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Bahnar

Les Bahnar, Ă©galement orthographiĂ© Ba Na, sont une population du Vietnam vivant principalement dans la rĂ©gion du Tay Nguyen, c'est-Ă -dire les provinces centrales de Gia Lai et Kon Tum, ainsi que dans les provinces cĂŽtiĂšres de Binh Dinh et Phu Yen. Ils sont au nombre de 227 716 en 2009.

Un rong (maison commune) bahnar dans le village de Kon Kotu

Langue

La langue bahnar appartient à la branche mÎn-khmer des langues austroasiatiques et a donné son nom à un rameau de cette branche, les langues bahnariques.


Culture

Style de vie

Les gens vivent dans des zones Bahnar vastes de Gia Lai et Kon Tum Ă  l'ouest des provinces de Binh Dinh, Phu Yen et Khanh Hoa. Ils vivent principalement dans des maisons sur pilotis, caractĂ©risĂ©es par la porte d'entrĂ©e Ă  l'avant de la maison. Les toits sont dĂ©corĂ©s avec des cornes Ă  chaque extrĂ©mitĂ©. Il y a une maison communale (Nha Rong), identifiĂ©e Ă  partir d'autres logements par sa haute toiture magnifique. La maison communale est un lieu oĂč les activitĂ©s publiques sont tenues, y compris l'Ă©ducation pour les jeunes, les cĂ©rĂ©monies, les essais, etc

Mariage

La monogamie est un principe fondamental du mariage Bahnar. L'Ă©change de lieux de vie par les couples nouvellement mariĂ©s est de plus en plus populaire. AprĂšs une pĂ©riode de temps oĂč le mari vit Ă  la maison de sa femme, et vice-versa, le couple se dĂ©place ensuite Ă  un nouvel endroit oĂč s'Ă©tablir et devient une nouvelle cellule de la communautĂ©.

Vie spirituelle

Les Ba-na sont catholiques Ă  la suite de la prĂ©sence des missionnaires français, avant cela ils Ă©taient animistes, c’est-Ă -dire qu’ils ont un gĂ©nie pour chaque fleuve, source, montagne, etc. la plupart des mythes sont proches des autres ethnies du Vietnam. Les chansons, les aires anciennes, les danses expriment des conceptions saines de la vie et la joie de vivre.

Les Ba-Na croient en trois mondes :

  • Le premier monde oĂč vivent les hommes, les hĂ©ros, les ĂȘtres fabuleux, les animaux et les plantes
  • Le deuxiĂšme monde oĂč les morts rejoignent les mĂąnes
  • Le monde des gĂ©nies

Le monde des Morts :

Pour les Ba-Na, le monde des morts est parfaitement similaire Ă  celui des vivants, et les esprits vivent toujours dans le village. Les Ba-Na croient que les morts comme les vivants ont besoin de vĂȘtements, de maison, de la nourriture et de l’argent. C’est pour cela que la famille du mort l’enterre avec les objets nĂ©cessaires et ils construisent une hutte au-dessus de la tombe, cette hutte reprĂ©sente la maison de l’esprit. La famille n’enterre pas le dĂ©funt tout de suite, ils vont garder la tombe pendant quelques mois, voire quelques annĂ©es pour les plus riches. Pendant cette pĂ©riode, la famille s'occupe de la tombe en la nettoyant et ils font tous les mois des offrandes de nourriture : porc ou poulet. AprĂšs cette pĂ©riode, la famille enterre la tombe au cimetiĂšre aux abords du village.

Pour les Ba-Na, la vie des esprits n’est pas Ă©ternelle, l’esprit vieillit et meurt. C’est seulement Ă  partir de lĂ  que le cycle de la vie prend fin. L’esprit se transforme donc en rosĂ©e, se condense Ă  la lumiĂšre du jour et se dissout dans la terre.

Le monde des génies :

La conception du monde des gĂ©nies pour les Bahnar est Ă  peu prĂšs la mĂȘme que nous car ils le dĂ©signent comme « les cieux, en haut ». Les cieux sont l’endroit oĂč rĂ©sident les plus puissants GĂ©nies. Les GĂ©nies ont une vue dĂ©formĂ©e, c’est-Ă -dire qu’ils ne voient pas comme nous, par exemple les MĂąnes voient une gourde mais les GĂ©nies verront un buffle. Les GĂ©nies vivent de la mĂȘme façon que les Bahnar, ils ont aussi une maison, des objets, etc. Ils viennent de temps en temps dans le monde des vivants pour recevoir leurs offrandes. Ils sont invitĂ©s par les vivants Ă  venir s’installer Ă  cĂŽtĂ© de l’officiant lors des sacrifices qui leur sont offerts. La diffĂ©rence essentielle entre le monde des vivants et le monde des GĂ©nies, est que la vie de ces divinitĂ©s se dĂ©roule six mois Ă  l’avance. À cĂŽtĂ© des gĂ©nies protecteurs, il y a des esprits malfaisants, ce sont des gĂ©nies fĂ©roces Ă  qui les Bahnar ne demandent rien, ils cherchent simplement Ă  les chasser

