Al-Badr (Pakistan oriental)
Al-Badr (bengali : আল বদর) était une force paramilitaire, composée principalement de musulmans bihari[1], qui a opéré au Pakistan oriental contre le mouvement nationaliste bengali pendant la guerre de libération du Bangladesh, sous le patronage du gouvernement du Pakistan[2] - [3].
Al-Badr | |
Situation | |
---|---|
RĂ©gion | Pakistan |
Création | 1971 |
Type | Organisation paramilitaire |
Engagement | Guerre de libération du Bangladesh |
Allégeance | Pakistan |
Étymologie
Le nom de la formation paramilitaire, Al-Badr, signifie la pleine lune et fait référence à la bataille de Badr[4].
Histoire
Organisation
Al-Badr a été constitué en sous les auspices du général Amir Abdullah Khan Niazi, alors chef du commandement est de l'armée pakistanaise. Les membres d'Al-Badr ont été recrutés dans les écoles publiques et les madrasas (écoles religieuses)[3]. Le commandement de l'armée pakistanaise avait initialement prévu d'utiliser les milices recrutées localement (Al-Badr, Razakar, Al-Shams) pour surveiller les villes du Pakistan oriental et les unités de l'armée régulière pour défendre la frontière avec l'Inde[5]. La plupart des membres d'Al-Badr semblent avoir été Biharis[6].
Malgré leurs similitudes dans leur opposition à l'indépendance du Bangladesh, le Razakar et Al-Badr avaient des différences ; les Razakars s'opposaient aux Mukti Bahini en général, tandis que les tactiques d'Al-Badr étaient le terrorisme et les meurtres politiques. Les trois groupes opéraient sous commandement pakistanais[2].
Dissolution
Après la reddition de l'armée pakistanaise le , Al-Badr a été dissous avec le Razakar et Al-Shams. De nombreux membres de cette unité d'élite ont été arrêtés. Cependant, à l'époque du président Sheikh Mujibur Rahman, tous les collaborateurs, y compris ceux d'Al-Badr, ont été graciés et en 1975 toute tentative de les juger a été abrogée[7].
Crimes de guerre
Al-Badr a perpétré des atrocités contre des civils pendant la guerre de 1971, en particulier le massacre d'intellectuels à Dhaka, le [8]. Ils ont ensuite jeté les corps dans le quartier de Rayer Bazaar (en) à Dhaka[2]. Selon le journaliste Azadur Rahman Chandan, Al-Badr a été lancé expérimentalement à Jamalpur, dans la région de Mymensingh, en , en tant que force volontaire avec les militants d'Islami Chhatra Shangha comme premières recrues pour faire la guerre aux combattants nationalistes[9]. Ils ont été enrôlés et formés sous la direction de Mohammad Kamaruzzaman, le secrétaire général adjoint de la Jamaat[9] - [10].
Dirigeants d'Al-Badr condamnés
Motiur Rahman Nizami[11] a été reconnu coupable de crimes de guerre et exécuté le [12] tout comme Mir Quasem Ali (en)[13] exécuté le 3 septembre 2016[14], pendu à la prison de Kashimpur à Gazipur le [15] - [16]. Ashrafuz Zaman Khan (en) et Chowdhury Mueen-Uddin (en) ont tous deux été condamné à mort par contumace, ne se trouvant plus au pays lors du jugement[17] - [18]. Ali Ahsan Mohammad Mojaheed (en) a été condamné à mort par le Tribunal pénal international du Bangladesh le , devenant ainsi l'un des premiers ministres du monde à être pendu[19] - [20].
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Al-Badr (East Pakistan) » (voir la liste des auteurs).
- D'Costa 2011, p. 103.
- « Al-Badr - Banglapedia », sur en.banglapedia.org (consulté le )
- Sisson et Rose 1990, p. 165.
- Haqqani 2010, p. 79.
- Siddiqi 2005.
- Siddiqi 2005, p. 153.
- (en) MD Saidul Islam, « “Minority Islam ” in Muslim Majority Bangladesh: The Violent Road to a New Brand of Secularism », sur web.archive.org, Journal of Muslim Minority Affairs, Vol. 31, (consulté le )
- Sarmila Bose, « Anatomy of Violence: Analysis of Civil War in East Pakistan in 1971 », Economic and Political Weekly, vol. 40, no 41,‎ , p. 4463–4471 (ISSN 0012-9976, lire en ligne, consulté le )
- (en) « What we need to remember », sur The Daily Star, (consulté le )
- (en-GB) Agencies, « Islamist opposition leader executed for war crimes in Bangladesh », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
- Hiranmay Karlekar, Bangladesh: The Next Afghanistan?, New Delhi, Sage, (ISBN 978-0-7619-3401-1), p. 152
- Mohiuddin Faruq, « Supreme Court seals fate of Nizami, confirms Jamaat chief's death sentence for horrific war crimes », bdnews24.com,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Supreme Court to fix war criminal Mir Qausem's appeal hearing on Wednesday », bdnews24.com,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Don't interfere, Bangladesh tells Pakistan after remark on Mir Quasem Ali hanging », The Economic Times,‎ (lire en ligne)
- PressTV, « Bangladesh hangs tycoon for 'war crimes' », PressTV,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Bangladesh executes last prominent Jamaat leader », sur www.aljazeera.com (consulté le )
- Suliman Niloy et Quazi Shahreen Haq, « Ashraf, Mueen to hang for intellectuals murder », sur bdnews24.com (consulté le )
- (en) « Charges against Mueen, Ashraf accepted », sur The Daily Star, (consulté le )
- Monor Kabir, Politics and development of the Jamaat-e-Islami, Bangladesh, New Delhi, South Asian Publishers, (ISBN 978-8170033059), p. 67
- (en) « HANGED, TOGETHER », sur The Daily Star, (consulté le )
Bibliographie
- (en) Bina D'Costa, Nationbuilding, Gender and War Crimes in South Asia., Routledge, , 246 p. (ISBN 9780415565660, lire en ligne)
- (en) Richard Sisson et Leo E. Rose, War and Secession : Pakistan, India, and the Creation of Bangladesh, University of California Press, , 338 p. (ISBN 9780520062801)
- (en) Husain Haqqani, Pakistan : Between Mosque and Military., Carnegie Endowment, , 397 p. (ISBN 9780870032851, lire en ligne)
- (en) Abdul Rahman Siddiqi, East Pakistan: The Endgame : An Onlooker's Journal 1969-1971., Oxford University Press, , 276 p. (ISBN 978-0195799934)