ArrĂȘt Daudignac
L'arrĂȘt Daudignac, prononcĂ© le par le Conseil d'Ătat, est un grand arrĂȘt de la jurisprudence administrative portant sur la libertĂ© du commerce et de l'industrie. Il aborde Ă©galement la notion d'excĂšs de pouvoir.
Daudignac | |
Titre | ArrĂȘt Daudignac |
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Code | ArrĂȘt no D. 1951.589 |
Pays | France |
Tribunal | (fr) Conseil d'Ătat |
Date | |
Recours | LibertĂ© du commerce et de l'industrie ; Recours pour excĂšs de pouvoir; ArrĂȘtĂ© municipal |
DĂ©tails juridiques | |
Territoire dâapplication | France |
Citation | « [âŠ] ne saurait, sans mĂ©connaĂźtre la loi prĂ©citĂ©e du 16 juill. 1912 et porter atteinte Ă la libertĂ© de l'industrie et du commerce garantie par la loi, subordonner l'exercice de ladite profession Ă la dĂ©livrance d'une autorisation ; que dĂšs lors, le sieur Daudignac est fondĂ© Ă soutenir que l'arrĂȘtĂ© attaquĂ© est entachĂ© d'excĂšs de pouvoir » |
Voir aussi | |
Lire en ligne | CE, Ass., 22 juin 1951 Daudignac |
L'arrĂȘt
Dans son arrĂȘt, le Conseil d'Ătat donne gain de cause Ă un photographe qui avait exercĂ© un recours contre un arrĂȘtĂ© du maire de Montauban (Tarn-et-Garonne) du imposant une procĂ©dure d'autorisation pour photographier sur la voie publique sur le territoire relevant de sa juridiction.
Le Conseil d'Ătat a dĂ©cidĂ© que :
« [âŠ] le maire, qui tient de lâart. 97 de la loi du 5 avr. 1884, le pouvoir de prendre les mesures nĂ©cessaires pour remĂ©dier aux inconvĂ©nients que ce mode d'exercice de la profession de photographe peut reprĂ©senter pour la circulation et l'ordre public [...] ne saurait, sans mĂ©connaĂźtre la loi prĂ©citĂ©e du 16 juill. 1912 et porter atteinte Ă la libertĂ© de l'industrie et du commerce garantie par la loi, subordonner l'exercice de ladite profession Ă la dĂ©livrance d'une autorisation ; que dĂšs lors, le sieur Daudignac est fondĂ© Ă soutenir que l'arrĂȘtĂ© attaquĂ© est entachĂ© d'excĂšs de pouvoir ; »
Commentaire
Dans son arrĂȘt de 1951 le Conseil d'Ătat a rĂ©affirmĂ© sans Ă©quivoque la libertĂ© du commerce, ligne suivie avec constance dans maints jugements ultĂ©rieurs. Ce fut le constat que la profession en question n'Ă©tait rĂ©gie par aucune loi qui a confortĂ© le Conseil dans son analyse : comme le rĂ©sument Long et al., le Conseil « a dĂ©cidĂ© que le maire ne pouvait subordonner Ă autorisation l'exercice d'une profession non rĂ©glementĂ©e par la loi »[1]. Dans la prĂ©sente occurrence, le Conseil d'Ătat n'a pas simplement eu Ă Ă©noncer qu'en lâabsence de restriction imposĂ©e par la loi chacun est libre d'exercer sa profession, mais il est allĂ© jusqu'Ă confirmer le bien-fondĂ© de l'argumentation du plaignant selon laquelle l'arrĂȘtĂ© du maire incriminĂ© relevait d'un excĂšs de pouvoir.
Références
- M. Long, P. Weil, G. Braibant, P. DelvovĂ©, B. Genevois, Les Grands ArrĂȘts de la jurisprudence administrative, Dalloz, 17e Ă©dition, 2009, p. 422.
Bibliographie
- M. Long, P. Weil, G. Braibant, P. DelvovĂ©, B. Genevois, Les Grands ArrĂȘts de la jurisprudence administrative, Dalloz, 22e Ă©dition, 2019, arrĂȘt n°60, pages 395 Ă 401.