Accueil🇫🇷Chercher

Albert Tanant

Albert Joseph Tanant (1869-1945) est un général de division français du XXe siècle, auteur de plusieurs ouvrages sur le rôle et les qualités d'un officier d’état-major. Les réflexions de l’auteur sont considérées comme restant très actuelles[1].

Albert Joseph Tanant
Albert Tanant
Discours du général Tanant lors de la remise
d'un nouveau drapeau Ă  Saint-Cyr

Naissance
Charmes
DĂ©cès (Ă  76 ans)
Grenoble
Origine Drapeau de la France France
Arme Infanterie
Grade Général de Division
Années de service 1888 – 1931
Commandement 29e Bataillon de Chasseurs
33e Division d'Infanterie
Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr
43e Division d'Infanterie
Conflits Première Guerre mondiale
Distinctions Grand officier de la LĂ©gion d'Honneur
Hommages Prix Montyon (1927 et 1938)
Autres fonctions Membre des Croix-de-feu
Famille Père du colonel Pierre Tanant

Il est né le à Charmes et est décédé le à Grenoble.

Il est le père du colonel Pierre Tanant, connu en tant que auteur d’un ouvrage qui a fait rĂ©fĂ©rence sur le maquis du Vercors1, dont il Ă©tait chef d'Ă©tat-major militaire.

Carrière

Il est Ă©lève Ă  l'Ecole spĂ©ciale militaire de Saint-Cyr en 1888-1889 (« Grand Triomphe Â»), puis Ă©lève de la 33e promotion de l’école SupĂ©rieure de Guerre (1907-1911).

Lors de la déclaration de la guerre en 1914, il est chef de corps du 29e Bataillon de Chasseurs stationné dans l’est de la France. Après la bataille de la Marne (), il est nommé par le général Joffre à l'état-major général de l'armée de Chalons devenue 3e Armée, en tant que chef du 3e bureau (chargé des opérations) puis chef d'état-major. Il commande la 33e division d' au en étant promu général de brigade le .

Il commande l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr de 1919 à 1925.

Il est promu général de division ayant rang de commandant de corps d'armée le . Il commande la 43e Division d'Infanterie à Strasbourg puis est promu commandant de la Xe région militaire à Rennes en 1928. Atteint par la limite d'âge en 1931, il se retire à Saint-Dié.

Il est le père de 5 enfants, dont 3 garçons ayant tous embrassé la carrière militaire, dont le Colonel Pierre Tanant (1907-1988), connu en tant que chef d’état major du maquis du Vercors et auteur d’un ouvrage qui a fait référence sur cet épisode important de la résistance intérieure française ("Vercors, haut lieu de France").

Il est Grand officier de la légion d'honneur ().

Activités politiques

Membre des Croix-de-feu, il prĂ©side la rĂ©union constitutive de la section d'Épinal en 1933 et en devient prĂ©sident d'honneur. Il fait partie des rĂ©seaux « nationaux Â» en 1934-1935, Ă  Épinal et Ă  Saint-DiĂ©, afin d'Ĺ“uvrer Ă  l'union des droites. Il participe Ă  l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale du Centre vosgien d'action rĂ©publicaine, sociale et agraire - structure locale liĂ©e Ă  la FĂ©dĂ©ration rĂ©publicaine et aux Jeunesses patriotes - Ă  Épinal en . Il prĂ©side le Front national de Saint-DiĂ©, constituĂ© au printemps 1934[2]. Il en est le prĂ©sident d'honneur en 1935. Le Front national implose Ă  Saint-DiĂ© au moment des municipales en 1935[3].

Il participe Ă  la fondation en d'un pĂ©riodique local, L'Avenir des Vosges (1935-1936), chargĂ© de prĂ©parer les Ă©lections de 1936 et de promouvoir « l'entente, l'union dans l'action contre des adversaires unis » et « la discipline contre la tyrannie moscovite »[4]. Son nom est mis en avant. Il est actionnaire de la sociĂ©tĂ© qui l'Ă©dite, la Presse dĂ©odatienne.

