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Autonomie gérontologique groupes iso-ressources

La grille AGGIR (acronyme de « autonomie gérontologique groupes iso-ressources ») est un outil permettant d'évaluer le degré d'autonomie ou de perte d'autonomie des personnes, principalement des personnes âgées, qu'elles résident en institution ou à domicile, utilisée en France. Elle permet une homogénéité du codage au niveau national du groupe iso-ressources (GIR) d'une personne dont le score est un argument pris en compte dans la mise en place d'une aide à la personne.

Historique

Les premières Ă©tudes menĂ©es sur des « case-mix classification systems Â» (CMCS) datent des annĂ©es 1960 aux États-Unis, avec les « Diagnosis Related Groups » (DRG) dans le domaine des courts sĂ©jours hospitaliers. L’idĂ©e de base est que des groupes de patients similaires correspondent Ă  des protocoles semblables de prise en charge. Pour cela sont crĂ©Ă©es des catĂ©gories majeures de diagnostics appelĂ©s « Major Diagnosis Categories » (MDC) Ă  partir de la Classification internationale des maladies (CIM). Les CMCS ont Ă©largi leur domaine d’application dans d’autres secteurs de soins : les soins Ă  long terme, les soins psychiatriques, les soins ambulatoires et les services de rĂ©Ă©ducation, puis des recherches ont Ă©tĂ© menĂ©es pour appliquer la mĂŞme mĂ©thode dans le secteur institutionnel des soins de longue durĂ©e[1].

En France dans le cadre du projet de création d’un Programme Médicalisé du Système d’Informations (PMSI) en gériatrie au début des années 90 une méthode de construction de groupes iso-ressources (GIR) est proposée par un groupe pluridisciplinaire de chercheurs français. Il soumet l’idée que la détermination d’une échelle de GIR de personnes en perte d’autonomie doit se réaliser en deux étapes distinctes : d'abord une classification logique de la perte d’autonomie qui aboutit à des rangs homogènes de personnes âgées en perte d’autonomie évaluées par le modèle Géronte, puis une classification finalisée qui détermine des groupes iso~ressources (GIR) en charge de soins gérontologiques à partir des rangs homogènes de la première étape[1].

La grille AGGIR (Autonomie, Gérontologie, Groupes Iso-Ressources) est aujourd’hui l’instrument national de mesure de l’état de dépendance d’une personne âgée à partir de laquelle on décide de l’aide qui lui est nécessaire.

Utilisation

La grille AGGIR est utilisée pour l'obtention de droits pour les personnes âgées de plus de 60 ans : en premier lieu l'allocation personnalisée d'autonomie (APA).

Des contrats individuels d'assurance couvrant la garantie dépendance ont adopté la grille AGGIR.

Définition du modèle

Le modèle AGGIR propose dix-sept points portant sur l'Ă©valuation de la capacitĂ© d'une personne Ă  rĂ©aliser les actes de la vie quotidienne. L'Ă©valuation porte sur l'autonomie physique et psychique. Elle permet d'Ă©valuer « ce que la personne Â» fait seule et discrimine « ce que la personne peut faire ou veut faire Â», les aides techniques (prothèse, dĂ©ambulateur, fauteuil roulant…) Ă©tant considĂ©rĂ©es comme faisant partie de la personne.

Description de l'outil

Les dix-sept items sont rĂ©partis en deux catĂ©gories : les variables discriminantes et les variables illustratives. Seules les dix variables discriminantes sont utilisĂ©es pour la dĂ©termination du « groupe iso-ressources Â» (GIR) de l'individu. Six groupes sont dĂ©finis, allant de GIR 1 (dĂ©pendance totale) Ă  GIR 6 (autonomie totale). Chaque variable se dĂ©cline en trois modalitĂ©s de codage reprĂ©sentĂ©es par A, B et C, le calcul se faisant ensuite via un algorithme[2] qui nĂ©cessitera son informatisation. Cet algorithme est dĂ©taillĂ© dans l'annexe 2.2 de l'article R232-3 du Code de l'action sociale et des familles.

Seules les huit premières variables « discriminantes » ont un rĂ´le sur la dĂ©termination du GIR. La simple lecture de l'algorithme montre que les variables dĂ©placements Ă  l'extĂ©rieur et communication Ă  distance sont toujours affectĂ©es d'un coefficient nul.

Codage des items

  • ModalitĂ© A : la personne fait seule et spontanĂ©ment, habituellement, totalement et correctement ;
  • modalitĂ© B : la personne peut faire seule, mais ne le fait pas spontanĂ©ment, ou/et correctement ou/et habituellement ou/et partiellement ;
  • modalitĂ© C : la personne ne fait pas : il faut faire Ă  sa place ou faire faire par quelqu'un d'autre.

Les modalités B et C se réfèrent également à l'aide apportée par les professionnels de la santé.

Variables discriminantes

Les dix variables discriminantes Ă©valuent :

  • la cohĂ©rence : converser ou se comporter de façon logique et sensĂ©e ;
  • l'orientation : se repĂ©rer dans le temps, les moments de la journĂ©e et les lieux ;
  • la toilette corporelle, Ă©valuant la toilette du haut (tĂŞte, tronc) et la toilette du bas ;
  • l'habillage, Ă©valuant les sous-items de l'habillage du haut, l'habillage moyen, et l'habillage du bas ;
  • l'alimentation Ă©valuant les sous-items du fait de servir et du fait de manger ;
  • l'Ă©limination qui Ă©value en fait la capacitĂ© de la personne Ă  gĂ©rer l'hygiène de l'Ă©limination et non la continence, Ă©valuĂ©e sur deux sous-items : l'Ă©limination urinaire et l'Ă©limination fĂ©cale ;
  • les transferts : se coucher, s'asseoir, se lever ;
  • les dĂ©placements Ă  l'intĂ©rieur : avec ou sans moyens techniques ;
  • les dĂ©placements Ă  l'extĂ©rieur : de la mĂŞme manière que l'item prĂ©cĂ©dent, mais Ă  l'extĂ©rieur ;
  • la communication Ă  distance : utilisation d'un tĂ©lĂ©phone, d'une tĂ©lĂ©-alarme.

Variables illustratives

  • la gestion : gĂ©rer ses affaires, son budget, faire des dĂ©marches ou utiliser de l'argent ;
  • la cuisine : prĂ©parer le repas ;
  • le mĂ©nage : effectuer l'ensemble des travaux mĂ©nagers ;
  • les transports : faire l'usage des moyens de transports (ou les commander) ;
  • les achats : commander par correspondance ou faire des acquisitions directes ;
  • le suivi du traitement : observance au traitement mĂ©dicamenteux ;
  • les activitĂ©s du temps libre : avoir des activitĂ©s culturelles, sportives, des passe-temps.

Textes de référence

  • DĂ©cret n°97-427 du portant application de certaines dispositions de la loi n° 97-60 du tendant, dans l'attente du vote de la loi instituant une prestation d'autonomie pour les personnes âgĂ©es dĂ©pendantes, Ă  mieux rĂ©pondre aux besoins des personnes âgĂ©es par l'institution d'une prestation spĂ©cifique dĂ©pendance[3].
  • DĂ©cret n° 2001-1084 du relatif aux modalitĂ©s d'attribution de la prestation et au fonds de financement prĂ©vus par la loi n° 2001-647 du relative Ă  la prise en charge de la perte d'autonomie des personnes âgĂ©es et Ă  l'allocation personnalisĂ©e d'autonomie[4].
  • Article L232-2 du code de l'action sociale et des familles[5]

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Références

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