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Anayde Beiriz

Anayde (Anaíde) Beiriz[1] (João Pessoa[2], Recife, ) fut une professeur et poète brésilienne.

Anayde Beiriz
Alias
Anaíde Beiriz
Naissance
João Pessoa, Brésil
Décès
Recife, Brésil.
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Portugais

Son nom est tragiquement lié à l'histoire de l'État de la Paraíba, par sa liaison amoureuse avec l'avocat et journaliste João Duarte Dantas (pt).

Biographie

Après s'être distinguée au cours de ses études, Anaíde fut diplômée de l'École Normale en , à l'âge de dix-sept ans. Elle partit dans un village de pêcheurs à Cabedelo pour alphabétiser la population.

Elle retourna rapidement dans la capitale[3] du Paraíba. Jeune et belle, Anaíde gagna un concours de beauté parrainé par le Correio da Manhã en 1925. Ses yeux noirs lui valurent dans son cercle d'amis, le surnom de "panthère aux yeux dormants".
Pour la mentalité conservatrice de la société brésilienne de l'époque, et en particulier dans le Nord-Est brésilien, Anaíde n'était pas une femme bien considérée pour les idées progressistes qu’elle nourrissait. Comme poète, elle participait activement aux mouvements intellectuels et aux événements artistiques ; elle assistait aux soirées littéraires. En tant que citoyenne, elle défendait activement la participation des femmes en politique à une époque où même le droit de voter était interdit aux femmes. Son apparence vestimentaire était provocante, vêtements décolletés et coupe de cheveux masculine. En outre, elle refusait les conventions en matière de relations amoureuses.

En 1928, Anaïde débuta une relation amoureuse avec João Dantas, un journaliste mais aussi homme politique local du Parti républicain Paulista, opposé au président de l’État de la Paraíba, João Pessoa. Après la confrontation politique violente qui donna naissance au Territoire de la Princesse, João Dantas s’enfuit à Recife, tout en gardant sa relation avec Anaíde à travers une correspondance.

João Pessoa réagit en envoyant la police perquisitionner les maisons d’insurgés présumés, en particulier à la recherche d'armes qui auraient pu servir pour une révolte armée. L’un des endroits perquisitionnés fut le bureau de João Dantas, le . Bien qu'aucune arme ne fut retrouvée, la police vandalisa les locaux et ouvrit le coffre-fort dans lequel fut trouvée la correspondance de Dantas y compris des lettres et des poèmes d'amour d’Anaíde.

Les jours suivants, le journal gouvernemental "A União" et d'autres média d’État publièrent le contenu des lettres afin de détruire l'honneur de Dantas[4]. La publication de cette correspondance sulfureuse provoqua un scandale.
Quelques jours plus tard, pour laver son honneur, João Dantas, accompagné d'un de ses beaux-frères, Augusto Caldas, entra dans une confiserie à Recife où se trouvait le gouverneur, et tua João Pessoa[5].

Après l'assassinat de João Pessoa, qui causa un vif émoi populaire, Anaíde se sentit acculée, publiquement jugée et critiquée pour raison morale et politique. Ainsi, elle dut quitter sa résidence de Paraíba pour trouver refuge à Recife, où elle put à nouveau voir João Dantas. Celui-ci fut arrêté et emmené au centre de détention de Recife. Dantas fut retrouvé mort dans sa cellule, le de la même année, battu à mort ou suicidé selon la version officielle[6]. Les circonstances restent encore obscures.

Anaíde mourut quelques jours plus tard, à 25 ans, officiellement suicidée par empoisonnement. Elle fut enterrée dans le cimetière des pauvres de Santo Amaro.

Notes et références

  1. Anayde Beiriz, selon l'écriture de son époque, Anaíde Beiriz aujourd'hui.
  2. Anciennement Paraíba
  3. La capitale anciennement nommée Paraíba fut rebaptisée João Pessoa en l'honneur de son gouverneur, João Pessoa Cavalcanti de Albuquerque après son assassinat par João Dantas.
  4. D'autres sources affirment que les lettres circulèrent simplement de main en main.
  5. Cet assassinat fut l'évènement qui déclencha la mobilisation armée des partisans de Getúlio Vargas et de l'Alliance Libérale. Cela mit un terme à la révolution de 1930 et mena Getúlio Vargas au pouvoir.
  6. (pt) Dinarte Varela Bezerra, 1930, a Paraíba e o inconsciente político da revolução : A narrativa como ato socialmente simbólico (Tese de doutorado em Ciências Sociais), Natal, Universidade Federal do Rio Grande do Norte, (lire en ligne [PDF]), p. 31

Articles connexes

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