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Ambroise Cormier

Ambroise Cormier est un imprimeur français du XVIIe siècle.

Ambroise Cormier
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Biographie
Activité
Période d'activité
XVIIe siècle

Biographie

La famille Cormier, qui donna à Laval ses deux premiers imprimeurs, dont nous connaissions quelques productions, était originaire du Mans[1] et assez bien apparentée, puisque nous voyons parmi ses membres des prêtres, un écuyer, des notaires.

Ambroise Cormier vint s'établir à Laval comme imprimeur un peu avant 1633. Il y était appelé par maître Robert Le Bret, son parent et probablement son oncle, qui desservait depuis dix ans la cure de Nuillé-sur-Vicoin[2].

Aussi quand le jeune homme se maria avec Anne Masson, comme lui paroissienne de la Trinité, voulut-il que son union fût bénite à Nuillé par un parent qui le protégeait. La cérémonie eut lieu le [3]. À cette époque, le centre du commerce était sur la place du Palais, la seule qui existât à Laval, dans le voisinage des halles. C'est là qu'Ambroise Cormier ouvrit son atelier « dans des boutiques estans en appentis contre la maison du Petit-Montjean. » Cette maison du Petit-Montjean et la Chambre des Comptes qui y attenait, appartenaient à Guillaume Duparc, qui les avait acquises par licitation. Il en avait revendu une partie à Gilles Lelong, sieur de la Troussière, qui y faisait sa demeure et cédé les boutiques au nouvel imprimeur.

Ambroise Cormier se trouvait à l'étroit dans un appentis sans profondeur, plaqué contre une haute maison ; il étouffait sous un toit bas, sans air et sans lumière ; il aurait voulu une habitation plus confortable que ces malheureuses boutiques où il ne pouvait pas même faire du feu. Aussi son projet était en 1644, « suivant la permission qu'il avoit de Monseigneur …, de faire hausser les bouticques en apentiz comme elles sont et porter le feste d'icelles jusques à demy pied proche et au-dessous des grilles des fenestres de la maison dite la Cour des Comptes ; et faire bastir et construire un pavillon, ou autre chose pour sa commodité, sur le portal et principale entrée de ladite maison, pour raison de quoy il est obligé de payer rentes à la recepte de la châtellenie de Laval… » Il aurait voulu également prolonger ses appentis au-delà des limites assignées aux premiers concessionnaires. Mais maître Guillaume Duparc, son vendeur, qui possédait à titre d'engagement la maison principale dite du Petit-Montjean ou de la Cour des Comptes, n'entendait pas souffrir ses empiétements et l'humble libraire-imprimeur fut obligé de plier devant ce personnage qui, pour le moment, comme greffier du siège ordinaire de Laval et acquéreur d'une bonne partie des terres du marquis de Villaines, mis en déconfiture, jouissait d'une puissante influence. Ambroise Cormier dut se contenter de l'exemption de la faible redevance qu'il payait annuellement au comte de Laval. Il ne se résigna pas toutefois sans résistance, car même après l'accord du , il reçut encore une assignation de Me Guillaume Duparc, de laquelle il semble résulter qu'il n'avait pas interrompu ses travaux d'agrandissement[4].

Ambroise Cormier dut, comme imprimeur, se borner à de menus travaux comprenant les impressions administratives, alors fort minces, les billets de logement pour les troupes de passage, les citations aux assises seigneuriales, quelques placards, et quelques commandes de l'évêché. Ce sont là du moins les seules pièces qui semblent avoir été imprimées à Laval de son temps. Parmi ses travaux on ne connaît de lui que quelques rares publications :

  • Extraict des Registres de Parlement [] et,
  • parce qu'il était alors le seul imprimeur dans la capitale du Bas-Maine, on lui attribue avec quelque raison l'Histoire veritable, des effects prodigieux et épouventables, arrivez au mois de septemb.1636, dans les villes de Dol, de Pontorson, Mont S.Michel, Tomblaine et és environs[...][5].
  • Prières ordonnées pour gagner le jubilé octroyé par N.S.P. le Pape Innocent X par Monseigneur l'Evêque du Mans. Imprimé à Laval par Ambroise Cormier, imprimeur du roy, 1645[6].

