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Armand Callaud

Armand Callaud, nĂ© Jean Callaud le Ă  AngoulĂȘme (Charente) et mort le Ă  Nantes (Loire atlantique) est un inventeur et poĂšte français.

Armand Callaud
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  71 ans)
Activités

Biographie

Il est le fils de Pierre Callaud qui exerce la profession d’orfĂšvre Ă  AngoulĂȘme, et de Jeanne Riffaud[1]. Ses grands-parents et un de ses oncles sont de pĂšre en fils poĂȘlier et batteur de cuivre. A noter que son grand pĂšre Pierre Callaud (1732-1820), marchand poĂȘlier, a installĂ© Ă  Gond (prĂšs d’AngoulĂȘme) une forerie de canons, nationalisĂ©e par Louis XVI en 1786[2] et affectĂ©e au service de la marine du Roi. A AngoulĂȘme, Armand travaille avec son pĂšre et devient horloger-mĂ©canicien. En 1840, il s’installe Ă  Nantes et travaille d’abord comme stagiaire chez l’horloger Cailliaud, fils du cĂ©lĂšbre naturaliste et Ă©gyptologue FrĂ©dĂ©ric Cailliaud. En 1847, il se marie avec Elizabeth Aubin dont il aura trois enfants. Il sera membre de la SociĂ©tĂ© acadĂ©mique de Nantes et de Loire-Atlantique

CarriĂšre

Horloger pour son mĂ©tier, il va s’intĂ©resser Ă  la mĂ©canique, la tĂ©lĂ©graphie, des techniques Ă©lectriques et aussi Ă  des sujets philosophiques (comme l’histoire du temps) ou poĂ©tiques avec de nombreuses rĂ©dactions de fables en vers. Sa dĂ©couverte la plus importante est dans le domaine de l’électrochimie avec l’invention de la « pile Callaud » qui sera utilisĂ©e dans plusieurs pays pour la tĂ©lĂ©graphie pendant une cinquantaine d’annĂ©es.

Armand Callaud, inventeur

La plupart de ses inventions brevetĂ©es sont dans le domaine de la mĂ©canique et de l’électricitĂ© : moulin pour les graines olĂ©agineuses,

perfectionnement d’une machine Ă  vapeur, rĂ©gulateur pour la tĂ©lĂ©graphie, remontoir Ă©lectrique, distribution de dĂ©pĂȘches Ă©lectriques, instrument de tĂ©lĂ©graphie[3].

Pile Callaud

La plus importante de ses inventions est celle de sa fameuse pile[4]: Armand Callaud est parti du modÚle de la « pile Daniell » (1836) en en modifiant plusieurs éléments importants :

  • Plus de cloison poreuse entre les compartiments anodique et cathodique : cela permet une meilleure conductivitĂ© ionique donc une pile plus Ă©nergĂ©tique,
  • Solution de sulfate de cuivre concentrĂ©e maintenue par gravitĂ© au fond du vase de la pile.
  • Solution de sulfate de zinc trĂšs diluĂ©e par-dessus la prĂ©cĂ©dente au contact de l’électrode de zinc.

D’abord prĂ©sentĂ©e dans les annales de l’AcadĂ©mie de Nantes en 1853[5], puis dans les Comptes-rendus de l’AcadĂ©mie des Sciences [6], elle est enfin brevetĂ©e en 1858 [7] puis avec extension aux États-Unis [8]. Au dĂ©but, elle a Ă©tĂ© utilisĂ©e pour le fonctionnement des horloges de la ville de Nantes[9], puis par l’administration des lignes tĂ©lĂ©graphiques et par la compagnie des chemins de fer d’OrlĂ©ans et du Midi dĂšs 1862[10] - [11] - [12]. Elle a Ă©tĂ© Ă  nouveau brevetĂ©e en 1871 aprĂšs modification pour un usage dentaire sous le nom de « pile TrouvĂ©-Callaud »[13]. Elle a Ă©tĂ© utilisĂ©e pour la tĂ©lĂ©graphie aux États-Unis (North Western Telegraph Company of America et Western Union Company) [14] et en Italie [15].

