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André Kauffer

André Kauffer, né à Nancy le , où il est mort le [1], est un orfèvre-joaillier de l'École de Nancy.

André Kauffer
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  70 ans)
Nancy
Nationalité
Activité
Fratrie
Enfant
Parentèle
Paul Kauffer (cousin germain)
Autres informations
Mouvement

Né Marie Victor Kauffer à l'état civil, il adopta le prénom d'André, peut-être pour se distinguer de son père, Victor Kauffer (né en 1826), également orfèvre à Nancy. Il est issu d'une longue dynastie d'orfèvres. Son grand-père Ferdinand Kauffer (1782-1856) exerça cet art à Pont-à-Mousson puis à Nancy où il se fixa vers 1818. Son arrière-grand-père, Étienne Kauffer (1752-1812), fils d'un maître serrurier, était également maître orfèvre, à Pont-à-Mousson. Son cousin germain, le général Paul Kauffer, s'est également illustré dans les arts comme dessinateur et aquarelliste.

Bijouterie A. Kauffer 40 rue Saint-Dizier Ă  Nancy (carte postale de 1901)

Biographie

AndrĂ© Kauffer travailla dans un premier temps avec son frère Ferdinand Kauffer, de quinze ans son aĂ®nĂ©, qui mourut de façon prĂ©maturĂ©e en 1891. Il dirigea dès lors seul ce que l'on dĂ©signe parfois comme la « Maison Kauffer Â», qui correspond Ă  son atelier et Ă  sa boutique situĂ©s au 40 de la rue Saint-Dizier Ă  Nancy, surnommĂ©e alors la rue des Orfèvres. On lit ainsi dans l'Ă©dition du de L'immeuble et la construction dans l'Est : « Pendant ces cinquante dernières annĂ©es, la rue Saint-Dizier a pu ĂŞtre surnommĂ©e avec raison la rue des Orfèvres. Nos bijoutiers et joailliers modernes, nos horlogeries de luxe s'y sont, en effet, donnĂ© rendez-vous, et les vitrines de DaubrĂ©e, Rolin, Bossert, Lava, Kauffer, Suisse, Tuffier et Monnot, PrĂ©vost et Davoust, Houdelot et Braun, etc., n'ont cessĂ© d'attirer les passants Ă©merveillĂ©s Â».

Bol à punch réalisé par André Kauffer en 1893 pour l'escadre russe
Projet de Camille Martin pour l'exécution des bols à punch par André Kauffer

En 1893 il participa aux manifestations organisĂ©es par la Lorraine Ă  l'occasion de la visite de l'escadre russe, qui scellait l'amitiĂ© franco-russe. Parmi les cadeaux offerts par la Lorraine figurait, pour chaque navire russe, un service Ă  punch, composĂ© d'un bol, d'un plateau, d'une cuiller en argent et de sa verrerie complète. Les coupes furent exĂ©cutĂ©es par les verreries Daum. Les bols Ă  punch Ă©taient de deux types, confiĂ©s pour le premier Ă  AndrĂ© Kauffer, et pour le second Ă  la maison DaubrĂ©e. Camille Martin fit le dessin des bols rĂ©alisĂ©s par AndrĂ© Kauffer ; ils Ă©taient destinĂ©s aux deux plus importants cuirassĂ©s de l'escadre : l'"Empereur Nicolas Ier" et l' "Amiral Nakhimoff". Le bol hĂ©misphĂ©rique est posĂ© sur une touffe de chardons en relief, dont les feuilles se hĂ©rissent sur les parois et dont les racines portent la partie infĂ©rieure[2].

En 1894 AndrĂ© Kauffer prit part Ă  la fameuse exposition des arts dĂ©coratifs organisĂ©e dans les galeries Poirel Ă  Nancy par Charles AndrĂ©. Un compte rendu de l'Ă©poque en parle en ces termes : « Quant Ă  M. Kauffer, dont la vitrine Ă©tincelle Ă  l'entrĂ©e de la galerie centrale, on ne sait ce qu'il faut le plus admirer, ou des joyaux sertis de gemmes, ou des vases de prix cerclĂ©s d'or, ou des bijoux Ă©maillĂ©s, ou des perles enchâssĂ©es, ou des diamants qui scintillent sur les parure finement ciselĂ©es. A remarquer surtout une buire et des flambeaux Louis XV, un plateau Ă  cartes, en argent, repercĂ© et dĂ©corĂ© d'un Ă©mail de Mayer, un missel Ă  coins en vermeil et des ferronneries qui sont de vrais joujoux d'Ă©tagère. Â» [3].

