Aline Söther
Aline Söther (née le à Beckingen et morte fin à Ravensbrück) est une ouvrière agricole allemande, victime du nazisme.
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(Ă 21 ans) RavensbrĂĽck |
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Biographie
Aline Söther est née le à Beckingen[1]. Elle est la fille de Johannes Söther, un mineur et membre du parti communiste allemand (KPD) . Après avoir terminé l'école primaire, Aline Söther reste à la maison pour s'occuper du ménage et de l'éducation de ses cinq frères et sœurs[2].
Fin 1940, elle déménage avec sa famille à Vigy-Altroff, près de Metz, dans l'ancien département de la Moselle, désormais annexé, où son père est soumis au travail obligatoire. Aline Söther y travaille comme ouvrière agricole dans une ferme et rencontre, en 1942, Myrtek Stanowitsch, un prisonnier de guerre polonais de quatre ans son aîné. Les deux sont amoureux et très vite, ils attendent un enfant[1].
Le , le gouvernement nazi adopte les décrets polonais (en) (Polen-Erlasse) pour réglementer les conditions de vie et de travail des travailleurs polonais soumis au travail obligatoire. Ils imposent quantité de mesures discriminatoires et humiliantes. Les relations sexuelles avec des femmes allemandes sont strictement interdites. Un prisonnier de guerre qui s'est engagé avec une Allemande doit être fusillé et la femme ou la jeune fille publiquement dénoncée, les cheveux coupés et enfermée dans un camp de concentration[1] - [3]. Un tract distribué par les nazis à l'intention des paysans et intitulé Comment se comporter avec les polonais, stipule « Gardez le sang allemand pur ! Cela s'applique aussi bien aux hommes qu'aux femmes ! Tout comme il est considéré comme la plus grande honte de s'engager avec un Juif, tout Allemand ou Allemande qui a des relations intimes avec une Polonaise ou un Polonais est un pêcheur. Méprisez les instincts animaux de cette race ! Soyez conscient de la race et protégez vos enfants. Sinon, vous perdrez votre plus grand atout : votre honneur[1] ».
La grossesse d'Aline Söther ne passe pas inaperçue dans la petite ville. Le , Myrtek Stanowitsch, sous la pression et les menaces, se suicide sur la ligne de chemin de fer Metz- Hayange[1].
Le , Aline Söther met au monde leur fille, Rita. Le , elle est convoquée sous le prétexte d'une tutelle et arrêtée. D'abord emprisonnée à Metz, elle est conduite au camp de concentration de Ravensbrück en [4]. Elle y meurt du typhus fin , juste avant que le camp ne soit libéré par l'armée soviétique[2]. La date de décès est ensuite fixée par le tribunal au , jour de la capitulation allemande[1].
Sa fille Rita a été élevée par les parents d'Aline Söther[1].
En 2015, sa ville natale de Beckingen inaugure la place Aline Söthier en présence de sa petite-fille[5].
Bibliographie
- (de) Klaus-Michael Mallmann, Gerhard Paul et Hans-Walter Herrmann (dir.), Das zersplitterte Nein : Saarländer gegen Hitler, vol. 1, Bonn, Dietz, coll. « Widerstand und Verweigerung im Saarland 1935–1945 », (ISBN 3-8012-5010-5)
- (de) Association Aktion 3. Welt Saar, Gegen das Vergessen : Orte des NS-Terrors und Widerstandes im Landkreis Merzig-Wadern, (lire en ligne [PDF])
- (de) Bernard Horst, Luitwin Bies, Saarländerinnen gegen die Nazis. Verfolgt – Vertrieben – Enteignet, Blattlaus-Verlag, 2004, p. 115-117 (ISBN 3-930771-31-4)
Références et notes
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Aline Söther » (voir la liste des auteurs).
- Aktion 3. Welt Saar 2010.
- Mallmann, Paul et Herrmann 1989, p. 240–242.
- (en) Ulrich Herbert, Hitler's Foreign Workers: Enforced Foreign Labor in Germany Under the Third Reich, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-47000-1, lire en ligne)
- (de) Deutsches Polen Institut, Lebenszeichen: Polen und der Zweite Weltkrieg – eine Spurensuche in Rheinland-Pfalz und im Saarland, (lire en ligne)
- (de) Norbert Becker, « Zum Gedenken an NS-Opfer », Saarbruecker Zeitung,‎ (lire en ligne, consulté le )