Balise de virage à chevrons en France
Les balises de virages à chevrons J4 sont des balises routières ayant pour objet de compléter (J4 multichevrons) ou de remplacer (J4 monochevron) les balises J1, lorsque le renforcement de l'alerte est nécessaire.
Elles doivent être utilisées avec discernement, sous peine de dévaloriser les autres dispositifs. Elles sont réservées aux virages particulièrement difficiles ou singuliers sur un même itinéraire.
Descriptif[1]
La balise J4 multichevrons est rectangulaire, de grand côté horizontal, portant une série de chevrons blancs sur fond bleu. Sauf contrainte d'implantation, la balise comporte trois chevrons.
La balise J4 monochevron est carrée.
La hauteur des balises J4 est de 400, 600, 800 ou 1000 mm, en fonction du type de route.
La balise monochevron étant carrée, la longueur d'une balise multichevrons est un multiple de la hauteur. Il existe 5 balises de hauteur 400 mm :
Hauteur | Nombre de chevrons |
Largeur |
---|---|---|
400 | 1 | 400 |
2 | 800 | |
3 | 1200 | |
4 | 1600 | |
5 | 2000 | |
Il existe par ailleurs 4 balises de hauteur 600 mm, 3 de 800 mm et 2 de 1000 mm.
Les balises J4 sont rétroréfléchissantes.
Utilisation courante de la balise J4[2]
La signalisation des virages ne respecte pas toujours deux des principes de base de la signalisation rappelés dans le préambule de la première partie du livre I sur la signalisation routière (arrêté du 7 juin 1977) :
- l´homogénéité qui exige que, dans des conditions identiques, l´usager rencontre des signaux de même valeur implantés suivant les mêmes règles ;
- la simplicité qui amène à limiter le nombre de signaux aux capacités d´assimilation des usagers.
Il n´y a donc pas lieu d´utiliser systématiquement des balises J4. L´effet d´alerte des balises J4 est important et ceci implique de ne pas le réduire par une prolifération qui les banaliserait. De plus les expériences ont montré que, lorsque des balises J4 sont nécessaires, une seule de grande taille, convenablement placée, associée à des balises J 1, est en général efficace. C´est seulement dans certains cas que le recours à plusieurs balises J4 est judicieux : par exemple si l´alerte doit être renforcée en début du virage ou si le risque s´accroît dans le virage (par exemple en cas de variation rapide du rayon de courbure) et nécessite le renouvellement local de l´alerte par une balise J4.
Utilisations exceptionnelles de la balise J4
En milieu urbain
Le contournement d'un obstacle par la gauche est signalé par le panneau B21a2. Mais la balise J4 monochevron peut être utilisée en agglomération pour signaler un aménagement ponctuel de voirie rétrécissant la chaussée ou une modification de sa trajectoire de type chicane.
En cas de contraintes locales
Exceptionnellement, si les contraintes locales nécessitent un renforcement de la perception de la balise J4, on peut utiliser une balise de hauteur supérieure à celle utilisée sur l'itinéraire. La balise J4 multichevrons peut être complétée par deux feux de balisage et d'alerte R1.
Implantation[2]
On ne doit ni superposer bord à bord deux balises J4, ni placer en prolongement l'une de l'autre deux balises J4 de sens opposés, car on détruit ainsi l'effet directionnel.
Nombre de chevrons
Il n´est pas nécessaire de prévoir un nombre élevé de chevrons. Trois chevrons suffisent généralement pour bien marquer le caractère directionnel de la balise J 4.
Hauteur au-dessus du sol
La hauteur au-dessus du sol du bord inférieur de la balise est en règle générale fixée à 1 mètre. Mais, dans certains cas, en particulier lorsqu´il y a perte de tracé en virage, la hauteur peut être augmentée de sorte que la balise soit visible à une distance suffisante.
