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BĂȘth Ramman

BĂȘth Ramman (aussi connu sous le nom de BĂȘth Waziq, Barimma, Ba Rimma, Beth Rimmon, et Bawazidj), en Irak actuel, est le nom d'un diocĂšse d'origine syrienne fondĂ© au Ve siĂšcle PCN Ă  MahozĂ© d'AwĂ©ran. À la fin du VIIe siĂšcle, il fut transfĂ©rĂ© Ă  BĂȘth Waziq, une citĂ© situĂ©e sur la rive droite du Petit Zab, Ă  qui la conquĂȘte arabe avait donnĂ© de l'importance[1]. Ce diocĂšse Ă©tait suffragant du mĂ©tropolite de Tagrit[2] - [3]. BĂȘth Ramman est Ă©galement le nom d'un Ă©vĂȘchĂ© syrien de confession monophysite. Il fut fondĂ© en 628 de notre Ăšre[4], lorsque la secte jacobite de l'Église perse fut rĂ©organisĂ©e[3]. La diversitĂ© des noms que l'on peut trouver vient du fait que la ville de BĂȘth Ramman rĂ©sulte de la fusion de plusieurs agglomĂ©rations, mais Ă©galement du fait que BĂȘth Ramman recouvre plusieurs rĂ©alitĂ©s diffĂ©rentes (ville, diocĂšse et Ă©vĂȘchĂ©).

Localisation

BĂȘth Ramman se situait au confluent du Tigre et du petit Zab, assĂ©chĂ© aujourd'hui. De nos jours, l'ancien diocĂšse fait partie de la province irakienne de Ninawa dont le chef-lieu est la ville de Mossoul, bĂątie sur les ruines de la citĂ© antique de Ninive.

DiocĂšse

Fondation

Au dĂ©but de notre Ăšre, le diocĂšse de BĂȘth Ramman fut fondĂ© Ă  MahozĂ© d'AwĂ©ran, au sud du petit Zab. Son existence est attestĂ©e dĂšs l'annĂ©e 410 de par la prĂ©sence de l'Ă©vĂȘque Jean. L'Ă©vĂȘque NarsaĂŻ y fut Ă©galement prĂ©sent, en 554. Entre 661 et 680, le siĂšge du diocĂšse fut transfĂ©rĂ© de MahozĂ© d'AwĂ©ran Ă  BĂȘth Waziq (BĂȘth Ramman) dont l'importance augmenta aprĂšs la conquĂȘte arabe. Un siĂšcle plus tard, en 798, la ville de MahozĂ© d'AwĂ©ran fut dĂ©truite[5]. Les deux derniers Ă©vĂȘques connus de la ville auraient Ă©tĂ© Sahdona (un Ă©crivain) et Mar Sawa (son successeur)[6].

ÉvĂȘques

Le premier Ă©vĂȘque connu ayant officiĂ© Ă  BĂȘth Waziq (BĂȘth Ramman) fut Jean le MĂ©decin. Il y arriva en 661 et il y fut dĂ©posĂ© Ă  la suite d'une affaire de mƓurs en 680. Ensuite, nous savons que Jean l'Alchimiste (731-740, sous PĂ©thion), ElisĂ©e de BĂȘth 'Awe (vers 750) et Georges de BĂȘth 'Awe (vers 800), entre autres, y officiĂšrent. Entre 963 et 986, sous Awdisho Ier, le diocĂšse fut placĂ© sous la juridiction de catholicos, des patriarches de confession monophysite.

Al-Sin et BĂȘth Ramman

Entre le Xe et le XIIe siĂšcle, la citĂ© de BĂȘth Ramman donna son nom au diocĂšse dont elle Ă©tait l'Ă©vĂȘchĂ©. Au cours du XIe siĂšcle, elle fut unie Ă  la ville d'Al-Sin, avant d'en ĂȘtre sĂ©parĂ©e un siĂšcle plus tard. Le premier Ă©vĂȘque du siĂšge conjoint de BĂȘth Ramman et d'Al-Sin fut Étienne, entre 1064 et 1072. En 1090, son successeur, Abd Al-Masih dĂ©missionna et fut remplacĂ© par Abu' Ali Ibn Tahir qui rĂ©unifia les deux siĂšges ecclĂ©siastiques.

Entre 1176 et 1190, Al-Sin et BĂȘth Ramman sont de nouveau dĂ©sunies. L'Ă©vĂȘque NarsaĂŻ est placĂ© Ă  la tĂȘte de cette derniĂšre en 1225. L'auteur ShlĂ©mun de Prath Mayshan lui dĂ©dia son Livre de l'abeille. Les successeurs de NarsaĂŻ furent, entre autres, Simon en 1257 et Brikhisho' en 1265. Le dernier Ă©vĂȘque du lieu fut Jean, en 1318, et ce jusqu'Ă  la disparition de la ville quelques annĂ©es plus tard[7].

