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Alphonse Joseph Charmeil

Alphonse Joseph Charmeil est un libraire, lithographe peintre français, conservateur du musée de Bourges (actuel musée du Berry), né à Cosne-sur-Loire le 23 prairial an XII (), et mort à Bourges le [1].

Alphonse Joseph Charmeil
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Biographie

Le père d'Alphonse Joseph Charmeil, Charles Joseph Denis Charmeil, a d'abord été instituteur avant de devenir libraire à Bourges[2], en 1823. Sa mère était maîtresse de pension.

Il s'est formé à la lithographie à Paris chez Goujon et Fromentin[3]. Il fait une demande de brevet de lithographe en 1825 qui est rejetée.

Le , il reprend le brevet de libraire de son père, à Bourges. Il s'est marié à Charenton-sur-Cher le avec Rose Élisabeth Thombrau (Charenton-sur-Cher 22 pluviôse an XIII (Charenton-sur-Cher,-Bourges, ). Il a eu de cette union Pierre Joseph Achille Charmeil (Bourges, -Lyon, ), directeur des contributions directes à Lyon, chevalier de la Légion d'honneur en 1884[4], lui-même père de Paul Jérôme Joseph Marie Charmeil (Colmar, -Lille, 1932), professeur et doyen à la faculté de médecine de Lille, chevalier de la Légion d’honneur en 1920[5], grand-père de Pierre Édouard Charmeil (Lille, -Neuilly-sur-Seine, , membre de la Cour de discipline budgétaire et financière de la Cour des comptes de 1958 à 1966, président de la commission centrale des marchés de l'Etat. Président de la Quatrième chambre le , honoraire en 1968, commandeur de la Légion d'honneur le , et de Paul André Charmeil (Lille, -Paris, ), diplômé de l'École polytechnique, ingénieur-conseil, chevalier de la Légion d'honneur en 1961[6].

Il obtient en 1828 le brevet de lithographe grâce à l'appui de notables locaux qui insistent sur la nécessité d'avoir un lithographe pour réaliser les travaux de la ville. Il est peintre et professeur de dessin au collège royal de Bourges.

À la suite d'un rapport rédigé sur l'état de la bibliothèque municipale de Bourges du montrant son état de désorganisation, la ville de Bourges l'a nommé bibliothécaire adjoint en 1837. Il est resté s'est occupé de la bibliothèque jusqu'en 1873. La ville lui a d'abord demandé de rédiger le catalogue des ouvrages conservés dans la bibliothèque. Cette tache n'a été terminée qu'en 1857 après la nomination en 1852 d'un nouveau bibliothécaire adjoint, Hippolyte Boyer[7].

