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Alexis-Joseph Harger

Alexis-Joseph Harger (ou Hargier, selon les minutes des notaires de Paris) est un maître écrivain français actif durant plus un demi-siècle (vers 1755-1810).

Alexis-Joseph Harger
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Biographie

Alexis-Joseph Harger est né à Paris le [1]. Il vivait encore en 1813.

Il était le neveu et héritier pour un quart, de Jean-Baptiste Harger, mort en 1792.

En 1767, Alexis Joseph Harger demeurait paroisse Saint Roch, à Paris. En 1796-1797, lors du procès Babeuf où il fut appelé comme expert et vérificateur, il demeurait rue des Rosiers, n° 12.

Il fut membre de plusieurs loges maçonniques, « l'un des patriarches de la maçonnerie » : loge de l'Union parfaite Saint Jean et Sainte Claire (1799-1800) ; vénérable de la loge Sainte Thérèse des amis de la Constance (1806, 1809) ; grand-officier du Grand Orient (1807) ; garde des sceaux de la loge Saint Jean du bon accord (1803) ; membre honoraire de la loge des Admirateurs de l'univers (1809) ; doyen d'âge de la loge Jérusalem (1810).

Il fut président du comité de bienfaisance de la Division des droits de l'homme.

Carrière professionnelle

Il a été reçu le dans la corporation des maîtres écrivains jurés de Paris[2]. Il était spécialisé en vérification d'écritures. En 1777, à l'âge de 44 ans, il a eu un procès contre un certain Duchesne, falsificateur de billets de loterie[3]. Cette année-là et jusqu'en 1779 au moins, il demeurait rue des Roziers paroisse Saint-Gervais.

Il fut expert écrivain auprès des tribunaux et du trésor public ; à ce titre, il fut appelé à la barre dans plusieurs procès célèbres, afin de déterminer l'authenticité de lettres signées (procès Babeuf, Drouet, Custine).

Il fut membre de différentes sociétés :

  • membre de l'AcadĂ©mie royale d'Ă©criture, depuis au moins 1772. En , il lut dans cette AcadĂ©mie un discours sur l'art de l'Ă©criture « dont il dĂ©tailla les avantages ainsi que les dangers auxquels expose une Ă©criture nĂ©gligĂ©e. EffrayĂ© de la multiplicitĂ© des mauvaises Ă©critures, il dĂ©montra qu'elles provenoient, la plupart, du dĂ©faut de libertĂ© des mains » (L'esprit des journaux, , p. 273).
  • membre du Bureau acadĂ©mique d'Ă©criture, depuis 1779 et jusqu'en 1789 au moins [4], et en a Ă©tĂ© quelques annĂ©es secrĂ©taire, puis secrĂ©taire perpĂ©tuel. Il contribua Ă  plusieurs reprises aux MĂ©moires Ă©ditĂ©s par ce Bureau, entre 1779 et 1788 au moins. Comme expert en Ă©critures, il fut appelĂ© Ă  la barre lors du procès Babeuf, et prouva que quantitĂ© de lettres Ă©taient fausses.
  • membre de la SociĂ©tĂ© libre d'institution , dont il fut le prĂ©sident en 1798.

Dans le Mercure de France de , « le sieur Harger, Expert-Ecrivain-Verificateur, ancien professeur de vérifications & ancien professeur de grammaire françoise en l'Académie royale d'écriture, donne avis qu'indépendamment des leçons particulières qu'il donne tous les jours chez lui, excepté le jeudi (...) il fera, d'après les meilleurs auteurs modernes, plusieurs cours de grammaire par an » (p. 201).

Ses Observations ne parlent que d'une quinzaine de maîtres écrivains et ne donnent qu'assez peu d'éléments concrets sur leur biographie[5]. En revanche Harger insiste sur les filiations professionnelles : Jean-Baptiste Alais de Beaulieu eut pour élèves Olivier-François Sauvage, Louis Rossignol, Nicolas Marlié, Louis Michel et nombre d'autres qui formaient au début du XVIIIe siècle le gros de la Communauté des maîtres écrivains jurés. Louis Rossignol eut lui-même pour élèves Pierre-Benjamin Gallemant, Hénard, Charles Paillasson et André-François Roland.

Ĺ’uvres

  • Alexis-Joseph Harger. L’Art de l’écriture dĂ©montrĂ© tant par des modèles que par des discours et dissertations sur ses principes : ouvrage dans lequel on combat des idĂ©es fausses sur l’enseignement de cet art, et oĂą l’on fait voir que l’art de vĂ©rifier en est une dĂ©pendance naturelle ; que l’on ne peut ĂŞtre bon vĂ©rificateur qu’après avoir mĂ©ditĂ© et enseignĂ© les vrais principes de l’écriture'... Paris : l’auteur, An XII-1804. In-2°, 30 p. et 22 pl. (Paris BNF).
  • Observations biographiques sur les artistes Ă©crivains, lues dans la sĂ©ance publique du 20 ventĂ´se [An VI]. In MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© libre d’institution de Paris 1 (An VI) p. 17-23. (Paris BNF : R-23769).

Notes

  1. ce qui correspond à l'âge qu'il déclare avoir lors de trois procès : 57 ans lors du procès de Custine, en juillet-août 1793 : 60 ans déclarés lors du procès Drouet en messidor an IV, soit juillet 1796 ; 60 et 61 ans déclarés en ventôse an V, soit février 1797 durant le procès Babeuf.
  2. Paris ANF : Y 9335-9340, cité d'après Métayer 2000 p. 396.
  3. Paris ANF : Y 9519, cité d'après Métayer 2000 p. 396.
  4. Archives de Paris : 2 AZ-2 et 1 AZ 51, Délibérations et liste des experts du Bureau académique d'écriture ; Paris ANF : U 1398, cités d'après Métayer 2000 p. 396.
  5. HĂ©las, rien qui soit comparable aux travaux de Jean Henri Prosper Pouget parus en 1767.

Références

  • Christine MĂ©tayer. "Au tombeau des secrets" : les Ă©crivains publics du Paris populaire, Cimetière des Saints-Innocents, XVIe-XVIIIe siècle, Paris : Albin Michel, 2000.

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