ÉvĂȘchĂ©

La ville de BĂȘth Ramman (ou BĂȘth Waziq, Ba Rimma, BĂȘth Rumana), anciennement BĂȘth KiyonayĂ©[8], fut probablement situĂ©e Ă  Al-Fatha. Elle donna son nom au diocĂšse dont elle fut l'Ă©vĂȘchĂ© durant plusieurs siĂšcles. Son premier Ă©vĂȘque Ă©tait ZĂ©na, nommĂ© entre 614 et 624. Ses successeurs furent, entre autres, GrĂ©goire et SĂ©vĂšre MoĂŻse Bar Kipha, nommĂ© en 863. Le dernier Ă©vĂȘque connu de BĂȘth Ramman fut Michel Mukhlis, qui fut nommĂ© en 1277 par Bar HĂ©braeus[9].

L'Ă©vechĂ© fut probablement fondĂ© par Athanase, qui souhaitait Ă©tablir des siĂšges chrĂ©tiens dans l'Empire Perse[10]. L'Ă©vĂȘchĂ© de BĂȘth Ramman Ă©tait de confession monophysite, c'est-Ă -dire que les croyants reconnaissaient le Christ comme ayant une seule nature aprĂšs l'incarnation[11]. Ces croyants monophysites Ă©taient principalement prĂ©sents en Égypte et en Syrie. La foi monophysite naquit en Égypte, oĂč elle fut prĂȘchĂ©e par un prĂȘtre nommĂ© EutychĂšs, en rĂ©action au nestorianisme. En 451, le Concile de ChalcĂ©doine condamna les thĂšses monophysites[12]. Il devait mettre fin aux querelles dogmatiques, causĂ©es notamment par les Nestoriens, et aux questions de christologie. Le manque d'efficacitĂ© de ce Concile entraina une rapide conversion des chrĂ©tiens d'Orient Ă  l'Islam[13]. En 576, les monophysites se rassemblĂšrent sous la doctrine de Jacques BaradĂ©e, ce qui leur valut le nom de jacobites[14] - [15].

Individus d’intĂ©rĂȘt

Athanase

Athanase est le fondateur supposĂ© de l'Ă©vĂȘchĂ© de BĂȘth Ramman. Il fut patriarche jacobite de 595 Ă  630. Il s’occupa grandement de la propagation de la foi jacobite dont il rĂ©tablit la hiĂ©rarchie ecclĂ©siastique dans les provinces de l’Est[16]. Il naquit vers 295 et fut diacre en 319 avant de devenir Ă©vĂȘque d'Alexandrie, en Égypte, en 328. Il s'investit particuliĂšrement pour placer Alexandrie Ă  la tĂȘte de l'Église Ă©gyptienne, rendant Ă©galement la doctrine monophysite dominante au sein de la chrĂ©tientĂ© d'Égypte. Il combattit aussi beaucoup les thĂšses du prĂȘtre Arius. Enfin, il Ă©crivit un rĂ©cit hagiographique : la Vie d'Antoine[17].

MoĂŻse Bar Kipha

MoĂŻse Bar Kipha fut Ă©vĂȘque des diocĂšses de Mossoul, BĂȘth Kiyonaya et BĂȘth Ramman, sous le nom de SĂ©vĂšre (Severos). Il mourut le Ă  l'Ăąge de 90 ans. Il fut Ă©vĂȘque durant 40 ans. Il fut aussi un auteur de littĂ©rature hermĂ©neutique. De plus, il occupa une place importante, de par sa dĂ©votion, dans le dĂ©veloppement de l’exĂ©gĂšse de la Syrie occidentale. Il fut en effet le premier Ă  se lancer dans une large Ă©tude dans ce domaine. Son principal exploit fut de donner un but et une substance Ă  cette exĂ©gĂšse tout en conservant une perspective historique[18].

GrĂ©goire de BĂȘth Ramman

GrĂ©goire de BĂȘth Ramman fut un Ă©vĂȘque monophysite. Il se rendit dans l'Empire romain d'Occident afin de rencontrer Athanase pour lui demander d'ordonner des Ă©vĂȘques pour la rĂ©gion orientale de l'Empire. Cela lui fut refusĂ© Ă  la suite du Concile de NicĂ©e[19] - [20].