En 1838, il devient conservateur-adjoint du MusĂ©e de Bourges sous la direction de Claude-Denis Mater qui a Ă©tĂ© le fondateur[8]. Il le supplĂ©e quand ce dernier a Ă©tĂ© Ă©lu dĂ©putĂ© du Cher, en 1839. Alphonse Charmeil a Ă©tĂ© un second dĂ©vouĂ© pour la crĂ©ation et l'organisation du musĂ©e de Bourges. De plus, il a cĂ©dĂ© au musĂ©e de nombreux objets qui lui appartenaient[9]. La mort de Claude-Denis Mater, en 1862, repose la question de la propriĂ©tĂ© et de la responsabilitĂ© du musĂ©e. Un arrĂŞtĂ© prĂ©fectoral du a remis Ă  la ville de Bourges l'administration du musĂ©e. Il est nommĂ© conservateur du musĂ©e par arrĂŞtĂ© prĂ©fectoral, le . Pendant trois annĂ©es, la ville ne s'est pas prĂ©occupĂ©e de sa gestion. Alphonse Charmeil, seul conservateur de l'ancienne administration, a Ă©tĂ© confirmĂ© Ă  ce poste par l'arrĂŞtĂ© prĂ©fectoral du . Il a dĂ» supporter seul la gestion du musĂ©e pendant cette pĂ©riode. Jusqu'en 1864, il a assurĂ© bĂ©nĂ©volement l'administration du musĂ©e. En 1864, la ville lui a accordĂ© une rĂ©munĂ©ration de 600 francs par an[10]. Après ce rattachement du musĂ©e de Bourges Ă  la ville, la commission historique a chargĂ© Alfred Hiver de Beauvoir (1802-1868), prĂ©sident de la cour d'appel de Bourges et prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© des antiquaires du Centre depuis 1862, d'Ă©tudier une nouvelle implantation du musĂ©e et de la bibliothèque de Bourges. Il a proposĂ© de les placer Ă  l'hĂ´tel Cujas. Cette proposition de loger la bibliothèque Ă  l'hĂ´tel Cujas a Ă©tĂ© combattue par Alphonse Charmeil dans un courrier paru dans le Journal du Cher[11] que cette solution est impossible et qu'il s'est trompĂ© dans la surface nĂ©cessaire Ă  la bibliothèque et qu'elle ne tient pas comptĂ© de l'accroissement probable des collections. Par ailleurs, il juge que les fonctions de la bibliothèque et du musĂ©e sont diffĂ©rentes. Seul le musĂ©e devrait s'installer Ă  l'hĂ´tel Cujas. Le dĂ©partement, propriĂ©taire de l'hĂ´tel Cujas, demandant 75 000 francs pour se dessaisir de l'hĂ´tel au profit de la ville, ce projet a Ă©tĂ© repoussĂ© le . La commission historique a ensuite Ă©tudiĂ© la possibilitĂ© de placer le musĂ©e dans l'ancienne Ă©glise des Carmes, puis Ă  l'hĂ´tel Lallemand. Le comte Hippolyte François Jaubert qui avait offert un herbier au musĂ©e s'indigne en 1868 de la conservation des pièces dĂ©posĂ©es dans le musĂ©e et le traite de bric-Ă -brac. Il Ă©crit que les moyens sont insuffisants et qu'il devrait y avoir un conservateur-adjoint pour les collections en science naturelle. Le catalogue des peintures du musĂ©e entrepris par Alphonse Charmeil et Antoine Cougny est terminĂ© et imprimĂ© en 1869[12]. La guerre franco-allemande de 1870 met en sommeil les projets. L'incendie du palais archiĂ©piscopal dans la nuit du 24 au qui dĂ©truit la toiture et une grande partie des archives du diocèse repose la question de la protection des ouvrages de la bibliothèque qui y sont conservĂ©s. En 1872, la question d'installer la bibliothèque et le musĂ©e dans l'Ă©glise des Carmes est reposĂ©e mais elle est toujours occupĂ©e par l'armĂ©e. En 1872, la bibliothèque ayant vu ses salles dĂ©truites par l'incendie, il est dĂ©cidĂ© de l'installer dans l'hĂ´tel Aubertot. Pour le musĂ©e, il est prĂ©vu de l'installer dans l'hĂ´tel Lallemand quand il serait disponible. La possibilitĂ© d'installation du musĂ©e dans l'Ă©glise des Carmes a Ă©tĂ© rendue impossible car la municipalitĂ© ayant votĂ© sa dĂ©molition en 1876, elle est dĂ©molie Ă  la fin de l'Ă©tĂ© 1878. Le , le conseil municipal a acceptĂ© la proposition du dĂ©partement d'acheter l'hĂ´tel Cujas pour la somme de 80 000 francs Ă  condition d'y installer le musĂ©e. L'acte de vente est passĂ© le pour une jouissance le pour permettre de dĂ©placer la gendarmerie qui l'occupait. Le musĂ©e n'a pu s'y Ă©tablir qu'en 1891 Ă  cause d'un conflit entre la ville et le service des Monuments historiques. Daniel Mater est nommĂ© prĂ©sident de la commission du musĂ©e le après la dĂ©mission d'Alphonse Mater après la dĂ©molition de l'Ă©glise des Carmes.

Alphonse Charmeil a acquis en 1869 une parcelle de terrain derrière la maison située 14 rue Voltaire qui était jusqu'à la Révolution les jardins de l'abbaye Saint-Laurent. Il s'est fait construire une maison de style Napoléon III et il a installé dans le jardin l'ancien décor de marbre de tour du chœur de l'église Saint-Pierre-le-marché, actuelle église Notre-Dame qui lui avait été vendu par le curé et la fabrique[13] - [14].

Notes et références

  1. Avis mortuaire, Journal du Cher, , p. 3.
  2. Archives nationales : Liste générale des brevetés de l’Imprimerie et de la Librairie (1er Empire et Restauration), p. 23, 158, 168
  3. Journal des notaires, 1er sermestre 1827, tome 32, p. 126 : sieur Goujon et demoiselle Fromentin associés pour l'exploitation d'une entreprise de lithographie
  4. « Charmeil, Pierre Joseph Achille », base Léonore, ministère français de la Culture
  5. « Charmeil, Paul Jérôme Joseph Marie », base Léonore, ministère français de la Culture
  6. « Charmeil, Paul André », base Léonore, ministère français de la Culture
  7. Jean Jenny, La bibliothèque municipale de Bourges : Son histoire, 1974 (lire en ligne)
  8. Daniel Mater (§1-Le Musée de 1834 à 1862 - Administration des collections - Formation des collections), « Le Musée de Bourges, notes, documents et souvenirs sur sa fondation et son histoire », Mémoires de la Société historique, littéraire et scientifique du Cher, 4e série, vol. 20,‎ , p. 217- (lire en ligne)
  9. Antonin Cougny, « Musée de Bourges », Les Beaux-arts : revue nouvelle,‎ 1er semestre 1861, p. 341, note 1 (lire en ligne)
  10. « Le musée de Bourges. Notes, documents et souvenirs sur sa fondation et son histoire » (Le musée établissement municipal (1864-1881)- §1- 1864 à 1867), Mémoires de la Société historique, littéraire et scientifique du Cher, 4e série, vol. 22,‎ , p. 139-143 (lire en ligne)
  11. « L'Hôtel Cujas - Musée et bibliothèque », Journal du Cher, 19 janvier 1865, p. 2
  12. Catalogue du Musée de Bourges - Peinture, Imprimerie et lithographie de A. Jollet, Bourges, 1869.
  13. « Maison », notice no PA18000040, base Mérimée, ministère français de la Culture
  14. Le Cèdre Bleu : historique

Annexes

Liens externes

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