Amyclées
Amyclées (en grec ancien Ἀμύκλαι / Amýklai) est une bourgade de Laconie, située sur l'Eurotas, au sud-est de Sparte. Elle aurait été fondée par Amyclas, l'un des fils de Lacédémon. Historiquement, elle aurait été le premier établissement des conquérants doriens envahissant le Péloponnèse, comme le rappellent Pindare et Platon[1].
La tradition en fait la demeure de Tyndare et de ses fils les Dioscures ; Pâris s'y rendit. C'était à l'origine une cité-État indépendante, mais fut conquise par Sparte au milieu du VIIIe siècle av. J.-C., peu avant le début de la Première Guerre de Messénie. Après sa conquête par Sparte, elle est le lieu des Hyacinthies, fêtes en l'honneur d'Apollon. Elle détient également le trône d'Apollon, qui pour cette raison porte l'épiclèse d'« Amycléen ». Œuvre du sculpteur Bathyclès de Magnésie, le trône remonte au milieu du VIe siècle av. J.-C. : il représente les travaux d'Héraclès, son apothéose et celle d'Hyacinthe — le trône était surmonté d'une statue colossale archaïque et était situé sur l'autel du dieu ; Hyacinthe est réputé être enterré sous le piédestal de l'autel.
Il existait une ville mythique du même nom, Amyclae (aujourd'hui peut-être Sperlonga, qui revendique être ce lieu), dans le sud du Latium, qui aurait été fondé par des colons d'Amyclées [2].
Notes et références
- Pindare, Odes [détail des éditions] (lire en ligne), Isthmiques, VII, vers 14-15 et Pythiques, I, vers 65 ; Platon, Lois, livre III, à partir de 683 a, et Lettre VIII, 354 b.
- Camers ou Camertés, personnage de l’Énéide, en fut roi.
Bibliographie
- (it) Amalia Faustoferri, Il trono di Amyklai e Sparta : Bathykles al servizio del potere, Naples, Edizioni scientifiche italiane, 1996, 446 p., ill. (ISBN 88-8114-271-6)
- Edmond Lévy, Sparte : histoire politique et sociale jusqu’à la conquête romaine, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », (ISBN 2-02-032453-9).
- R. Martin, « Bathyclès de Magnésie et le « trône » d'Apollon à Amyklae », RA, 1976, p. 205–218 (en ligne).