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Azur (satellite)

Azur, Ă©galement appelĂ© GRS-A (sigle de German Research Satellite-A), est le premier satellite artificiel rĂ©alisĂ© par l'Allemagne. Ce satellite scientifique est lancĂ© le 8 novembre 1969 par une fusĂ©e amĂ©ricaine Scout depuis la base de lancement de Vandenberg. Azur est un satellite de 72,6 kg qui embarque 7 instruments chargĂ©s d'analyser les interactions entre le vent solaire et le champ magnĂ©tique terrestre dans les ceintures de Van Allen. Le satellite est victime d'une dĂ©faillance de son enregistreur sur bande magnĂ©tique 5 semaines après le lancement et le 29 juin 1970 le contact est perdu pour des raisons inconnues. NĂ©anmoins le projet qui a permis de rĂ©cupĂ©rer 85 Ă  90 % des donnĂ©es attendues est considĂ©rĂ© comme un succès. Le dĂ©veloppement du satellite rĂ©alisĂ© avec l'assistance de la NASA permet Ă  l'industrie et Ă  la recherche allemande de faire ses premiers pas dans le domaine spatial. Elle pose les jalons d'une coopĂ©ration spatiale durable entre l'Allemagne et les États-Unis qui dĂ©bouchera quelques annĂ©es plus tard sur la rĂ©alisation des sondes spatiales Helios.

Azur
Description de l'image Azur.jpg.
Données générales
Organisation DFVLR
Domaine Géomagnétisme
Statut mission achevée
Lancement 8 novembre 1969
Identifiant COSPAR 1969-097A
Caractéristiques techniques
Masse au lancement 72,6 kg
Orbite
Orbite Orbite polaire
Périgée 391 km
Apogée 3228 km
Inclinaison 102,9°

Contexte

Le projet est lancé par la signature d'un accord le 17 juillet 1965 entre l'agence spatiale américaine, la NASA, et le ministère de la recherche de l'Allemagne de l'Ouest pour développer un programme spatial en coopération. La NASA finance le lanceur et fournit son assistance pour la mise au point du satellite en particulier l'électronique embarquée. Les moyens de lancement et de suivi sont également fournis par l'agence spatiale américaine. La construction du satellite est assurée par Bölkow avec la participation d'autres entreprises allemandes. Les sept instruments sont sélectionnés après appel d'offres parmi 100 expériences proposées par différents organismes de recherche et universités allemands[1]

Objectifs

Les objectifs poursuivis par la mission spatiale sont les suivants[2] :

  • dĂ©terminer le spectre Ă©nergĂ©tique des protons et des Ă©lectrons piĂ©gĂ©s dans les ceintures magnĂ©tiques terrestres ;
  • mesurer les flux d'Ă©lectrons ayant une Ă©nergie supĂ©rieure Ă  40 keV et dont la trajectoire est parallèle, Ă  l'opposĂ© et perpendiculaire aux lignes de force du champ magnĂ©tique au-dessus des zones aurorales et mesurer les Ă©missions optiques associĂ©es ;
  • mesurer les protons solaires lors des Ă©ruptions solaires.

DĂ©roulement de la mission

Azur est lancĂ© le 8 novembre 1969 par une fusĂ©e amĂ©ricaine Scout depuis la base de lancement de Vandenberg. Il est placĂ© sur une orbite polaire (inclinaison 102,9°) fortement elliptique de 391 Ă— 3 228 km qu'il parcourt en 233,7 minutes. Environ 24 heures après le lancement, le système de commande du satellite donne des signes d'instabilitĂ© qui se dĂ©veloppent et persistent durant tout le reste de la mission. Le 8 dĂ©cembre 1969, l'enregistreur sur bande magnĂ©tique tombe en panne. Peu avant cette date, les responsables de projet avaient annoncĂ© que 85-90 % des donnĂ©es attendues avaient pu ĂŞtre obtenues. Le 29 juin, pour des raisons inconnues tout contact avec le satellite est perdu[2] - [3].

Caractéristiques du satellite

Le satellite d'une masse de 72,6 kg a la forme d'un cylindre long de 1,15 mètre pour 66,2 cm de diamètre, terminĂ© Ă  une extrĂ©mitĂ© par un cĂ´ne[3]. Le satellite est alignĂ© avec le champ magnĂ©tique local. La charge utile, d'une masse totale de 17 kg, comprend sept instruments[4] :