Notes et références

  1. Il possédait le lieu de Villemayer, à La Guerche, en Sarthe. (Archives de la Sarthe, F.36.).
  2. Un accord passé le 26 septembre 1634 devant Mes Marin Pingault et Pierre Lemeignan, notaires au Mans, au sujet de la succession de Catherine Cormier, veuve de Michel Launay, nous apprend que « Ambroys Cormier, marchand imprimeur demeurant à Laval, » avait pour cohéritiers : François Cormier, notaire à Courcemont ; — Madelon Rabynard, archer des gardes de Sa Majesté, à Changé ; — Jeanne Rabynard, veuve de Guillaume Housseau, notaire ; — Léonard Desmezerettes, notaire, époux de Radegonde Rabynard, demeurant au Mans ; — Michel Guybert, marchand, époux de Françoise Rabynard ; — Demoiselle Claude La Brette, veuve de Thibault Rabynard, écuyer, sieur de Vilnays ; — enfin, Jean Cormier, marchand libraire, demeurant à La Flèche (Cabinet de M. l'abbé Esnault). — Pour préciser davantage le lien de parenté qui unissait Ambroise Cormier au curé de Nuillé et à Claude La Brette, susnommée, L'abbé Angot ajoute que c'est cette dernière qui agissait dans l'acte précédent au nom du nouvel imprimeur, et que maître Robert Le Bret résidait, en 1650, à Changé-lès-Le Mans, chez Robert Rabynard, sieur de Vilnays (Insinuations ecclésiastiques, XXVII, 130).
  3. « Le vingtiesme de juin, an susdit (1633), Me Ambroise Cormier, imprimeur à Laval, et Anne Masson, aussi demeurant audit Laval, en présence de ses père et mère, ont espousé à Nuillé par moy curé dudit lieu, veu le certificat de la paroisse de la Trinité de Laval, signé Gigondeau, l'un des curés de la paroisse. » (Registre paroissial de Nuillé-sur-Vicoin).
  4. Titres de la maison de M. Roger, pharmacien.
  5. Daniel Aris,La Vie intellectuelle dans le Maine au 17e siècle, Le Mans, Société Historique & Archéologique du Maine, 2007.
  6. Archives départementales de la Mayenne, B 1051. Ordonnance du juge de police de Laval du 6 juillet 1645. Cette pièce est extrêmement importante pour l'histoire de l'imprimerie à Laval, puisqu'elle nous donne le titre de huit brochures imprimées à l’occasion des jubilés et que nous ne connaîtrions pas autrement. Ces publications de circonstance sont très rares à rencontrer. L'abbé Angot indique qu'à sa connaissance qu'aucun exemplaire sorti des presses lavalloises ait survécu. A leur défaut voici avec sa disposition typographique le titre de celui qui fut imprimé au Mans, vers 1700. PRIÈRES ORDONNÉES PAR MONSEIGNEUR L’EVESQUE DU MANS. A faire aux églises où sont les stations du Jubilé. Au Mans, chez A. Ysambart, imprimeur de monseigneur l’Evêque, aveprivilège du Roy. La date est enlevée mais la vignette aux armes de Monseigneur Louis de Lavergne de Montenard de Tressan indique que l'opuscule fut imprimé pour l'un des jubilés de 1677, 1690 ou 1703.

Bibliographie

  • Abbé Angot, « Histoire de l'imprimerie à Laval jusqu'en 1789 », Laval, imprimerie L. Moreau, 1892, extrait du Bulletin historique et archéologique de la Mayenne, 2e série, t. 6, 1893 (lire en ligne sur lamayenne.fr).
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