion totale est noyade du vieil homme, renouvellement dans les eaux transformées par l'Esprit en matrice de vie, participation à la mort et à la résurrection du Christ.

5. Le BaptisĂ© revĂȘt la tunique de clartĂ©

AprĂšs l'immersion, le baptisĂ© revĂȘt des vĂȘtements neufs, blancs, symbolisant ainsi son passage Ă  un Ă©tat nouveau, selon l'expression de saint Paul : « vous avez revĂȘtu le Christ ».

« Accorde-moi la tunique de clarté,

toi qui te drapes de lumiùre comme d’un manteau,

trésor de tendresse, Î Christ notre Dieu. »

6. La chrismation

La chrismation consiste à oindre d'huile sainte une personne baptisée afin qu'elle reçoive le don du Saint-Esprit. Alors que par l'immersion le baptisé meurt et ressuscite avec le Christ, celui qui est chrismé reçoit par ce mystÚre le don de l'Esprit Saint.

Ce don de l'Esprit Saint est celui qu'ont reçu les ApĂŽtres le jour de la PentecĂŽte, scellant l'Église dans un mĂȘme Esprit. En tant que tel, la chrismation est essentielle Ă  l'appartenance du baptisĂ© Ă  l'Église comme participation et communion au l'Esprit de Dieu. C'est, en effet, par la Chrismation qu'une personne devient un membre du laos, le peuple de Dieu. L'Ă©vĂȘque orthodoxe Kallistos (Ware) de Diokleia explique en ce sens :

« À travers la Chrismation, tout membre de l'Église devient un prophĂšte, et reçoit une part de la royale prĂȘtrise du Christ ; de mĂȘme tous les chrĂ©tiens, parce qu'ils sont chrismĂ©s, sont appelĂ©s Ă  agir comme tĂ©moins conscient de la VĂ©ritĂ©. 'Vous avez reçu l'onction (chrisma) de la part de Celui qui est Saint, et vous connaissez toutes choses' (I Jean 2:20). »

La chrismation dans l'Église orthodoxe suit immĂ©diatement le baptĂȘme dont on considĂšre qu'elle en est comme l'achĂšvement et fait partie intĂ©grante de son office, c'est-Ă -dire de l'intĂ©gration du baptisĂ© dans la vie du Christ et de son Corps mystique qu'est l'Église orthodoxe.

La chrismation consiste Ă  oindre le nouveau chrĂ©tien une huile sainte appelĂ©e Saint ChrĂȘme (en grec, myron) afin qu'il reçoive le don du Saint-Esprit. Le Saint ChrĂȘme ou Myron est un "mĂ©lange de quarante huiles essentielles et d'huile d'olive" (Gialopsos, 35) consacrĂ© par l'Ă©vĂȘque. Le chrĂ©tien est oint par un signe de croix avec cette huile successivement sur son front, ses yeux, ses narines, ses lĂšvres, ses oreilles, sa poitrine, ses mains et ses pieds. Chaque fois, le prĂȘtre administrant le sacrement dit : « Le sceau du don de l'Esprit Saint Â».

7. La communion

La communion Ă  la Sainte Eucharistie suit immĂ©diatement la chrismation. la communion est la mĂȘme que celle des catholiques si la personne est ĂągĂ©e et sa premiĂšre communion prĂ©vue en mĂȘme temps que son baptĂȘme.

Le baptĂȘme orthodoxe et les autres confessions chrĂ©tiennes : « Je confesse un unique baptĂȘme »

Les Églises orthodoxe, catholique et protestantes reconnaissent qu'elles ont un seul et mĂȘme baptĂȘme[1], mĂȘme si les rites et la thĂ©ologie en sont diffĂ©rents et ce, conformĂ©ment Ă  la parole de JĂ©sus rapportĂ©e dans Matthieu 28:19 : « Baptisez-les au nom du PĂšre, du Fils et du Saint-Esprit Â». Cette reconnaissance commune d'un mĂȘme baptĂȘme est considĂ©rĂ©e conforme en cela au credo rĂ©citĂ© Ă  chaque liturgie orthodoxe, dans lequel est affirmĂ© : « Je confesse un unique baptĂȘme en rĂ©mission des pĂ©chĂ©s. »

Cette reconnaissance ƓcumĂ©nique est significative puisque la polĂ©mique sur le nombre d'immersions baptismales avait Ă©tĂ© l'une des difficultĂ©s ayant conduit au schisme de 1054 entre catholiques et orthodoxes.

Cependant, les pratiques peuvent varier Ă  ce sujet. En gĂ©nĂ©ral, si un nouveau converti vient Ă  l'Orthodoxie Ă  partir d'une autre confession chrĂ©tienne pratiquant le baptĂȘme par immersion selon la Formule Trinitaire ("au nom du PĂšre, du Fils et du Saint-Esprit"), ce baptĂȘme est reconnu par l'Église orthodoxe. En ce cas, il (ou elle) est reçu dans l'Église orthodoxe Ă  travers le sacrement de chrismation, aprĂšs lequel elle pourra communier.

Cependant, si celui ou celle qui s'est nouvellement converti Ă  l'Orthodoxie vient auparavant d'une confession chrĂ©tienne qui baptise au nom de « JĂ©sus seulement » (comme dans certaines Églises pentecĂŽtistes), ou d'une confession qui ne pratique pas le baptĂȘme du tout (comme les quakers), le baptĂȘme peut ĂȘtre alors considĂ©rĂ© comme nĂ©cessaire avant la chrismation et la communion.

Références

  1. Voir ƒcumĂ©nisme, accords de Lima

Voir aussi

Livres

  • Dieu est Vivant, CatĂ©chisme pour les familles, par une Ă©quipe de chrĂ©tiens orthodoxes, Paris, Cerf, 2005.
  • PĂšre Alexandre Schmemann, D'eau et d'Esprit : Ă©tude liturgique du baptĂȘme, DesclĂ©e de Brouwer, coll. ThĂ©ophanie, 1987)

Sur internet

PriĂšres et offices du baptĂȘme et de la chrismation

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