La salle des dix mille Ă©lĂ©ments. Les piles "Callaud" placĂ©es dans cette salle sont entretenues et rechargĂ©es rĂ©guliĂšrement pour ĂȘtre toujours fonctionnelles pour les besoins de la tĂ©lĂ©graphie[16]

La fem de la pile ainsi constituée est de 1,08 Volt. Le fonctionnement de la pile est dû aux deux réactions électrochimiques suivantes écrites selon la nomenclature moderne :

Au pîle positif : Cu2+ + 2 e− → Cu

Au pĂŽle nĂ©gatif : Zn → Zn2+ + 2 e−

Le fonctionnement en continu de cette pile (pour les besoins de la tĂ©lĂ©graphie) nĂ©cessite : que la pile soit immobile afin que les solutions anodique et cathodique ne se mĂ©langent pas, que le cuivre formĂ© au fond du vase soit retirĂ© rĂ©guliĂšrement et remplacĂ© par du sulfate de cuivre cristallisĂ©, et qu’enfin des Ă©lectrodes de zinc usĂ©es soient changĂ©es par des neuves. Afin d’alimenter en Ă©nergie Ă©lectrique les lignes de tĂ©lĂ©graphie qui Ă©taient placĂ©es en gĂ©nĂ©ral le long des voies de chemin de fer, les piles Ă©taient groupĂ©es par plusieurs milliers dans des salles spĂ©cialisĂ©es. Les plus connues Ă  Paris sont :

  • La salle des dix mille Ă©lĂ©ments Ă  la direction gĂ©nĂ©rale des TĂ©lĂ©graphes de la rue de Grenelle (voir dessin),
  • La salle des piles de l’opĂ©ra,
  • La salle de la poste centrale.

Cette pile a été progressivement remplacée par la « pile Leclanché » à partir des années 1900. Néanmoins, la société Française de Métallurgie a déposé un brevet de perfectionnement de cette pile Callaud en 1906 [17].

Traité des paratonnerres

Pile de quatre éléments Trouvé-Callaud pour polyscope[18]. Cette pile contenant quatre éléments « Callaud » a été brevetée par Armand Callaud et Gustave Trouvé pour des besoins d'éclairage en dentisterie (1871). G. Trouvé brevÚtera d'autres polyscopes (précurseurs des endoscopes) avec la pile "Planté".

Callaud a effectuĂ© une enquĂȘte dĂ©taillĂ©e des dĂ©gĂąts causĂ©s par la foudre Ă  la population française (nombre de tuĂ©s de 77 par an en moyenne Ă  l’époque) et aux bĂątiments qui n’étaient pas protĂ©gĂ©s. Les premiers rĂ©sultats de ses observations et des directives qu’il prĂ©conise pour se protĂ©ger de la foudre sont reçus par l’AcadĂ©mie des Sciences en 1862 [19]. A. Callaud publie le TraitĂ© des paratonnerres en 1874 dans lequel les conditions Ă©lĂ©mentaires pour construire et placer un paratonnerre efficace sont prĂ©conisĂ©es : pointes, cĂąbles, mises Ă  la terre[20]. En 1877, il signe un contrat pour l'Ă©tablissement de paratonnerres sur le Palais du Champ-de-Mars construit en prĂ©vision de l'exposition universelle de 1878[21].

Fablier

À partir de 1852 , Armand Callaud a composĂ© environ vingt-cinq fables, petits textes ou contes, la plupart en vers, et toujours terminĂ©s par une morale, un peu dans le genre de celles des fables de La Fontaine. Ces textes ont paru progressivement dans les Annales de la SociĂ©tĂ© AcadĂ©mique de Nantes de 1852 Ă  1862 et un recueil d'une petite partie de ses fables a Ă©tĂ© imprimĂ©[22].

