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Auguste Ricard de Montferrand

Auguste Ricard de Montferrand (né à Paris le , dans la paroisse de Chaillot, 16e arrondissement, et mort le à Saint-Pétersbourg) est un architecte français.

Auguste Ricard de Montferrand
Image illustrative de l'article Auguste Ricard de Montferrand
Buste de Ricard de Montferrand dans la cathédrale Saint-Isaac de Saint-Pétersbourg.
Présentation
Naissance
Paris
DĂ©cès (Ă  72 ans)
Saint-PĂ©tersbourg
Nationalité Drapeau de la France Française
Mouvement Architecture néo-classique
Activités Architecte
Formation Ecole spéciale d'architecture de Paris
Ĺ’uvre
Réalisations cathédrale Saint-Isaac de Saint-Pétersbourg
Distinctions Officier de la LĂ©gion d'honneur
Entourage familial
Père Benoît Ricard
Mère Marie Françoise Louise Fistion
Famille 2e épouse Éloïse Virginie Véronique Pic

Biographie

Henry Louis Auguste Ricard est le fils de Benoît Ricard (1747-1788), originaire de Montferrand (Puy-de-Dôme) et de Marie Françoise Louise Fistion dite Fistiony, née vers 1755 et décédée à Paris le . Par conséquent, dès son enfance, on ajouta à son patronyme le nom de la ville de Montferrand en référence aux origines de son père et de ses ancêtres[1]. Peu connu en France, Auguste Ricard de Montferrand est un architecte célèbre en Russie, car il est l’auteur de plusieurs ouvrages architecturaux importants, dont le plus célèbre est la cathédrale Saint-Isaac de Saint-Pétersbourg (construite de 1818 à 1858).

À vingt ans, Ricard intègre l’école spéciale d’architecture à Paris et alterne ses études avec le service armé dans les troupes de Napoléon.

En 1814, il a l'occasion de faire présenter à l'empereur Alexandre Ier un album de dessins et de projets divers (bibliothèque publique, colonne triomphale, statue équestre...), ce qui lui vaut d'être invité à se rendre en Russie.

En 1816, il fait le voyage jusqu'à Saint-Pétersbourg et il y reste jusqu'à sa mort, demeurant dans un hôtel particulier de la Moïka. Il réalise plusieurs projets, dont l'hôtel Lobanov-Rostrovski (1817-1820), des galeries marchandes et l'église du complexe de la foire industrielle de Nijni Novgorod (1817-1822), le manège de Moscou (1817-1825)...

Auguste de Montferrand, par Eugène Pluchart, (après 1834)
La cathédrale Saint-Isaac (1818-1858) et la statue de Nicolas Ier à Saint-Pétersbourg

Mais son chef-d'œuvre reste la cathédrale Saint-Isaac. Auguste Ricard de Montferrand réalise un album de 34 dessins qui sont présentés à l'empereur le . Son projet est accepté et il est nommé architecte de la Cour. La première pierre est bénie le . Les travaux pour les fondations commencent juste après et durent cinq années. Les trente-six colonnes de granit sont extraites en Finlande. Auguste de Montferrand doit mettre au point des techniques très élaborées pour leur transport et leur pose. La première colonne est érigée le . Les murs et les piliers intérieurs sont terminés en 1836 et il faut attendre 1848 pour que l'on termine de dorer la coupole du dôme. Dix années seront encore nécessaires pour que l'ensemble soit terminé.

Le résultat est à la mesure des aspirations de l'empereur et des ambitions de l'architecte qui souhaitait que sa cathédrale puisse être comparée aux plus somptueuses de toutes comme Saint-Pierre de Rome ou Saint-Paul de Londres. Après trente-neuf ans de travaux, Alexandre II inaugure la cathédrale le [2].

Une autre de ses cĂ©lèbres rĂ©alisations est la conception et l'Ă©rection de la colonne d'Alexandre en 1836. L’architecte s’inspire de la colonne Trajan Ă  Rome et se procure les roches granitiques nĂ©cessaires Ă  la construction dans une carrière en Finlande. Trois mille soldats sont rĂ©quisitionnĂ©s pour l’érection de la colonne, qui pèse 600 tonnes et mesure 47,5 mètres. La colonne alexandrine siège maintenant sur un piĂ©destal Ă  Saint-PĂ©tersbourg. Elle valut Ă  Ricard de Montferrand les Ă©loges de l'empereur qui lui dira : « Montferrand, vous vous ĂŞtes immortalisĂ© ! ». DĂ©sormais, il reçoit Ă©galement une pension[3] et il achète un hĂ´tel particulier au 86 quai de la MoĂŻka.

Cette année 1836 est riche en événements, puisqu'il épouse Éloïse Virginie Véronique Pic dite de Bonnière, née à Saint-Cyr-du-Vaudreuil le 7 brumaire an VI () et décédée à Meulan le .

Toujours en 1836, il parvient par des procĂ©dĂ©s ingĂ©nieux Ă  extraire des cavitĂ©s de la terre une cloche moscovite nommĂ©e "la reine des cloches" et Ă  l'installer sur un piĂ©destal. Fondue en 1733, elle mesure 5,8 m de hauteur et pèse 210 tonnes. Un incendie en 1737 l'avait fait Ă©clater et, depuis, elle Ă©tait restĂ©e en partie enterrĂ©e.

