Antiatome
Un antiatome est un atome d'antimatiÚre, constitué d'un antinoyau formé d'antiprotons (chargés négativement) et d'antineutrons liés par l'interaction forte, et d'un cortÚge de positons (chargés positivement) liés à l'antinoyau par l'interaction électromagnétique.
Les antinoyaux et les antiatomes ne sont pas connus dans la nature, sauf peut-ĂȘtre des antinoyaux d'hĂ©lium 3 (des antihĂ©lions), dĂ©tectĂ©s entre 1976 et 2021 par le spectromĂštre magnĂ©tique Alpha de la Station spatiale internationale[1] - [2].
Plusieurs types d'antinoyaux ont été produits par des réactions nucléaires dans des accélérateurs de particules : des noyaux d'antideutérium (des antideutons) en 1965[3], d'antihélium 3 en 1970[4] puis en 2003[5] et d'antihélium 4 en 2011[6].
Les premiers antiatomes neutres produits sont des atomes d'antihydrogĂšne, en 1995[7].
Anticarbone
L'anticarbone est l'antiatome « symĂ©trique » de celui de carbone (12C, carbone ordinaire) : il est composĂ© de six positons formant un nuage autour de six antiprotons et de six antineutrons comme noyau atomique. On le reprĂ©sente souvent par le symbole C, dont l'usage nâest cependant pas reconnu par l'Union internationale de chimie pure et appliquĂ©e.
Comme l'antimatiĂšre en gĂ©nĂ©ral, l'anticarbone n'a pas Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© dans l'espace en raison d'une asymĂ©trie baryonique dont l'existence est l'un des problĂšmes non rĂ©solus de la physique. Plusieurs expĂ©riences Ă bord de ballons stratosphĂ©riques et une Ă bord d'un satellite ont montrĂ© que les rapports C/C, Si/Si et He/He sont infĂ©rieurs Ă 10â4. S'ils ne sont pas infĂ©rieurs Ă 10â9-10â10, un spectromĂštre spatial Ă rĂ©sonance magnĂ©tique pourrait dĂ©tecter l'anticarbone ou l'antisilicium[8].
Notes et références
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Anticarbone » (voir la liste des auteurs).
- (en) Leah Crane, « Antimatter stars may lurk in the solar system's neighbourhood », New Scientist,â (lire en ligne).
- (en) Joshua Sokol, « Giant space magnet may have trapped antihelium, raising idea of lingering pools of antimatter in the cosmos », Science,â (DOI 10.1126/science.aal1067, lire en ligne).
- (en) T. Massam, Th. Muller, B. Righini, M. Schneegans et A. Zichichi, « Experimental observation of antideuteron production », Il Nuovo Cimento, vol. 39, no 1,â , p. 10-14 (DOI 10.1007/BF02814251).
- (ru) Y. M. Antipov et al., « Observation of antihelium3 », Yadernaya Fizika, vol. 12,â , p. 311.
- (en) R. Arsenescu et al., « Antihelium-3 production in leadâlead collisions at 158 A GeV/c », New Journal of Physics, vol. 5, no 1,â , p. 1.
- (en) H. Agakishiev et al., « Observation of the antimatter helium-4 nucleus », Nature, vol. 473, no 7347,â , p. 353-356 (DOI 10.1038/nature10079, arXiv 1103.3312).
- (en) Gerald Gabrielse, Hartmut Kalinowsky, Wonho Jhe, Theodor W. Hansch, Claus Zimmermann et al., « The production and study of cold antihydrogen » [PDF], sur CERN, (consulté le ), p. 1-23.
- (en) Antimatter Study Group (S. Ahlen et al.), « An antimatter spectrometer in space », Nuclear Instruments and Methods in Physics Research Section A: Accelerators, Spectrometers, Detectors and Associated Equipment (en), vol. 350, nos 1-2,â , p. 351-367 (DOI 10.1016/0168-9002(94)91184-3).