Deux exemples de ses fables :

L'Allumette

Une allumette, un soir, flambante et toute fiĂšre
A la lampe disait : « Comme l’homme est ingrat !
Moi, la source de la lumiĂšre,
Il me jette et ses soins conservent votre Ă©clat. Â»
« Cette conduite est raisonnable,
Lui rĂ©pondit la lampe, il suffit d’y songer :
C’est que mon Ă©clat est durable,
Le vĂŽtre n’est que passager. Â»


Le Miroir

Un Ăąne, devant une glace
OĂč son museau se reflĂ©tait,
S’écriait : « Quel hideux portrait !
Quel vilain animal on mit Ă  cette place !
L’artiste qui peignit une telle grimace,
A fait la laideur trait pour trait. Â»

Un lion en passant vit aussi son image,
Et dit : « Quel beau tableau ! Quel auguste visage !
Ce regard est plein de hauteur,
Il semble respirer la force et la grandeur ! Â»

Tout objet d’art, Ă  nos yeux, prĂ©sentĂ©,
Monument, poĂšme ou peinture,
Est ce miroir, que, d’aventure,
Chacun juge suivant ses goĂ»ts ou sa nature ;
Le sage en connait la beauté,
L’ñne n’y voit que sa figure.

Notes et références

  1. Site de généalogie "Geneanet"
  2. « 1786 - Louis XVI nationalise la forerie de canons du Gond, prÚs (...) - Histoire Passion - Saintonge Aunis Angoumois », sur www.histoirepassion.eu (consulté le )
  3. Brevets français: graines olĂ©agineuses : 1BA10931 ; perfectionnement d'une machine Ă  vapeur : 1BB92591 ; rĂ©gulateur pour la tĂ©lĂ©graphie : 1BB17178 ; remontoir Ă©lectrique : 1BB27465 ; distribution de dĂ©pĂȘches Ă©lectriques : 1BB47674 ; instrument de tĂ©lĂ©graphie : 1BB63613
  4. Armand Callaud, Sur les piles servant au dĂ©veloppement de l’électricitĂ©, Paris, Gauthier-Villars, 124 pages (1860), Nlle Ă©dition (1875)
  5. Annales de la Société de Nantes, tome XXIV p.447 (1853)
  6. A. Callaud, "Pile Ă  courant constant, Ă  deux liquides, sans diaphragme" Comptes Rendus de l’AcadĂ©mie des Sciences, XLV, p.104 (1857)
  7. « Perfectionnements apportĂ©s dans la construction des piles propres au dĂ©veloppement de l’électricitĂ© », Brevet Callaud 1BB36643 (1858), 1BB81097 (1868)
  8. « Improvement in Galvanic Batteries » J.A. Callaud, United State Patent Office 190,034 (1871)
  9. Annales de la Société Académique de Nantes, tome XXIV, p.447
  10. M. du Montel, Ann. Télégraphiques, SER.2, tome V, 1862, p.98
  11. Ann. Télégraphiques, SER 2, Tome V, 1862, p.408
  12. La Célébrité, Journal officiel de l'Institut Polytechnique, 15 novembre 1863, p.360
  13. « Genre de pile dite Trouvé-Callaud » Brevet G. Trouvé et A. Callaud 1BB93536 (1871
  14. « Batteries, and their employement in telegraphy » J. Sivewright, telegraphs, vol.IV (issue 11) p.119-146 (1875)
  15. Batteries, and their employement in telegraphy » D’Amico, vol.IV (issue 11) p.227 (1875)
  16. L. Figuier, Album de la Science, 1867-1891, tome V, p. 557
  17. « Perfectionnements aux piles Callaud Ă  sulfate de cuivre » SociĂ©tĂ© Française de MĂ©tallurgie, Brevet d’invention n°362.758 (1906)
  18. La Nature, n°261 à 287,p.107, n°267,13 juillet 1978
  19. A. Callaud, "Sur certaines dispositions destinĂ©es Ă  augmenter l'efficacitĂ© des paratonnerres" Comptes Rendus de l’AcadĂ©mie des Sciences, LV p. 697 (1862)
  20. Traité des paratonnerres, A. Callaud, Paris, Librairie Générale de l'Architecture et des Travaux Publics, Ducher et Cie, (1874). Disponible sur Internet : http://archive.org/stream/traitdesparato00call#page/n3/mode la Société Académique de Nantes, (1852).
  21. Journal des Mines, 20 décembre 1877, p.806
  22. A. Callaud, "Fables", Annales de la Société Académique de Nantes, tome XXVIII, Imprimerie de la Vve Mellinet (1857) p. 531
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