Albert Barraud
Le docteur Albert Barraud, né le à Khenchela dans le département de Constantine en Algérie et mort le dans la baie de Lübeck en Allemagne est un médecin bordelais résistant.
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Albert Henri Barraud |
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Biographie
Albert Henri Barraud est né le à Khenchela, une petite ville des Aurès dans le département de Constantine[1]. Après des études au prytanée de La Flèche[1], il s'inscrit à la faculté de médecine de Bordeaux, dont il sort en 1934 docteur en oto-rhino-laryngologie[2].
Restant à Bordeaux, il exerce alors comme chef de clinique à l'hôpital Saint-André, et consulte en ville dans son cabinet de la rue Fondaudège[3]. Il aurait habité, après 1925, le château des Arts à Talence[4] - [Note 1]. Quand éclate la guerre, Albert est marié et père de trois enfants[1].
La RĂ©sistance
Mobilisé en Syrie en 1939[3], il rentre à Bordeaux avant et reprend ses fonctions à l'hôpital Saint-André. Il y contribue à la mise en place[3] et devient un des dirigeants du groupe de résistance Tête — du nom de son commandant, Marcel Tête —, affilié à l'OCM[1]. Fort d'une vingtaine[3] ou d'une trentaine[1] de membres issus du milieu hospitalier[3], le groupe apporte notamment une aide logistique aux détenus du fort du Hâ ou à d'autres clandestins (papiers et certificats pour éviter la déportation) et aide au passage des fugitifs vers l'Espagne[1]. Profitant en tant que soignants de laissez-passer nocturnes[3], le groupe cache des armes, des explosifs et des munitions dans l'internat de l'hôpital au cours de l'année 1943[1]. En , Albert Barraud entre dans un groupe du réseau Mithridate baptisé L'Alouette. Il est le médecin-chef départemental de l'OCM et de l'Armée secrète[1] à partir de [2].
Arrestation et déportation
Après Marcel Tête en , Albert Barraud est arrêté dans son cabinet par le commissaire Poinsot le [1], sur dénonciation[3] - [Note 2]. La police française l'enferme au fort du Hâ, puis le livre à la Gestapo qui le transfère au camp de Compiègne-Royallieu le [1].
Le [2], il est déporté au camp de Neuengamme. À partir d', il se consacre à soigner les prisonniers à l'infirmerie principale du camp[1].
Libération et décès
En , il est évacué par les Allemands qui exfiltrent des déportés vers la Suède[1]. Il embarque sur un paquebot surchargé, le Cap Arcona. Mais le navire est bombardé par les Anglais dans la baie de Lübeck le et prend feu. Albert se serait jeté à l'eau, mais aurait été heurté par la chute d'une chaloupe depuis un pont supérieur ; il périt, comme près de 8 000 personnes[3].
Hommages
Par décret du , la Médaille de la Résistance française lui est attribuée à titre posthume[1].
Ă€ Bordeaux, la rue du Docteur Albert-Barraud porte son nom depuis 1946, ainsi qu'une Ă©cole primaire de cette voie[3].
En , sa petite-fille la comédienne[5] Marie Barraud publie sa biographie sous le titre Nous, les passeurs[6].
Notes et références
Notes
- Au 109, rue Camille-Pelletan. François Mauriac s'y maria quelques années auparavant.
- C'est le docteur Jean Poinot, autre chirurgien de Saint-André récemment libéré d'un camp qui prend alors la direction du groupe, désormais intégré au réseau Gallia-Regina.
Références
- Paulina Brault, « Musée de la résistance en ligne », sur museedelaresistanceenligne.org (consulté le )
- Laurent Cardonnet, Contribution à l'étude des étudiants en médecine et des médecins morts pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale, Paris, Université Paris-Descartes, , 134 p., p. 76
- Michel Colle, « Albert Barraud (rue du docteur) », Une rue, un médecin dans Bordeaux,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Cadish, « Le souvenir de Mauriac », SudOuest.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « D’un père à l’autre », SudOuest.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Marie BARRAUD, Nous, les passeurs, Groupe Robert Laffont, (ISBN 9782221198797, lire en ligne)