BMPT
BMPT, ou B.M.P.T.[1], est le nom d'un groupe de quatre artistes : Daniel Buren, Olivier Mosset, Michel Parmentier et Niele Toroni, créé en décembre 1966, et dissous en décembre 1967.
Courte période d'une année durant laquelle ont lieu cinq « Manifestations » numérotées de 0 à 4. Le groupe se dissoudra avant la « Manifestation 5 ».
Histoire
Fondation
Daniel Buren, Olivier Mosset, Michel Parmentier et Niele Toroni fondent le groupe BMPT[2] le en utilisant la première lettre de leur nom de famille. Cette dénomination est toutefois remise en question par Daniel Buren[3].
Manifestation 1 et Manifestation 2
Elles ont pour cadre[2] le XVIIIe Salon de la Jeune Peinture organisé au musée d'art moderne de la ville de Paris (Palais de Tokyo) :
- La « Manifestation 1 » consiste en l'acceptation par BMPT d'y participer et de voir ses toiles accrochées le .
- La « Manifestation 2 » a lieu le même jour vers 18 heures, avec le décrochage[2] de leurs œuvres par les membres du groupe et leur départ « avec ostentation » du Salon.
Manifestation 3
Considérée comme la plus représentative[2] de l'action du groupe, la « Manifestation 3 » a pour cadre le musée des arts décoratifs de Paris, en .
Principes
Dans ses peintures, le groupe BMPT marque le refus de communiquer le moindre message et s'abstient de toute Ă©motion.
Il revendique une répétition de motifs choisis :
- Daniel Buren : sur des toiles de store du commerce de 2,50 m × 2,50 m, rayées verticalement blanc/couleur, Buren recouvre de blanc les deux bandes extrêmes de la toile.
- Olivier Mosset : sur des toiles blanches de 2,50 m × 2,50 m, Mosset peint, au centre, un cercle noir (diamètre intérieur : 4,5 cm, diamètre extérieur : 7,8 cm).
- Michel Parmentier : sur des toiles blanches de 2,50 m × 2,50 m, Parmentier peint à la bombe des bandes horizontales, alternées gris et blanc, le blanc (en réserve) étant obtenu par le pliage horizontal de la toile avant qu'elle ne soit peinte.
- Niele Toroni : sur des toiles blanches de 2,50 m × 2,50 m, Toroni applique des empreintes de pinceau no 50 à intervalles réguliers de 30 cm sur toute la surface[4].
RĂ©actions
En , lors du XVIIIe Salon de la Jeune Peinture, Michel Troche déclare dans l'avant-propos du catalogue :
« Je me félicite de plus en plus qu'une bande de "voyous" terrorise le Salon de la Jeune Peinture. »
Michel Claura affirme dans le catalogue de la Ve Biennale de Paris ( - ) au musée d'art moderne de la Ville de Paris :
« Buren, Mosset, Parmentier, Toroni, c'est l'abandon délibéré de la sensibilité qui a toujours été l'élément moteur et la force d'attraction de l'œuvre d'art. Toutes les toiles de Buren — et il en est de même pour celles de Mosset, pour celles de Parmentier, pour celles de Toroni — sont identiques. Il n'y a plus de notion de perfectibilité. On chercherait vainement l'illusion qu'ils nous proposent. Une peinture aussi "réduite" n'est ni le tout ni le rien. Ni réconfort ni malaise ne sont à quêter dans leur peinture. Il n'y a pas de communication. Le spectateur est laissé seul avec lui-même. Le contact avec l'œuvre d'art a perdu sa "qualité" principale : sa propriété émolliente. […] La peinture de Buren, Mosset, Parmentier, Toroni ne fait qu'exister. »
Notes et références
- Selon Daniel Buren BMPT est surtout un acronyme pratique inventé par les critiques et les historiens pour désigner Buren, Mosset, Parmentier, Toroni et ce contre leur avis.
- Robert Maillard (dir.), 25 ans d'art en France 1960-1985, Centre national des arts plastiques - Larousse, Paris, 1986 (ISBN 2-03-509305-8) p. 304.
- Daniel Buren, Au sujet de..., p. 54-55.
- Cf. texte distribué lors de « Manifestation 3 », repris dans Daniel Buren, Photos-souvenirs, 1965-1988, Villeurbanne : Art édition, 1988, p. 284.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site Cultures France : Art contemporain en France
- Site INA France : vidéo Le groupe BMPT : Buren, Parmentier, Mosset, Toroni 04/11/1967 - 2 min 52 s : « Interview des quatre jeunes artistes Daniel Buren, Olivier Mosset, Michel Parmentier et Niele Toroni, qui forment le groupe BMPT, exposé à la Biennale de Paris. »