Alfred Dizy
Alfred Dizy, né le à Vrely (Somme) et mort le à Amiens, était un résistant français membre du Front national et FTP.
Biographie
Dizy était un ouvrier agricole de Morlancourt (Somme), pendant la Seconde Guerre mondiale, il participa activement à la Résistance dans le département de la Somme à partir de 1941. Recherché par les polices française et allemande, il vécut dans la clandestinité. Membre du Front national d'obédience communiste, il devint chef d'un groupe de FTP dénommé le « Groupe Michel », dont le chef de section était Jules Bridoux, alias Michel[1]. Alfred Dizy filé par la Gestapo fut arrêté fin , dans le quartier Saint-Roch à Amiens[2]. Au total, onze membres du groupe furent arrêtés soit par la gendarmerie ou la police françaises, soit par la Gestapo. Ils furent déférés devant le Tribunal militaire allemand d'Amiens. Il leur était reproché une série d'attentats commis entre février et , visant les forces armées allemandes :
- le , déraillement d'une locomotive à Montières (Amiens);
- le , déboulonnement des voies à Thézy-Glimont provoquant le déraillement de deux locomotives et d'un train de marchandises;
- le , déraillement d'un train à Aveluy occasionnant d'importants dégâts;
- le , déboulonnement d'un rail à Fontaine-sur-Somme provoquant le déraillement d'un train de marchandises;
- le , déraillement d'un train à Hangest-sur-Somme qui provoqua officiellement la mort de 25 Allemands et en blessa grièvement 50 ; pour ne citer que les attentats auxquels Dizy avait participé en personne.
En tout le « Groupe Michel » commit une douzaine d'attentats pendant cette période.
Le Tribunal militaire allemand condamna tous les membres du groupe arrêtés à la peine de mort; ils furent fusillés le dans les fossés de la Citadelle d'Amiens[3].
Membres du « Groupe Michel » exécutés le 2 août 1943
Certaines condamnations à mort avaient été commuées en déportation par l'occupant après intervention de leur avocat, Maître Jean Mahiu, mais, un nouveau déraillement de train ayant été perpétré par la Résistance, à Fontaine-sur-Somme, les Allemands revinrent sur leur décision. Tous les condamnés furent donc exécutés le [4].
- Alfred Dizy, ouvrier agricole, domicilié à Morlancourt (36 ans)
- Georges Debailly, ouvrier brasseur, domicilié à Longueau (19 ans)
- Charles Lemaire, monteur en cycles, domicilié à Amiens (17 ans)
- Ernest Lesec, lieutenant de la marine marchande, domicilié à Mers-les-Bains (25 ans)
- Louis Martin, instituteur, domicilié à Eu (25 ans)
- Jules Mopin, verrier, domicilié à Mers-les-Bains (22 ans)
- Paul Moreau, instituteur, domicilié à Eu (23 ans)
- Maurice Robbe, électricien, domicilié à Rosières-en-Santerre (21 ans)
- Maurice Seigneurgens, ajusteur, domicilié à Villers-Bretonneux (24 ans)
- Henri Wilgos, ajusteur, domicilié à Albert (20 ans)
- Jacques Wilgos, tourneur, domicilié à Albert (18 ans)[3].
Hommage posthume
- Vrély : une rue du village porte le nom de rue Alfred Dizy,
- Morlancourt, une plaque à la mémoire d'Alfred Dizy a été déposée au pied du monument aux morts.
Pour approfondir
Bibliographie
Liens internes
Notes et références
Notes
Références
- Jacques Béal, Hommes et combats en Picardie 1939 / 1945, Amiens, Martelle Éditions, 1994 (ISBN 2 - 87 890 - 035 - 9)
- Gérald Maisse, Occupation et Résistance dans la Somme, Abbeville, F. Paillart, , 474 p., chap. 18 (« L'action d'un groupe FTP de février à avril 1943 dans la Somme »), p. 295 et suiv. (ISBN 9 - 782 853 - 140 195)
- Le Progrès de la Somme du 4 août 1943
- Gérald Maisse, Occupation et Résistance dans la Somme, Abbeville, F. Paillart, , 474 p., chap. 20 (« Pas de grâce pour les onze résistants du « groupe Michel », ils seront exécutés! »), p. 329 et suiv. (ISBN 9 - 782 853 - 140 195)