  • un magnĂ©tomètre fluxgate composĂ© de deux capteurs distincts est utilisĂ© Ă  la fois pour dĂ©terminer l'orientation du satellite et mesurer le champ magnĂ©tique transverse. Il est installĂ© perpendiculairement au champ magnĂ©tique local. Pour l'Ă©carter de l'influence des champs magnĂ©tiques gĂ©nĂ©rĂ©s par le satellite, il est placĂ© au bout d'une perche de 80 cm. Les mesures sont effectuĂ©es toutes les 125 millisecondes avec une rĂ©solution de 4,8 nT[5] ;
  • deux tĂ©lescopes Ă  protons et Ă  noyaux alpha sont installĂ©s respectivement Ă  45° et perpendiculairement au champ magnĂ©tique local. Les tĂ©lescopes sont chargĂ©s de dĂ©tecter les protons et noyaux alpha piĂ©gĂ©s dans les ceintures magnĂ©tiques entourant la Terre. Chaque tĂ©lescope a un cĂ´ne d'ouverture de 31° et comporte 7 dĂ©tecteurs permettant de ventiler les protons incidents selon leur Ă©nergie (1,5 Ă  2,7 MeV, 2,7 Ă  5,2 MeV, 5,2 Ă  10,4 MeV, 10,4 Ă  22 MeV, 22 Ă  49 MeV) et de dĂ©compter les noyaux alpha ayant une Ă©nergie comprise entre 49 et 104 MeV[6] ;
  • un tĂ©lescope Ă  protons utilisĂ© pour dĂ©tecter les protons d'origine solaire et ceux piĂ©gĂ©s dans les ceintures magnĂ©tiques. L'ouverture du dĂ©tecteur est de 20,4° et les dĂ©tecteurs permettent de diffĂ©rencier les protons ayant une Ă©nergie comprise entre 0,25 et 1,65, 0,25 et 12,5, 0,5 et 1,65, 1,0 et 1,65, et 1,65 et 13,5 MeV ainsi que les noyaux alpha dont l'Ă©nergie est comprise entre 2,0 et 6,4 MeV[7] ;
  • deux dĂ©tecteurs de protons et Ă©lectrons omnidirectionnels destinĂ©s Ă  mesurer les protons et Ă©lectrons d'origine solaire piĂ©gĂ©s dans le champ magnĂ©tique mais Ă©galement en combinaison avec d'autres expĂ©riences Ă  mesurer la distribution angulaire des protons ayant une Ă©nergie supĂ©rieure Ă  20 MeV. L'un des dĂ©tecteurs est sensible aux Ă©lectrons ayant une Ă©nergie (E) supĂ©rieure Ă  1,5 MeV et les protons avec E > 20 MeV. Le deuxième dĂ©tecteur mesure les Ă©lectrons avec E > 40 MeV et les protons avec E compris entre 40 et 72 MeV[8] ;
  • quatre compteurs Geiger Ă  Ă©lectrons utilisĂ©s pour dĂ©tecter les Ă©lectrons Ă©mis par les Ă©ruptions solaires. Les dĂ©tecteurs sont placĂ©s parallèlement et perpendiculaires aux lignes de force du champ magnĂ©tique et permettent de dĂ©tecter les Ă©lectrons ayant une Ă©nergie supĂ©rieure Ă  40 keV et les protons ayant une Ă©nergie supĂ©rieure Ă  0,7 MeV[9] ;
  • deux compteurs Geiger Mueller Ă  protons omnidirectionnels utilisĂ©s pour dĂ©tecter les protons en particulier Ă  la suite d'Ă©ruptions solaires. Les compteurs montĂ©s au sommet du satellite, perpendiculaires l'un Ă  l'autre, sont conçus pour mesurer les protons ayant une Ă©nergie comprise supĂ©rieure Ă  30 MeV et 12 MeV mais Ă©galement les Ă©lectrons ayant une Ă©nergie supĂ©rieure Ă  3,2 MeV et 0,7 MeV[10] ;
  • trois photomètres utilisĂ©s pour mesurer l'intensitĂ© des Ă©missions aurorales[11].

Notes et références

  1. (de) « 35 Jahre AZUR - Am 08. November 1969 startete Deutschlands erster Forschungssatellit », DLR,
  2. (en) « Azur », NASA (NSSDC Master catalog) (consulté le )
  3. (en) « When did the first German satellite go into space? », DLR,
  4. (en) « Azur Experiment », NASA (NSSDC Master catalog) (consulté le )
  5. (en) « Azur Fluxgate Magnetometer », NASA (NSSDC Master catalog) (consulté le )
  6. (en) « Azur Proton-Alpha Telescope », NASA (NSSDC Master catalog) (consulté le )
  7. (en) « Azur Proton Telescope », NASA (NSSDC Master catalog) (consulté le )
  8. (en) « Proton-Electron Detector », NASA (NSSDC Master catalog) (consulté le )
  9. (en) « Geiger Tube Electron Counters », NASA (NSSDC Master catalog) (consulté le )
  10. (en) « Geiger Mueller Counters », NASA (NSSDC Master catalog) (consulté le )
  11. (en) « Auroral Photometers », NASA (NSSDC Master catalog) (consulté le )

Voir aussi

Lien interne

Liens externes

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