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Alexandre du Puy-Montbrun

Alexandre du Puy-Montbrun, marquis de Saint-André, né en 1600 à Montbrun-les-Bains et mort le au Château de la Nocle, La Nocle-Maulaix, est un chef militaire huguenot, qui fut lieutenant-général des armées du roi de France, officier au service du roi de Suède, gouverneur de Poméranie, gouverneur du Nivernais et capitaine-général des armées de terre de la République de Venise[1].

Alexandre du Puy de Montbrun
Marquis de Saint-André
Alexandre du Puy-Montbrun

Naissance
Montbrun-les-Bains, DrĂ´me
Décès
Château de la Nocle , La Nocle-Maulaix
Origine Drapeau du royaume de France Royaume de France
Arme Cavalerie
Grade lieutenant général des armées du roi de France
Années de service 1614
Commandement 1630 armée protestante, 1631 armée de Venise, 1634 armée du roi de Suède, armée du duc de Saxe-Weimar, 1638 régiment chevau-légers français au siège de Turin, etc.
Conflits Guerre du Piémont, guerre du Languedoc,
Faits d'armes Prise de Mantoue, bataille de Leipzig, bataille de Nuremberg
Famille famille du Puy-Montbrun

Il s'est rendu célèbre par une brillante carrière militaire, qui lui assurait des droits au titre de maréchal de France, que le cardinal de Mazarin lui refusa après l'avoir promis[2].

Famille

Alexandre du Puy-Montbrun, fils de Jean-Alleman du Puy, marquis de Montbrun et de Lucrèce de La Tour-Gouvernet, appartenait à la famille du Puy-Montbrun, l'une des plus illustres familles de la noblesse chevaleresque du Dauphiné[3], éteinte en 1871[4].

Il est le petit-fils de Charles du Puy-Montbrun, célèbre capitaine huguenot[5].

Biographie

À l'âge de sept ans, il est placé avec ses deux aînés[6], auprès du Dauphin, futur Louis XIII, avec la qualité d'enfant d'honneur[7] - [8].

À l'âge de quatorze ans, il rejoint en Piémont le maréchal de Lesdiguières qui lui confia une compagnie dans son régiment[7] - [8].

En 1621, lorsque le duc Henri II de Rohan, chef militaire des Huguenots dans le Languedoc, prit les armes, il le rejoignit pour lui offrir ses services. Comme il commençait Ă  jouir d'une grande rĂ©putation de bravoure, le duc le fit partir avec 300 hommes d'infanterie. Alexandre du Puy-Montbrun entra Ă  Montauban[9] sans essuyer de pertes et attaqua et soumit les châteaux voisins[10].

En 1625, il rejoignit une seconde fois le duc de Rohan qui préparait une nouvelle insurrection et celui-ci lui confia à nouveau le gouvernement de Montauban[10].

En 1626, devant son renom et sa bravoure, les Nîmois demandèrent sans succès au duc de Rohan de le nommer lieutenant-général de l'armée protestante[11].

C'est surtout dans la dernière guerre de religion qu'Alexandre du Puy-Montbrun se signala de nombreuses fois par son courage[11].

En 1628 le duc de Rohan lui donna le grade de marĂ©chal de camp et le commandement d'une levĂ©e de 1 500 hommes dans le Languedoc et l'envoya au secours des protestants du Vivarais oĂą il occupa Privas[11]. Louis XIII lui proposa alors 100 000 Ă©cus pour libĂ©rer la place mais Montbrun refusa en lui disant qu'il Ă©tait homme d'honneur et il fit jurer aux habitants de se dĂ©fendre jusqu'Ă  la mort et renforcer les fortifications. Le la reddition de la ville met fin au siège, le roi s'empare de la ville et fit passer Montbrun en conseil de guerre[12] qui le condamna au cachot[13]. Le roi Ă©crivit Ă  sa mère :

« Parce que ce sont les meilleurs hommes qu'ait Monsieur de Rohan et qu'en les faisant pendre tous comme je ferai et Saint-André le premier, c'est couper le bras droit à Monsieur de Rohan.[14] »

Montbrun fut emprisonné mais réussit à s'échapper lors d'une émeute survenue à la suite de l'explosion d'un baril de poudre, avec peut-être la complicité de Richelieu[15]. Il alla offrir son épée à la République de Venise[16].

En 1630, au service de la République de Venise, il est chargé de secourir Mantoue et s'empare de la place[16].