Cimetière de Montmartre

Ricard de Montferrand est mort le (le du calendrier julien) à Saint-Pétersbourg des suites d’une crise aiguë de rhumatismes, survenue après une pneumonie. Il voulait être enterré dans la cathédrale Saint-Isaac mais, comme il était catholique, ce n'était pas envisageable dans une église orthodoxe. La cérémonie eut donc lieu à la cathédrale Sainte-Catherine puis le cortège fit trois fois le tour de la cathédrale Saint-Isaac en hommage à son constructeur. Son inhumation eut lieu le au cimetière Montmartre à Paris.

L'apport d'Auguste de Montferrand Ă  l'architecture : l'Ă©clectisme

Selon Catherine Chatin, « le Français Auguste de Montferrand fut l'architecte le plus important du néo-classicisme tardif, appelé en Russie «bas classicisme », et le fondateur de l'éclectisme ». La cathédrale Saint-Isaac est révélatrice de l'évolution de l'architecture en Russie au dix-neuvième siècle. L'utilisation des structures métalliques est audacieuse, l'architecture est influencée par l'orientalisme indien et mauresque. L'éclectisme est la réutilisation de formes anciennes et s'inspire de cultures très variées pour créer des formes ou des décors originaux. De nombreux documents de la main même de l'architecte (aquarelles, dessins, plans, commentaires, notes de travail...) permettent de mieux comprendre son travail et de juger ses réalisations à leur juste valeur.

RĂ©alisations architecturales

Timbre Ă  l'effigie de Montferrand
DatesRĂ©alisations
1817Lycée Richelieu d'Odessa
1817-1820Palais Lobanov-Rostovsky
1818-1858cathédrale Saint-Isaac de Saint-Pétersbourg
1819Palais KotchoubeĂŻ
1817-1822Complexe industriel de la Foire de Nijni-Novgorod et cathédrale du Sauveur
1817-1825Manège de Moscou
1823Parc Ekaterinov Vauxhall
1832-1836Érection de la colonne d’Alexandre à Saint-Pétersbourg
1837Participation à la réfection, après incendie, des décors du palais d'Hiver à Saint-Pétersbourg
1856-1859Construction d'une statue équestre représentant l'empereur Nicolas Ier à Saint-Pétersbourg

Bibliographie

  • De Montferrand Ă  Saint-PĂ©tersbourg - Auguste Ricard de Montferrand (1786-1858). Actes du colloque de Clermont-Ferrand (17-18-).
  • Auguste Ricard de Montefrrand, un architecte français Ă  Saint-PĂ©tersbourg, Catalogue de l'exposition Ă  l'HĂ´tel du DĂ©partement, Cour d'honneur RenĂ© Cassin (du au ), Clermont-Ferrand, 2009.
  • Chouisky, V. : Auguste Montferrand. Histoire de sa vie et de son Ĺ“uvre, Saint-PĂ©tersbourg, 2005.
  • DE Montclos, Brigitte : Saint-PĂ©tersbourg, 2005.
  • Dir, Nagorsky, N.: La cathĂ©drale Saint-Isaac, Ed. Patrimoine De La Russie, 2004.
  • Berelovitch,W.: Les Français Ă  Saint-PĂ©tersbourg, 2003.
  • Gauthier, Y. et Buss, W. : Saint-PĂ©tersbourg, Flammarion, Paris, 2003.
  • Le grand Guide de la Russie, Bibliothèque du voyageur, Gallimard, Paris, 2002.
  • Saint-PĂ©tersbourg, collectif dirigĂ© par Lorraine de Meaux, Robert Laffont (Bouquins), 2001.
  • Berelosvitch, W., et Olga, Medvedkova : Histoire de Saint-PĂ©tersbourg, Paris, 1996.
  • Saint-PĂ©tersbourg le dĂ©fi architectural des tsars, Catalogue exposition Garenne Lemot, 1995.
  • Chekanova, O.A. : Auguste Montferrand, Saint-PĂ©tersbourg-Stroyzdat, 1994.
  • Saint-PĂ©tersbourg vu par ses architectes, (catalogue d'exposition Paris 1993), Fondation Mona-Bismarck.
  • Medvedkova, Olga, Dmitrieva, Nina et Allenov, MikhaĂ«l : L’Art russe, Citadelles, Mazenod, 1991.
  • Lettre inĂ©dite de Ricard de montferrand Ă  son ami Favart, 1834-1843, (archives de l'art français tome XVII 1931-32.
  • De Koenhe, B.: Description des objets les plus remarquables de la collection de sculpture antique de M. A de Montferrand Saint-PĂ©tersbourg , 1852.

Liens externes

Notes

  1. C'est le nom sous lequel il est (très) connu en Russie, sa patrie d'élection.
  2. (en) « Auguste de Montferrand », sur saint-petersburg.com (consulté le ).
  3. L'empereur lui décerna aussi la croix de chevalier de Saint-Vladimir, IIIe classe.

Sources

  • Association Montferrand Renaissance, 63100 Clermont-Ferrand
  • Institution Sainte-ThĂ©rèse - Les Cordeliers, 63100 Clermont-Ferrand

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