Ce qu'il ne faut pas faire
De nombreuses anomalies sont couramment rencontrées sur le terrain dans le choix des équipements de signalisation ou leur implantation. Si elles ne présentent pas toutes un caractère accidentogène, elles participent en tout état de cause à une dévalorisation de la signalisation et troublent souvent la perception qu'a l'usager de la route et de son environnement.
Elles résultent d'une question que s'est posée à un moment le concepteur ou le gestionnaire, mais elles sont souvent dues à une méconnaissance des règles de l'art. Quelques rares fois, elles peuvent répondre à une vraie question qui n'est pas traitée dans les textes réglementaires ou les guides techniques.
Ne pas utiliser de balises à chevrons sur les giratoires
Le seul panneau réglementaire à implanter sur un giratoire est le panneau B21-1[3]. Une balise à chevrons de type J4 indique un virage dangereux. Certains gestionnaires trouvant probablement le panneau B21-1 insuffisant et sachant les balises J4 destinées aux virages, ont alors inventé de nouveaux panneaux. L'ennui, c'est que l'effet est le même, de loin l'usager peut penser aborder un virage et ne pas marquer le cédez-le-passage à l'entrée dans le giratoire.
Si le giratoire est insuffisamment perçu, il suffit d'augmenter les dimensions des panneaux d'annonce (D42 ou AB25) ou de position (B21-1).
Ici la forme de la balise à chevrons résulte d'un souci de design ! Le seul panneau réglementaire est le panneau B21-1 Une couronne de balises à chevrons de type K8 est ici implantée au milieu du giratoire. Non seulement il ne doit pas y avoir de balises à chevrons sur les giratoires, mais la balise K8, chevrons rouges sur fond blanc, est un équipement de signalisation temporaire. Des triangles en pointe de flèche implantés sur une barre inspirés par le design, mais avec 10 cm de hauteur, l'usager ne perçoit de loin qu'une bande bleu clair et ce n'est qu'à l'arrêt qu'il voit ce qu'il en est. L'effet recherché n'est pas atteint.
Ne pas implanter de balises mal comprises par l'usager
L'anomalie communément rencontrée est l'oubli que la balise J4 ne vient en principe qu'en renfort de la balise J1. La première manière de signaler une courbe dangereuse[4], après la mise en place d'un panneau d'annonce de virage dangereux, est de mettre en place des balises de virages J1. Cette omission une fois faite, souvent de nouvelles erreurs d'implantation viennent perturber la perception de l'usager.
Ne pas mélanger les types de balises J4 dans un même virage. Dans le cas présent des balises J4 monochevrons côtoient des balises J4 à quatre chevrons, alors qu'il faut choisir selon le niveau de dangerosité : des monochevrons ou des trichevrons. Abus et superposition de balises J4. L'anomalie n'est pas ici dans le décalage en hauteur des balises J4, car le virage présente une perte de tracé et la disposition retenue est correcte, mais dans la superposition, l'excès de balises utilisées et les mauvaises gammes de taille retenues. Voir Virage avec perte de tracé Ne pas implanter de balises J4 tête-bêche. Le message perçu par l'usager n'est pas clair.
Ne pas utiliser de balise inventée en protection d'obstacle
Le contournement d'un obstacle par la droite ou la gauche est indiqué par des panneaux B21a1 ou B21a2. Ici un nouveau type de balise à chevrons a été inventé : à fond vert. Il est apposé sur une jardinière, dangereuse en bordure de voie. La bordure elle-même est particulièrement haute et donc dangereuse aussi. Pour ces jardinières bordant des places de stationnement, il aurait été plus judicieux de mettre en place une bordure basse qui délimite clairement ce stationnement
Notes
- Arrêté du 7 juin 1977 modifié - Instruction interministérielle sur la signalisation routière -1re partie : Généralités - Article 9-2
- Circulaire n°78-110 du 23 août 1978 relative aux recommandations sur la signalisation des virages
- Guide de l'aménagement des carrefours plans - SETRA - 1998
- "Comment signaler les virages ?" Guide pratique - 2002 - SETRA