En 1631, le roi de Suède le prend à son service et lui donne un régiment de cavalerie et un régiment d'infanterie à la tête desquels il défit près de Weimar un corps d'Impériaux. Il participa à la prise de Francfort, battit les Impériaux près de Tangermunde et fit mille prisonniers. Le roi de Suède le nomma gouverneur de Poméranie[16].

Il combattit avec une bravoure sans égale à la bataille de Leipzig et fut blessé à la bataille de Nuremberg[16].

Après la mort du roi Gustave de Suède, il s'attacha au service du duc de Saxe-Weimar[16].

En 1633 Ă  la tĂŞte de 2 000 hommes il arrĂŞta pendant deux jours 8 000 soldats impĂ©riaux. Avec 3 000 soldats il tomba au milieu de 10 000 ImpĂ©riaux mais rĂ©ussit Ă  se sauver avec une partie de sa troupe. Fait prisonnier par Wallenstein Ă  Steinbrunn[17], l'empereur lui proposa d'entrer Ă  son service mais il refusa et fut envoyĂ© Ă  la forteresse de Lindau oĂą il fut prisonnier pendant trois ans[18].

En 1636, échangé contre un frère du général Papenheim, il revint en France. On lui donna une compagnie de chevau-légers[19] et on l'envoya servir sous le duc de Rohan dans la Valteline[18].

En 1637, Il est dans l'armée de Charles de Schomberg duc d'Halluin contre les Espagnols à la Bataille de Leucate[20]. Le Cardinal de Richelieu écrit dans ses mémoires[21]

« A la main droite du régiment de Languedoc donna . le sieur de Saint-André, à la tête de son régiment, soutenu par les communes de Nîmes et de Castres, soutenues par la compagnie de gens d'armes du duc d'Halluin commandée par le comte de Bioule »

En 1638, il obtint un régiment, le régiment de Saint-André-Montbrun cavalerie, à la tête duquel il fait la campagne de Piémont. Il est blessé[22] et fait prisonnier au siège de Turin en 1640, et il est emprisonné à Milan jusqu'en 1642[18].

Il fut élevé pendant sa captivité au grade de maréchal de camp et continua après sa libération à combattre en Italie[18].

En 1648 ou 1649 il fut nommé gouverneur du Nivernais. Créé ensuite lieutenant-général, il commanda l'armée d'Italie puis fut employé en Provence[18].

En 1651 il retourna en Italie, empêcha les Espagnols d'y faire des progrès et en 1652 il conduisit l'armée de Piémont au secours de Barcelone et s'opposa à l'armée de Condé[18].

Devant tant de services, le cardinal Mazarin lui offrit le bâton de maréchal de France à condition qu'il abjure la religion réformée, mais Montbrun refusa et quitta la cour[18] - [8].

En 1655, il reprit du service et fut employé en Italie. Il fut nommé en 1656 commandant-général du Montferrat, du Piémont et du Dauphiné[18].

En 1656, il contribua à la prise de Valence[23] - [24], emporta d'assaut None en 1657 et prit part à toutes les opérations de la campagne[18].

En 1659, mécontent de la Cour, il se retira après s'être démis du gouvernement du Nivernais en faveur de Mazarin et vécut dans la retraite jusqu'en 1668[18].

Il fut nommé général de l’infanterie de la République de Venise en 1668[25] en remplacement du marquis de Ville dit aussi Ghiron Francesco Villa[26]. Accompagné de soixante-huit officiers français[27] il partit exercer un commandement à Candie qu'il tente de défendre[28], mais il ne réussit pas dans cette entreprise[18] - [8] malgré le renfort apporté par le duc de Navailles[29]. On rapporte qu'il y est blessé à l'épaule droite d'une mousquetade, c'est-à-dire d'une salve de tirs de mousquets, en allant inspecter un poste de défense[30].

En 1670, il suivit le comte de Saint-Pol dans son expédition en Pologne puis se retira sur sa terre de La Nocle où il mourut en [31].

La vie et la carrière militaire d'Alexandre du Puy-Monbrun sont le sujet de l'ouvrage de Joseph Mervesin Histoire du marquis de Saint André Montbrun[8].