Musique

Les instruments sont pour la plupart en bambous et sont ornĂ©s. Voici quelques noms d’instruments : t’rung (xylophones), bro, klong put, ko ni, khinh khung, et les trompettes to tiep.

Littérature épique

Les épopées (en langue Bahnar: h'amon) telle Dam Noi représentent les aspirations séculaires du peuple Bahnar.

Bahnar renommés

  • Dinh Nup, un hĂ©ros qui entraĂźna les villageois dans la guerre de rĂ©sistance contre le rĂ©gime colonial français. Il est le personnage principal d'un cĂ©lĂšbre roman intitulĂ© Đáș„t nước đứng lĂȘn ("Country rising up", Le pays se soulĂšve), Ă©crit par NguyĂȘn Ngọc, dont des extraits figurent dans les manuels scolaires vietnamiens, et qui a Ă©tĂ© Ă  l'origine d'un film (renseignements tirĂ©s de WikipĂ©dia en vietnamien).
  • Ja Dok, une hĂ©roĂŻne, Ă©pouse de Nguyễn NháșĄc
  • Siu Black, une chanteuse populaire

Festival

  • Koh Kpo (ou Groong Kpo TonÆĄi)ou Buffalo Festival, pendant lequel on sacrifie un buffle pour remercier les dieux de favoriser les bonnes rĂ©coltes et de prĂ©server la bonne santĂ© des habitants.

Missions d'évangélisation

Le peuple Bahnar a fait l'objet au cours du XIXe siÚcle de missions d'évangélisation chrétienne par des missionnaires des Missions étrangÚres de Paris. Parmi ceux-ci, certains, comme le pÚre Pierre Dourisboure[1], natif du Pays basque, ont longtemps vécu avec le peuple Bahnar, et ont publié plusieurs ouvrages sur sa langue et sa culture (cf.: Bibliographie).

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) BĂči Minh ÐáșĄo (dir.), The Bahnar people in Việt Nam, ThĂȘ GiĂłi publ., 2011, 172 p. (ISBN 9786047703197)
  • (en) Thanh Phan, Tran Dinh Lam, Van Mon (dir.), The economic, cultural and social life of Bahnar people sustainable development, Ho Chi Minh City Press, Ho Chi Minh city, 2011, 307 p.
  • Paul Guilleminet, Coutumier de la tribu bahnar, des Sedang et des Jarai de la province de Kontum, E. de Boccard, Paris ; École Française d'ExtrĂȘme-Orient, HanoĂŻ, 1952, 2 vol., 763 p.
  • (en) Joachim Schliesinger, « Bahnar Â», in Hill Tribes of Vietnam, vol 2 : Profile of the Existing Hill Tribe Groups, Booksmango, 2015, p. 8-10 (ISBN 9781633232341)
  • (fr) R.P. Pierre Dourisboure, Les sauvages Ba-hnars (Cochinchine orientale). Souvenirs d'un missionnaire. Lecoffre fils et Cie successeurs, 90, rue Bonaparte, Paris ; 2, rue Bellecour, Lyon, 1873, in-12, pp. 449. Idem, 2e Ă©dit. - Lecoffre, 90, rue Bonaparte, Paris, 1875. Idem, 3e Ă©dit. [prĂ©cĂ©dĂ© d'une notice sur l'auteur, avec portrait]. TĂ©qui - libraire-Ă©diteur, 33, rue du Cherche-Midi, Paris, 1894. Idem, 4e Ă©dit. - Ă©ditions P. Tequi, Paris, 1929,
  • (fr) R.P. Pierre Dourisboure, Alphabet bahnar , 1888, in-12, pp. 8. imprimerie de Nazareth, Hong-kong
  • (fr) R.P. Pierre Dourisboure, Dictionnaire bahnar-français, 1889, in-8, pp. xlv-363, imprimerie de Nazareth, Hong-kong

Articles connexes

Liens externes

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