En 1897 il est l'un des signataires de la réponse adressée par les principaux chefs d'industrie lorrains au questionnaire de l'école des Beaux-Arts de Nancy qui cherchait alors à se réformer. Ils demandaient la création d'une section d'arts appliqués à l'industrie comme il existait déjà les sections peinture, architecture, sculpture et modelage[4].

Lors de la création de l'Association de l’École de Nancy ou Alliance Provinciale des Industries d’Art, le , par Émile Gallé, Victor Prouvé, Louis Majorelle, Antonin Daum et Eugène Vallin, André Kauffer est l'unique joaillier à faire partie du comité directeur.

Il est le père d'André Kauffer (1893-1977), qui se fit connaître également comme peintre et comme orfèvre.

Ĺ’uvre

Les productions d'André Kauffer se distinguent par la qualité et la douceur de la ciselure. Ses compositions imitent les formes végétales, avec une prédilection particulière pour le chardon lorrain, qui orne également son papier à lettres[5]. Il réalisa bracelets, broches, pendentifs, boucles. Certaines œuvres, sans doute plus tardives, sont beaucoup moins figuratives et présentent des formes végétales très stylisées, anguleuses, rappelant l'Art déco. André Kauffer a également une production plus traditionnelle d'orfèvrerie de table (couteaux ornés de nacre, service à bonbons...)

Papier à en-tête d'André Kauffer

Plusieurs pièces d'AndrĂ© Kauffer ont Ă©tĂ© montrĂ©es lors de l'exposition « L'Ecole de Nancy, 1889-1909. Art nouveau et industries d'art Â» [6] :

  • des broches au chardon, en argent, conservĂ©s au musĂ©e de l'École de Nancy et dans des collections particulières ;
  • l'alliance en or de l'Ă©pouse d'Émile AndrĂ©, architecte de l'École de Nancy, qui Ă©tait sa nièce : Jeanne Bournique, fille de Camille Bournique et de Marie Antoinette Fanny Kauffer (coll. part.) ;
  • une broche en or ornĂ©e de perles (coll. part.) ;
  • une broche Ĺ’illet conservĂ©e au musĂ©e des Arts dĂ©coratifs Ă  Paris ;
  • un coupe-papier Glycine en argent et ivoire, conservĂ© au musĂ©e de l'École de Nancy ;
  • une plaque de cou en vermeil et Ă©mail, conservĂ©e dans la collection Robert A. Zehil Ă  Monaco.

Bibliographie

  • Etienne MARTIN, Bijoux Art Nouveau, Nancy 1890-1920, Ă©ditions du Quotidien, Strasbourg, 2015. Un chapitre est consacrĂ© Ă  Ferdinand et AndrĂ© Kauffer (p. 90-101).

Notes

  1. Faire-part de décès paru dans L'Est républicain du 14 décembre 1937.
  2. Historique de la manifestation franco-russe organisĂ©e par le comitĂ© lorrain Ă  l'occasion de la visite de l'escadre russe en France (octobre 1893), Nancy, CrĂ©pin-Leblond, 1894 ; l'ouvrage contient la reproduction du projet dessinĂ© par Camille Martin et la photographie du bol rĂ©alisĂ© par AndrĂ© Kauffer pour le vaisseau « Amiral Nakhimoff Â». Voir aussi Muriel Barbier et Wilfried Zeisler, "La Belle Epoque de l'Alliance franco-russe en Lorraine", Le Pays lorrain, t. 91, 2010, p. 291-306.
  3. L'immeuble et la construction dans l'Est, 29 juillet 1894.
  4. Christophe Bardin, « La formation des ouvriers d'art Ă  Nancy, au temps de l'École de Nancy Â», in Pays lorrain, 2004, p. 39-47. Le document est conservĂ© aux Archives municipales de Nancy, sous la cote 1 R 298.
  5. Nancy 1900 : rayonnement de l'art nouveau, dir. Henri Claude, Thionville, Ă©d. GĂ©rard Klopp, 1989. Sur Kauffer, voir le chapitre « Les arts dits « mineurs Â» , rĂ©digĂ© par Claire Aptel, p. 260.
  6. L'École de Nancy, 1889-1909 : art nouveau et industries d'art, Paris, RĂ©union des musĂ©es nationaux, Seuil, 1999, 357 p.  (ISBN 2711838439). Voir p. 318 les numĂ©ros 214 Ă  221 de ce catalogue.
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