B.O.
B.O. (prononcé « Bého ») est l’appellation usuelle en France des dispositifs destinés à la manutention des planeurs au sol.
Histoire
Ce nom étrange vient de la Première Guerre mondiale ou de nombreux pilotes militaires "égarés" se posaient "par hasard" sur l'aérodrome du Bourget à l'époque desservi par un tramway qui menait à la station Opéra. La ligne Bourget-Opéra étant abrégée en B.O.
Par extension, ce nom passa à la voiture de l'escadrille, elle aussi utilisée pour des liaisons avec les plaisirs de la ville puis aux voitures de pistes utilisées sur les terrains de vol à voile et enfin aux dispositifs destinés à faciliter la manutention des planeurs au sol[1].
Construction
Planeurs anciens
Les planeurs anciens qui se posaient sur un patin avaient l'avantage de se freiner seuls mais posaient un problème lorsqu'il fallait les déplacer au sol. Le déplacement à la main étant quasi impossible à cause du frottement sur le sol et le remorquage derrière la voiture de piste usant rapidement les bandes en acier protégeant le bois du patin. Pour eux, le B.O. consistait en un essieu muni de deux roues au centre duquel était soudé un fer en U de la largeur du patin. Un téton métallique soudé au centre de la gouttière venait se placer dans un trou du patin pour assurer un bon positionnement et empêcher le patin du planeur de glisser en cours de déplacement[2]. La mise en place du B.O. demandait idéalement 3 personnes (2 au minimum). Les deux premiers soulevaient la queue du planeur (à l'époque, munie d'un tube en acier dépassant de chaque côté devant la profondeur et formant poignées) et déposaient le bas du fuselage sur leurs épaules. Le troisième plaçait le B.O. sous le patin et vérifiait l'alignement du téton pendant que les deux porteurs reposaient doucement la béquille de queue.
Les béquilles d'étambot de l'époque étant munies d'un patin d'usure facilement rechargé (soudure électrique d'un bout d'acier plat) on pouvait se permettre de les traîner au sol pendant la mise en piste des planeurs (sauf sur les parties asphaltées où, pour éviter une usure trop prononcée et la détérioration de l'asphalte, il fallait soulever la queue du planeur avec les 2 poignées de l'arrière du fuselage).
Certains planeurs ont été munis de B.O. largables en vol. Par exemple, l'EoN Olympia 3, le Castel C-242 voire le Messerschmitt Me 163 (qui n'était un planeur qu'à l'issue du vol propulsé par fusées).
Planeurs modernes
Pour les planeurs modernes la présence d'une roue en tant qu’atterrisseur principal aurait dû faire disparaître le B.O. mais les patins d'étambot étant plus fragiles et complexe à réparer que les antiques béquilles en acier un nouveau genre de B.O. est apparu. Il se présente sous la forme d'un manchon en fibre de verre et résine polyester s'ouvrant en deux grâce à des charnières et se refermant grâce à deux sauterelles. Ce manchon est muni d'une roulette orientable et se place autour du fuselage, au pied de la dérive qu'il entoure partiellement ce qui l'immobilise en rotation. Ces B.O. sont peints en rouge pour prévenir tout oubli avant le décollage car le poids de cet accessoire à cet endroit du planeur aurait un effet désastreux sur le centrage.
Certains de ces B.O. sont munis d'une barre d'attelage rigide permettant d'atteler le B.O. à la boule de remorquage d'une voiture et de tirer le planeur en marche arrière. Cette méthode permet de mettre en piste avec un seul aide en bout d'aile voire sans aide en utilisant un autre B.O. se fixant en bout d'une aile et muni d'une roue de vélo. La barre rigide offre, de plus, une sécurité contre le risque toujours présent de voir un planeur tiré par une corde rattraper la voiture tractrice et la percuter.
Manutention dans les hangars
Le rangement des planeurs dans les hangars demande en général l'usage de B.O. spéciaux permettant de déplacer les planeurs dans une direction différente de celle du train principal afin d'optimiser l'entrecroisement des ailes et des fuselages et rentrer un maximum de planeurs.
Au temps ou les planeurs étaient munis de patins le B.O. était constitué d'un essieu à deux roues, d'un levier muni sur la partie la plus longue d'une poignée et sur la partie la plus courte d'une gouttière d'une quarantaine de cm de long pivotant autour d'un axe vertical en son milieu ce qui permettait de placer le patin du planeur dans la gouttière puis de le soulever en appuyant sur la poignée du B.O.
Pour les planeurs à roue, on utilise plutôt un "crabe" avec un sabot recevant la roue porté par 4 roulettes orientables (genre "chariot de supermarché") qui permet de rouler le planeur dans toutes les directions.
Notes et références
- Raymond Sirretta, Le vol à voile (L'aile et le vent), Paris, Flammarion, , 214 p., p. 52
- Raymond Sirretta, Le vol à voile (L'aile et le vent), Paris, Flammarion, , 214 p., p. 62