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Allocation pour frais d'emploi des journalistes

L'Allocation pour frais d'emploi des journalistes est une composante marginale du système des aides à la presse en France.

Histoire

Un peu avant l'adoption de la Loi Brachard créant en 1935 un statut du journaliste professionnel, l'Assemblée nationale a voté en 1934 l'allocation pour frais d'emploi des journalistes, autorisant tous les titulaires de la carte de presse, nouvellement créée, à déduire 30 % de leurs revenus bruts pour calculer leur revenu imposable.

Le gouvernement d'Alain JuppĂ© a ensuite dĂ©cidĂ© de supprimer cette allocation en 1996. En 1998, sous le gouvernement de Lionel Jospin, un nouveau système a Ă©tĂ© mis en place, permettant Ă  chaque journaliste de dĂ©duire de son revenu, pour Ă©tablir son revenu imposable, une somme forfaitaire plafonnĂ©e Ă  7 650 â‚¬, qui correspond aux dĂ©penses spĂ©cifiques liĂ©es au travail de journaliste. Ce montant n'a pas Ă©tĂ© relevĂ© depuis 1998.

Impact pour les journalistes

Pour un journaliste confirmĂ©, gagnant 3 000 euros net par mois (3 700 bruts) sur douze mois, soit 36 000 euros par an, cette dĂ©duction diminue son revenu imposable de 18 %. S'il a deux enfants et subit un taux d'imposition d'un dixième de son revenu, l'avantage fiscal reprĂ©sente 7 650 euros par an.

Polémique lors du vote du budget 2013

Lors du dĂ©bat sur le projet de loi de finances 2013, une vingtaine de dĂ©putĂ©s UMP, conduits par Jean-Pierre Gorges, ont dĂ©plorĂ© que les dĂ©putĂ©s « voient le montant de leur IRFM (indemnitĂ© reprĂ©sentative de frais de mandat) ĂŞtre rĂ©duite de 10 % » et estimĂ© donc « normal qu'une baisse du montant de l'avantage fiscal dont bĂ©nĂ©ficient les journalistes puissent ĂŞtre appliquĂ©e »[1]. Le ministre du budget JĂ©rĂ´me Cahuzac s'y est opposĂ© en estimant qu'il « s'agit moins d'une aide Ă  une catĂ©gorie professionnelle » qu'une des « aides Ă  la presse Ă©crite »[2], secteur « en situation très dĂ©licate Ă  l'heure actuelle et indispensable Ă  la dĂ©mocratie ». Le dĂ©putĂ© UMP de l'Ain Etienne Blanc, qui fut rapporteur de la loi sur la protection des sources d'information des journalistes de 2010, a accusĂ© alors le gouvernement d’avoir Ă©pargnĂ© les « niches fiscales » des journalistes[3].

Manque à gagner pour le budget de l'État

La France compte 37 000 titulaires de la carte de presse, dont un quart de journalistes pigistes. Cette aide Ă  la presse reprĂ©sente environ 20 millions d'euros par an, soit un peu plus de 1 % du total des aides Ă  la presse en France.

Références

  1. Le Figaro du 18/10/2012
  2. "LES AVANTAGES FISCAUX DES JOURNALISTES CONSERVÉS PAR LES DÉPUTÉS", par Jennifer Declémy, le 19/10/2012
  3. Journalistes, ultra-marins et cinĂ©astes favorisĂ©s « parce qu'ils sont de gauche », selon un dĂ©putĂ© UMP sur le site du Huffington Post par Geoffroy Clavel, le 17/10/2012
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