Armoiries de Marseille
Les armoiries de Marseille sont l'un des principaux symboles de la ville. Le blason, « d'argent à la croix d'azur » comme le pavillon attesté depuis le XIIIe siècle, est toujours utilisé aujourd'hui.
Armoiries de Marseille | ||
Versions | ||
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Armes (écu armorié) | ||
Détails | ||
Adoption | 1883 | |
Timbre | Couronne murale | |
Écu | D'argent à la croix d'azur. | |
Supports | Un lion armé d'un caducée à senestre et un taureau armé d'un trident à dextre | |
Devise | Actibus immensis urbs fulget Massiliensis | |
Précédentes versions | XIIe siècle, 1815, 1826 | |
Usage | Ville de Marseille | |
Histoire
Les vicomtes de Marseille arboraient initialement la croix des comtes de Forcalquier que l'on retrouvera ensuite sur les monnaies médiévales frappées à Marseille[1].
C'est le pavillon de Marseille, d'un usage attesté plus ancien[2], qui a vraisemblablement donné naissance au blason plutôt que l'inverse[3]. Adopté au moment des Croisades[4], il est pour la première fois mentionné en 1254 dans les Statuts de la ville. La plus ancienne représentation sous forme de blason date du XIVe siècle, dans le Livre rouge de la ville où sur une enluminure figurant le serment du viguier sont disposées quatre croix d'azur sur fond d'argent[5]. La devise, alors en provençal médiéval « De grands fachs resplend la cioutat de Marseilles » selon l'orthographe de l'époque, apparait en 1257[3]. Marseille entre dans le royaume de France avec la Provence en 1481 mais, bien qu'elle fasse partie des «bonnes villes», son blason n'arbore pas le « chef d'azur portant trois fleurs de lys d'or » auquel elle a droit[6].
Le blason, dessiné, peint puis imprimé, se multiplie à partir du XIIIe siècle. Les graveurs l'ornent en fonction du goût de l'époque (coquillages, feuilles, anges, etc.). On le retrouve gravés sur des bâtiments publics ou inscrits sur des objets[7]. Les armoiries de Marseille ne sont officiellement enregistrées qu'en 1699 à l'Armorial général à la suite d'un édit de Colbert réglementant les blasons[7] - [4].
Le , l'Assemblée constituante abolit l'utilisation des blasons, trop associés à la noblesse : la croix d'azur disparaît des papiers officiels[7]. Le , sous le Premier Empire, un décret autorise les villes à reprendre des armoiries. Marseille obtient le droit de reprendre son ancien blason en 1810[7]. Entre-temps, de nouvelles armoiries ont été créées selon l'héraldique impériale : « tranché, au premier d'argent à la croix alaisée d'azur, au second d'azur à une trirème antique d'or mouvant de dextre sur une mer de sinople ; au chef de gueules chargé de trois abeilles d'or[3]. » Toutefois ces dernières ne seront jamais utilisées[7].
À la Restauration, Louis XVIII confirme par lettre patente les armoiries de la ville ornées d'un lion armé d'un caducée et d'un taureau armé d'un trident[7], telles que dans l'Armorial de 1699[4].
En 1826, une nouvelle version est établie : le blason est surmontée d'une couronne murale et a pour tenant une corne d'abondance à dextre et un trident à senestre accompagnés de la mention « Massilia Civitas » (« Ville de Marseille »)[4]. Ce blason est toujours utilisé aujourd'hui comme sceau pour les actes officiels de la municipalité[7].
Les grandes armes, utilisées pour le papier administratif, ont été établies en 1883 par Joseph Laugier, conservateur du Cabinet des Monnaies et Médailles. Elles figurent le taureau, le lion, une couronne murale à cinq tours (nombre théoriquement uniquement réservé à la capitale) et la devise de Marseille : « Actibus immensis urbs fulget Massiliensis » ( « La ville de Marseille resplendit par ses hauts faits »)[7].
Descriptif
Élément | Description | Image |
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Blason | D'argent à la croix d'azur, comme le pavillon de la ville[3]. Le blason est représenté dans un écu ovale dans le dessin de 1883. On ne lui donne ordinairement pas le chef de France, que Marseille avait droit de prendre comme bonne ville[8]. | |
Timbre | La couronne murale est symbole héraldique des villes. Les couronnes des chefs-lieux de département comptent habituellement quatre tours mais la version actuelle comporte cinq tours, nombre théoriquement réservé à la capitale. | |
Supports | À sénestre, un lion armé d'un caducée. | |
À dextre, un taureau armé d'un trident. | ||
Devise | « Actibus immensis urbs fulget Massiliensis », signifiant « La ville de Marseille resplendit par ses hauts faits »[5]. La première devise (en provençal médiéval) date de 1257 : « De grands fachs resplend la cioutat de Marseilles », traduite depuis 1691 par la devise actuelle en latin. D'autres devises ont existé pour la ville : « Sub cujus imperio summa libertas » (« Sous quelque empire que ce soit liberté entière », antérieure à la prise de Marseille par Louis XIV en 1660), « Massiliam vere victor civesque tuere » (1691), « Fama volat » (1704), « Illustrat quos summa fides » (1705), « Eximia civitas » (1816), « Victor deffend verrauoment Marseille et lous cioutadans » (« Victor défend vraiment Marseille et ses citoyens »). |
Galerie
- Armoiries sur le papier à en-tête de la ville de Marseille.
- Blason sur un panneau de rue.
- Blason sur le panneau apposé sur les écoles primaires.
- Blason sur la façade d'une école.
Notes et références
- Louis Antoine de Ruffi, Histoire de la VIlle de Marseille, Henri Martel éd., Marseille, 1696, PP55 à 57
- « Explorateur de Marseille », sur vexil.prov.free.fr (consulté le )
- Drapeaux, armoiries et emblèmes de la ville de Marseille, consulté le 11 février 2013.
- Le blason de Marseille, Marseille ancienne, consulté le 11 février 2013.
- Blason, Ville de Marseille, consulté le 13 février 2013.
- « Héraldique : base de données », sur euraldic.com (consulté le ).
- Le blason, Office du tourisme, consulté le 13 février 2013.
- « Héraldique : base de données », sur euraldic.com (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Bouillon-Landais (1857). Notice Sur les Armoiries de Marseille. Revue de Marseille et de Provence 3: 3-20.