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Article 58 de la Constitution belge

L'article 58 de la Constitution belge fait partie du titre III Des pouvoirs. Il garantit une liberté totale de parole aux députés et sénateurs au sein de chaque chambre. Il date du et était à l'origine - sous l'ancienne numérotation - l'article 44. Il n'a jamais été révisé.

Texte

« Aucun membre de l'une ou de l'autre Chambre ne peut ĂȘtre poursuivi ou recherchĂ© Ă  l'occasion des opinions et votes Ă©mis par lui dans l'exercice de ses fonctions. »

Portée

La portée de cet article a amené à plusieurs controverses et à plusieurs décisions juridprudentielles.

ArrĂȘt du 12 juillet 1865 de la Cour de cassation dit « affaire Chazal »

Le , Ă  la Chambre des reprĂ©sentants, lors d'un dĂ©bat sur l'envoi de volontaires Ă  l'expĂ©dition mexicaine, le dĂ©putĂ© anversois du Meetingpartij, M. Delaet accuse le Ministre de la Guerre de LĂ©opold Ier, le baron Chazal, d'avoir commis de nombreuses irrĂ©gularitĂ©s. Le lendemain, le baron Chazal rĂ©pond au dĂ©putĂ© et termine son discours par : « Il n'y a que ceux qui sont capables de telles infamies qui peuvent accuser les autres de les avoir commises ». M. Delaet demande Ă  pouvoir rĂ©pondre, ce que le prĂ©sident de la Chambre lui refuse.

Hors du Palais de la Nation, M. Delaet demande au baron Chazal de retirer ses propos mais le général refuse de s'exécuter. L'anversois provoque alors le ministre en duel, ce dernier accepte. Le combat a lieu le à Saint-Josse-ten-Noode mais personne n'est blessé. Le duel étant interdit par la loi du , le ministre et le député sont poursuivis. L'article 90 de la Constitution accorde à l'époque à la Cour de Cassation le soin de juger les ministres aprÚs que les Chambres réunies les y aient traduits.

Lors des dĂ©bats, il se pose question de savoir si les « provocations » qui ont eu lieu lors des dĂ©bats parlementaires doivent ĂȘtre prises en compte pour dĂ©terminer la gravitĂ© de la peine. Le procureur gĂ©nĂ©ral demande Ă  la Cour de ne pas les prendre en compte car l'article « dĂ©fend non seulement de poursuivre, mais mĂȘme de rechercher les membres des chambres Ă  l'occasion des opinions par eux Ă©mises dans l'exercice de leurs fonctions ». Le ministre n'est pas membre de la Chambre mais il n'appartient pas Ă  la Cour de juger un ministre sur ses actes politiques. La Cour a suivi l'avis du procureur.

Elle a condamné Jean-Jacques Delaet à trois mois de prison et le lieutenant général baron Chazal à deux mois de prison. Chazal a présenté sa démission à Léopold Ier qui l'a refusée.

Notes et références

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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