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Ancienne douane de Strasbourg

L’ancienne douane de Strasbourg - aussi appelĂ©e s'KaafhĂĽs en dialecte strasbourgeois - est un bâtiment situĂ© dans le centre historique de la ville sur la Grande ĂŽle. L'Ă©difice longe la rive gauche de l'Ill juste en amont du pont du corbeau Ă  proximitĂ© de la place du Vieux-MarchĂ©-aux-Poissons et du musĂ©e historique de la ville. Il est classĂ© monument historique depuis 1948 [1].

Ancienne douane de Strasbourg
« s'KaafhĂĽs Â»
L’ancienne douane, façade côté Ill.
Présentation
Destination initiale
ContrĂ´le, taxation et stockage de marchandises
Destination actuelle
Restaurant, magasin de producteurs.
Style
Construction
1358 (reconstruction en 1962-1965)
Propriétaire
Ville de Strasbourg
Patrimonialité
Site web
Coordonnées
48° 34′ 46″ N, 7° 44′ 59″ E
Carte

Histoire

Gravure de Strasbourg au XVIIe siècle par Wenceslas Hollar.

Le bâtiment est construit en 1358 sous l'impulsion de la corporation des bateliers. SituĂ© au bord de l'Ill, il se trouve Ă  un emplacement anciennement dĂ©nommĂ© Salzhof - la cour du sel - [2] oĂą Ă©taient stockĂ©s les produits des salines de Lorraine. Cette maison du commerce - KaafhĂĽs - a Ă©tĂ© construite afin de contrĂ´ler, de taxer et de stocker les marchandises transitant le long du Rhin. Elle Ă©tait dirigĂ©e par le Kaufhausherr choisi parmi les bourgeois de la ville. Durant tout le Moyen Ă‚ge, le commerce fluvial va ĂŞtre un Ă©lĂ©ment essentiel dans le dĂ©veloppement de Strasbourg. Les marchandises en transit sont essentiellement du tabac, du vin et du poisson. La KaafhĂĽs accueillait Ă©galement de grandes foires et servait d'hĂ´tel de change pour la monnaie, on y frappait celle de Strasbourg. C'est alors le plus important bâtiment civil de la ville, il est agrandi (cĂ´tĂ© pont Saint-Nicolas) dès 1389 [3].

En 1401, le rez-de-chaussée du bâtiment est racheté par le boucher Spanbett qui y exploite une auberge.

L'auberge est ravagée par un incendie en 1497 lors de la foire de la Saint-Jean. Elle est reconstruite en 1507 grâce aux fonds de l'Œuvre Notre-Dame.

La KaafhĂĽs est agrandie par l'architecte municipal Boudhors en 1751. Les grues, actionnĂ©es par des hommes dans des « cages d’écureuil Â» et datant du XIVe siècle, n'ont disparu qu'au XVIIIe siècle.

Un dernier agrandissement est réalisé en 1781.

Le bâtiment prend le nom d'ancienne douane en 1803 à la suite du départ de la douane. Il est alors utilisé comme marché aux vins jusqu'en 1842. Un magasin de tabac en feuilles y est installé en 1853. En 1897, il devient le marché aux poissons de la ville.

L'ancienne douane est gravement endommagée par un bombardement allié le , durant la Seconde Guerre mondiale[4]. Sa partie est, côté pont du Corbeau est quasiment détruite. Après la guerre, il a été envisagé aménager un parking ou de construire un immeuble moderne sur le site. L'ancienne douane est finalement reconstruite par l'architecte de la ville Robert Will entre 1962 et 1965[5], selon les plans d'origine, dans un style très légèrement épuré[6]. Le bâtiment reconstruit est inauguré le par le maire Pierre Pflimlin. Outre le restaurant et sa terrasse sur l'eau, rare ajout qui ne figurait pas à l’édifice originel, une salle d'exposition de 600 m² et une salle de conférences ont été aménagées[7].

Le restaurant est ravagé par un incendie le . Il est rouvert en 2001 après une année de travaux.

Aménagements contemporains

Jusqu'en 1998 le musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg occupait la partie est du bâtiment[8].

La partie centrale de l'édifice abrite depuis 1966 un restaurant traditionnel avec une terrasse au bord de l’eau, L'Ancienne Douane.

À la suite de la fermeture du bar à bière situé côté rue du Vieux-Marché-aux-Poissons fin 2012, la ville lance le projet d'un point de vente de produits agricoles en circuit court, baptisé La Nouvelle Douane[9]. Le magasin, d'une superficie de 250m² et approvisionné par 22 producteurs locaux, est ouvert le [10].

  • Éclairage nocturne de l’ancienne douane vue depuis le pont du Corbeau.
    Éclairage nocturne de l’ancienne douane vue depuis le pont du Corbeau.
  • Lothar Von Seebach, La rue de la Douane Ă  Strasbourg, effet de pluie.
    Lothar Von Seebach, La rue de la Douane Ă  Strasbourg, effet de pluie.
  • Façade cĂ´tĂ© rue de la Douane.
    Façade côté rue de la Douane.

Voir aussi

Bibliographie

  • (fr) Roland Recht, Jean-Pierre Klein et Georges FĹ“ssel (dir.), « Ancienne Douane » in ConnaĂ®tre Strasbourg : cathĂ©drales, musĂ©es, Ă©glises, monuments, palais et maisons, places et rues, Alsatia, Colmar ?, 1998 (nouvelle Ă©dition remaniĂ©e), p. 135-136 (ISBN 2-7032-0207-5)
  • CĂ©cile Rivière, « L’Ancienne Douane de Strasbourg : Reconstruction et reconversion d’un monument historique strasbourgeois dĂ©truit pendant la Seconde Guerre mondiale », Revue d’Alsace, vol. 142,‎ , p. 183-206 (DOI 10.4000/alsace.2413).
  • Robert Will, « L'Ancienne Douane de Strasbourg. Construction primitive et transformations successives (1358-1897) », Cahiers alsaciens d’archĂ©ologie, d’art et d’histoire, no 9,‎ , p. 59-92 (ISSN 0575-0385, lire en ligne, consultĂ© le ).

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Notice no PA00085022, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. (de) Adolphe Seyboth, Das alte Strassburg, vom 13. Jahrhundert bis zum Jahre 1870, Heitz & MĂĽndel,
  3. Adolphe Seyboth, Strasbourg historique et pittoresque, Imprimerie Alsacienne,
  4. Cécile Rivière, « L’Ancienne Douane de Strasbourg : Reconstruction et reconversion d’un monument historique strasbourgeois détruit pendant la Seconde Guerre mondiale », Revue d’Alsace, no 142,‎ , p. 183–206 (ISSN 0181-0448, DOI 10.4000/alsace.2413, lire en ligne, consulté le )
  5. « Grandes manœuvres à l’Ancienne Douane », sur dna.fr (consulté le )
  6. Le patrimoine des communes du Bas-Rhin, Edition Flohic, p. 1317
  7. « Il y a cinquante ans : la rĂ©surrection de l'ancienne douane Â», article des DNA du 10 avril 2016.
  8. « Ancienne douane - 6 rue de la Douane », sur archi-strasbourg.org (consulté le )
  9. « L’Ancienne Douane devient « La Nouvelle Douane » », sur dna.fr (consulté le )
  10. « Des curieux, mais pas qu’eux », sur dna.fr (consulté le )
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