Andrée de David-Beauregard
Andrée de David-Beauregard, née le à Toulon, et morte à Faugères le , est une résistante française de la Seconde Guerre Mondiale[1] - [2].
Biographie
Andrée de David-Beauregard est née en 1915 au sein d'une fratrie composée de 6 enfants, issue d'une famille de tradition catholique et royaliste. Elle est la fille de Stanislas de David-Beauregard, officier de marine et de Cécile de Boutiny[1].
Placée en pension religieuse à l’adolescence à Cannes puis à Montpellier, Andrée de David-Beauregard aspire à devenir infirmière. De 1934 à 1937, elle suit les cours de l’école de la Croix-Rouge de Hyères. C'est dans cette ville qu'elle se lie d'amitié avec "Dorothy", la fille d’un expert-comptable de Montpellier. Elles s'installent toutes les deux à Paris et fréquentent les artistes de Montparnasse[1].
À Paris, Andrée de David-Beauregard travaille d'abord dans une clinique. Dès les débuts de la guerre, en septembre 1939, elle s’engage dans la Société de secours aux blessés militaires de la Croix-Rouge, puis en février 1940 dans les Sections sanitaires automobiles féminines (la SSAF). En avril 1940, elle est envoyée vers un hôpital du front à Bar-le-Duc. Après la débâcle, Andrée de David-Beauregard choisit de rester à l’hôpital Royallieu près de Compiègne, lieu consacré à l’accueil de prisonniers de guerre, Français et Anglais. Une fois rétablis, les prisonniers sont envoyés en Allemagne pour y travailler. Andrée de David-Beauregard aide certains des prisonniers à s'évader jusqu'à ce que son activité soit repérée. Elle parvient alors à atteindre la zone libre en mars 1941. Elle rejoint son amie "Dorothy" à Marseille et obtient un poste d'infirmière dans une clinique[1].
À la suite de soins prodigués à un parachutiste anglais à la fin de l'année 1943, Andrée de David-Beauregard se retrouve en contact avec un réseau de renseignement britannique, le réseau Carte. Elle participe alors à un travail d’observation du dispositif militaire allemand dans la région de Marseille. Elle est arrêtée en mai 1944 puis libérée faute d’éléments probants[1].
Durant l'été 1944, elle quitte Marseille pour Saint-Affrique. Son emploi dans l'hôpital de la ville lui sert de couverture puisqu'elle consacre l'essentiel de son temps à être agent de liaison pour la Résistance intérieure sur un espace qui s’étend du sud de l’Aveyron à l’ouest héraultais, la région R3-2. Ses pseudonymes sont « Odette » et « Dominique »[1].
Blessée par les Allemands au col de Peytafi, elle meurt des suites de ses blessures à Faugères le 21 août 1944[3].
Distinctions honorifiques et reconnaissances posthumes
- Chevalier de la Légion d’Honneur,
- Croix de Guerre 1939-1945 avec palme (nomination Ă titre posthume du 28 novembre 1944),
- Citation à l’ordre de l’Armée du 4 septembre 1945.
Son nom figure sur l’une des trois stèles sur la route de Bédarieux à Béziers, territoire de Faugères.
L’odonymie honore aussi sa mémoire : une avenue de Hyères (Var) porte le nom d’Andrée de David-Beauregard depuis le 14 février 1945.
Voir aussi
Bibliographie
- Thomas RABINO, Le réseau Carte, Histoire d’un réseau de la Résistance antiallemand, antigaulliste, anticommuniste et anti collaborationniste, Paris, éditions Perrin, 2008, 398 p.
- Christian FONT et Henri MOIZET, Maquis et combats en Aveyron, Toulouse, CRDP Midi-Pyrénées, 1995, 253 p.
- A.N.A.C.R. .Aveyron, Mémorial du Rouergue en Résistance, Rodez, imprimerie La Ruthénoise, 1991, 120 p.
- François MOUTEYRES, Dédée, un secret de famille, un destin français, Forcalquier, Éditions Fannyo, 2014, 190 p.
- Hélène de DAVID-BEAUREGARD Souvenirs de famille, d’Hélène de David-Beauragard, 1970, 230 p.
- Chantal DE VILLEMAGNE, Stanislas et Cécile, 1880-1960, Textes et Prétextes, 2003, 127 p.
- Dedée un secret de famille un destin français, Éditions Sillages, Marseille, juillet 2011.
Notes et références
- « DAVID-BEAUREGARD (de) Andrée, [pseudonymes dans la clandestinité : "Dominique", "Odette"] - Maitron », sur fusilles-40-44.maitron.fr (consulté le )
- « Bio David Beauregard », sur www.histoire-contemporaine-languedoc-roussillon.com (consulté le )
- « Faugères (Hérault), Col de Peytafi, 21 août 1944 - Maitron », sur fusilles-40-44.maitron.fr (consulté le )