Ouvrages

Le général Albert Tanant est l'auteur de plusieurs ouvrages et articles, notamment :

  • « La troisième armĂ©e dans la bataille, souvenir d’un chef d’état-major » - collection de l'École supĂ©rieure de guerre - 1919, 1922 - rĂ©cit autobiographique couvrant la pĂ©riode allant de l’immĂ©diat avant-guerre Ă  la fin de la bataille de Verdun () . Il s’agit d’un carnet de route dans lequel l’auteur dĂ©crit de manière chronologique ses activitĂ©s d’officier d’état-major d’armĂ©e. Cet ouvrage met en relief trois types de problèmes liĂ©s au fonctionnement interne des Ă©tats-majors en temps de guerre qu’il convient dès le temps de paix de prendre en considĂ©ration. Son rĂ´le est Ă  la fois de conduire les opĂ©rations mais aussi de rassurer, de motiver, voire de galvaniser les unitĂ©s dans des situations extrĂŞmes. Par ailleurs, avec mesure mais sans concession, il indique ses doutes sur l’efficacitĂ© de la doctrine de l’offensive Ă  outrance et notamment de l’effet que produira la charge Ă  la baĂŻonnette face Ă  la puissance de feu moderne. Il livre aussi ses rĂ©flexions personnelles sur les qualitĂ©s d’un officier d’état-major, ses rapports avec le gĂ©nĂ©ral commandant l’armĂ©e et les officiers commandant la troupe. Il met Ă©galement en relief l’évolution des structures de l’état-major d’armĂ©e en deux ans de conflit dont l’augmentation inquiĂ©tante de leurs effectifs. 150 officiers pour un Ă©tat-major d’armĂ©e en pleine bataille de Verdun[5].
  • « La Discipline dans les armĂ©es françaises »
- Prix Montyon 1938 de l’Académie française
  • « NapolĂ©on, chef de guerre » - article de la Revue de Paris - 1920 - oĂą il rĂ©fute l'idĂ©e que tous les principes appliquĂ©s Ă  l'Ă©poque NapolĂ©onienne puissent ĂŞtre appliquĂ©s sans ĂŞtre adaptĂ©s. Dans cet article le gĂ©nĂ©ral Tanant explique que "[les] revers de 1914 s'expliquent par un attachement maladroit aux prĂ©tendus principes napolĂ©oniens ». Il dĂ©gage le principe essentiel de la mĂ©thode napolĂ©onienne et identifie les principes napolĂ©onien toujours d'actualitĂ© (il ne s'agit pas d'ĂŞtre le plus fort au total, il faut l'ĂŞtre au point voulu, concentration des forces par l'Ă©conomie des forces, quand l'armĂ©e principale de l'ennemi est battue le reste tombe tout seul)[6].
  • « L’officier de France » - la Renaissance du livre Paris - 1927 - 5 Ă©ditions
- Prix Montyon 1927 de l’Académie française
  • « Plutarque n’a pas menti » - la Renaissance du livre - 3 Ă©dition de 1925 Ă 1930 - Ă©crit en rĂ©ponse au livre polĂ©mique "Plutarque a menti" de Jean de Pierrefeu attaquant les officiers et Ă  leurs mĂ©thodes tactiques et stratĂ©giques, bâti comme un dialogue fictif entre l’auteur et son « dĂ©mon familier Â» incarnation d’un esprit conforme aux « bonnes mĹ“urs françaises Â»[7].

Notes et références

  1. source : Centre d'Enseignement Supérieur de la Marine
  2. Il participe à la réunion constitutive en mai, aux côtés de Jean Bailly, chef des JP d'Épinal et membre du comité du Centre vosgien, Maurice Cochinaire de L'Action française, chef des Camelots du roi en Lorraine, Petitnicolas, responsable local à Saint-Dié de la Solidarité française, Adrien Sadoul, avocat et militant républicain national, et Henri Maire, rédacteur en chef du quotidien spinalien Le Télégramme des Vosges et militant actif républicain national.
  3. Source Jean-François Colas, Les Droites nationales en Lorraine dans les annĂ©es 1930 : acteurs, organisations, rĂ©seaux, thèse de doctorat, UniversitĂ© de Paris X-NANTERRE, 2002, 3 volumes.
  4. L'avenir des Vosges, no 1, 7 décembre 1935
  5. Résumé extrait de la fiche de lecture du Centre d'Enseignement Supérieur de la Marine - CESM (visible in-extenso sur http://public.st-cyr.terre.defense.gouv.fr/fiches_complementaires/La%20troisi%C3%A8me%20arm%C3%A9e%20dans%20la%20bataille,%20souvenir%20d%E2%80%99un%20chef%20d%E2%80%99%C3%A9tat%20major.pdf)
  6. Article disponible in-extenso sur la Bibliothèque Numérique de la Fondation Napoléon (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k17577t.image.f51) - avis extrait du figaro littéraire du dimanche disponible sur https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k273379n/f2.vocalTextePage
  7. Extrait disponible sur https://archive.org/stream/plutarquenapasm00pari/plutarquenapasm00pari_djvu.txt

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.