Notes et références

  1. FIEY J.-M., Pour un Oriens Christianus novus. RĂ©pertoire des diocĂšses syriaques orientaux et occidentaux, Stuttgart, Steiner, 1993, p. 68.
  2. Ville oĂč Jacques BaradĂ©e nomma Ahoudemmeh (ou Achudemes) comme Ă©vĂȘque d'Arabie. Ce dernier devint ainsi le premier Maphrien, ou primat, de Tagrit (AIGRAIN R., «ARABIE, VII. Les royaumes vassaux. Les chrĂ©tiens de HĂźra et les Lakhmides» in Dictionnaire d'histoire et de gĂ©ographie ecclĂ©siastiques, vol. 3, Paris, Letouzey et AnĂ©, 1924, (colls. 1219-1233), in Brepolis Encyclopaedias (page consultĂ©e le 17 avril 2014)).
  3. Van Lantschoot A., « BĂȘth Ramman » (Bārimmā), in Dictionnaire d’histoire et de gĂ©ographie ecclĂ©siastique, http://apps.brepolis.net/DHGE/test/Default2.aspx (page consultĂ©e le 16 avril 2014).
  4. FIEY J.-M., Pour un Oriens Christianus novus. RĂ©pertoire des diocĂšses syriaques orientaux et occidentaux, Stuttgart, Steiner, 1993, p. 78-80.
  5. FIEY J.-M., Pour un Oriens Christianus novus. RĂ©pertoire des diocĂšses syriaques orientaux et occidentaux, Stuttgart, Steiner, 1993, p. 106.
  6. Ibid., p. 68
  7. Ibid.
  8. Ibid.
  9. Ibid p. 179.
  10. SCHER Addaï, « Histoire nestorienne. DeuxiÚme partie (II) », in GRAFFIN R. et NAU F., Patrologia Orientalis, t. XVI, vol. 4, no 65, Turnhout, Brepols, 1973, p. 543.
  11. REBECCA LYMAN J., « Monophysites », in Patrologia Orientalis, vol. 3, no 65, Turnhout, Brepols, 1973, p. 637-368.
  12. LANCON B., SCHWENTZEL C.-G., L'Égypte hellĂ©nistique et romaine, Paris, Colin, 2005, p. 112-113.
  13. MARTIN RITTER Adolph, « Chalcedon, Council of », in FAHLBUSCHT Erwin, The Encyclopedia of Christianity, vol. 1, Leiden / Boston / Köln, Eerdmans Publishing Company / Brill / Grand Rapids, 1999, p. 398-399.
  14. La secte jacobite, Ă©galement appelĂ©e Église orthodoxe syrienne d’Antioche, est une Église orthodoxe de type oriental qui aurait Ă©tĂ© Ă©tablie par Saint-Pierre, dans la vallĂ©e de la riviĂšre Orontes. L’autoritĂ© du patriarche d’Antioche s’étendait de la mer MĂ©diterranĂ©e au Golfe persique, voire jusque l’Inde. L'immensitĂ© de ce territoire provoqua d’importantes difficultĂ©s, liĂ©es Ă©galement Ă  l’occupation arabe et aux invasions mongoles. Cette Église, grĂące Ă  ses systĂšmes Ă©ducatifs, permit Ă  de nombreux intellectuels d'Ă©merger dont MoĂŻse Bar Kipha, Ă©vĂȘque de BĂȘth Ramman. Ses principes de croyance Ă©taient basĂ©s sur les Saintes Écritures et sur la doctrine selon laquelle la Sainte-Vierge serait la vĂ©ritable porteuse de Dieu et aurait donnĂ© naissance au Christ, l’incarnation de Dieu. Les jacobites pensent aussi qu’il existe une nature humaine au sein du Christ qui Ă  travers le Saint-Esprit prend soin des apĂŽtres. Ils pratiquent eux aussi les sept sacrements. (MENO P. John, “Syrian Orthodox Church”, in FAHLBUSCHT Erwin, The Encyclopedia of Christianity, vol.5, Leiden / Boston / Köln, Eerdmans Publishing Company / Brill / Grand Rapids, 1999, p. 281-285.)
  15. LANCON B., SCHWENTZEL C.-G., L'Égypte hellĂ©nistique et romaine, Paris, Colin, 2005, p. 113.
  16. NAU F., « 27. ATHANASE Ier Gammala », in Dictionnaire d’histoire et de gĂ©ographie ecclĂ©siastique, apps.brepolis.net/DHGE/test/Default2.aspex (page consultĂ©e le 16 avril 2014).
  17. LANCON B., SCHWENTZEL C.-G., L'Égypte hellĂ©nistique et romaine, Paris, Colin, 2005, p. 110.
  18. VÖÖBUS Arthur, Discovery of the exegetical works of Mƍơē bar Kēphā. The unearthing of very important sources for the exegis and history of the new testament text in the version of the Vetus Syra, Stockholms, Etse, 1973, p. 11-14.
  19. Le Concile de NicĂ©e : le premier concile de NicĂ©e, en 325, tente d’assurer une place pour la thĂ©ologie et le monde chrĂ©tiens dans l’histoire. La cause de celui-ci Ă©tait un conflit entre l’évĂȘque Alexandre d’Alexandrie et le philosophe et thĂ©ologien Arius(ULLMANN Wolfgang, « Nicaea, council of » in FAHLBUSCH Erwin, The Encyclopedia of Christianity, vol.3, Leiden / Boston / Köln, Eerdmans Publishing Company / Brill / Grand Rapids, 1999, p. 749-750.)
  20. JérÎme Labourt, Le christianisme dans l'empire perse sous la dynastie sassanide (224-632), Paris, Librairie Victor Lecoffre, coll. « BibliothÚque de l'enseignement de l'histoire ecclésiastique », , 372 p. (BNF 30705301, lire en ligne), p. 239.
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