Notes et références

  1. Nouveau Larousse illustré, 1897-1904, tome VI, page 187.
  2. « Marquis de Magny, Livre d'or de la Noblesse, 1846, p. 371. »
  3. « Annuaire de la pairie et de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe et de la diplomatie, Volume 5, 1847, p. 326. »
  4. Henri Jougla de Morenas, Grand Armorial de France, tome 5, page 396.
  5. Abbé Louis Moreri, Puy (Charles du), dit le brave Montbrun, in Le grand dictionnaire historique, vol. 5, p. 1130-1131, éd. Jean-Baptiste Coignard, 1725,
  6. |« Le journal des sçavans, pour l'année MDCXCVIII, p. 309, Éd. Jean Cusson, 1698 »
  7. « Eugène Haag La France protestante, ou vies des protestants français, qui se sont fait un nom dans l'histoire, 1853, p. 465. »
  8. « Joseph Mervesin Histoire du marquis de Saint André Montbrun, 1698. »
  9. L. Anquez, Un nouveau chapitre de l'histoire politique des réformés de France (1621-1626), p. 293-295, Éd. A. Durand, 1865
  10. « Eugène Haag La France protestante, ou vies des protestants français, qui se sont fait un nom dans l'histoire, 1853, p. 466. »
  11. « Eugène Haag La France protestante, ou vies des protestants français, qui se sont fait un nom dans l'histoire, 1853, p. 467. »
  12. Eugène Haag La France protestante, ou vies des protestants français, qui se sont fait un nom dans l'histoire, 1853, p. 468-470
  13. Journal des débats politiques et littéraires, 6 novembre 1929, col. 5, p. 2, Paris, no 161, 1929
  14. Manucrit de Béthune cité dans : Richelieu, Mazarin, la Fronde et le règne de Louis XIV Titre Richelieu, Mazarin, la Fronde et le règne de Louis XIV, Volume 4 Richelieu,Jean Baptiste Honoré Raymond Capefigue, Mazarin, la Fronde et le règne de Louis XIV, Éd. L. Hauman et Compe, 1835, p. 282
  15. Histoire de France depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1789, vol. 12, p. 588-589, Éd. Furne, 1844
  16. « Eugène Haag La France protestante, ou vies des protestants français, qui se sont fait un nom dans l'histoire, 1853, p. 470. »
  17. Bulletin de la Société belfortaine d'émulation :p. 35, L. Klipffel, La Guerre de Trente-Ans dans la région de Belfort, 1907
  18. Eugène Haag La France protestante, ou vies des protestants français, qui se sont fait un nom dans l'histoire, 1853, p. 471.
  19. Stéphane Thion, Les armées françaises de la guerre de trente ans, Auzielle, LRT, coll. « Soldats du passé », , 173 p. (ISBN 978-2-917747-00-1, OCLC 300130063, présentation en ligne)
  20. Stéphane Thion 2008, p. 129
  21. Mémoires du Cardinal de Richelieu, sur le règne de Louis XIII : depuis 1610 jusqu'à 1638, vol.10, p. 175, Éd. Foucault, 1823
  22. Jean François Louis d' Hozier, L'impot du sang: ou, La noblesse de France sur les champs de bataille, vol. 3, p. 148, Éd. Au Cabinet historique, 1878
  23. Hippolyte Jules Pilet de La Mesnardière, Relations de guerre, contenant le Secours d'Arras en l'année 1654 ; le Siège de Valence, en l'année 1656 : le Siège de Dunkerque en l'année 1658, éd. Gervais Clovzier, 1672, p. 85
  24. Lettre de M. le marquis de Saint-André-Montbrun, lieutenant général en chef des armées du roi en Italie, écrite à M. de La Faye à Paris, contenant tout ce qui s'est passé en la réduction de la ville de Valance à l'obéissance du roi, le 16 septembre 1656, éd. A. Lesselin, Paris, 1656
  25. Le grand dictionnaire historique ou Le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, p. 634, Éd. les libraires associés, 1759
  26. Özkan Bardakci et François Pugnière (préf. Robert Sauzet), La dernière croisade : les français et la guerre de Candie, 1669, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 182 p. (ISBN 978-2-7535-0642-8, OCLC 1101116223, présentation en ligne)
  27. Jean Tulard, Histoire de la Crète, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je? » (no 1018), , 128 p. (ISBN 978-2-13-036274-6, OCLC 802603701), p. 108
  28. Jean-François Lacroix, Dictionnaire historique des sieges et batailles mémorables de l'histoire ancienne et moderne, p. 363, Éd. Vincent, 1771
  29. Francis Gutton, Sous l'emblème de la croix de Saint-Jean-de Jérusalem : la chevalerie hospitalière et militaire de l'Ordre de Malte, Paris, P Lethielleux, , 248 p. (ISBN 978-2-249-60145-3, OCLC 639578808), p. 162
  30. Théophraste Renaudot, Gazette : De Venise 20 décembre 1868, Paris, 1669, p. 44
  31. « Eugène Haag La France protestante, ou vies des protestants français, qui se sont fait un nom dans l'histoire, 1853, p. 472. »

Bibliographie

Article connexe

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