Aide-soignant
Le mĂ©tier d'aide-soignant fait partie des professions paramĂ©dicales. Son activitĂ© se centre principalement sur l'aide aux personnes soignĂ©es dans lâincapacitĂ© d'assumer seules leurs besoins primaires. Il assure Ă©galement le maintien de l'hygiĂšne hospitaliĂšre en collaboration avec l'agent des services hospitaliers. L'aide-soignant travaille Ă©galement en Ă©troite collaboration et sous la responsabilitĂ© de l'infirmier pour une partie de son rĂŽle propre qu'il peut effectuer au sein de l'Ă©quipe pluriprofessionnelle gravitant autour des personnes soignĂ©es. Il contribue Ă la rĂ©alisation de certains soins, notamment une partie des soins fondamentaux afin de pallier l'incapacitĂ© de rĂ©aliser certains actes de la vie quotidienne, comme se laver, sâhabiller, boire, respirer, bouger, ou manger seul.
Forme féminine |
Aide-soignante |
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MĂ©tiers voisins |
DiplĂŽmes requis |
DiplĂŽme dâĂtat dĂ©livrĂ© par les Instituts de formation d'aides soignants |
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Horaires |
39 h (du lundi au dimanche) - En France |
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Le terme d'aide-soignant dĂ©signe Ă©galement le corps de mĂ©tier comprenant ce mĂ©tier, celui d'auxiliaire de puĂ©riculture et celui d'aide mĂ©dico-psychologique, ainsi que celui d'agent des services hospitaliers[1] qualifiĂ©. C'est d'ailleurs sous ce terme que le dĂ©cret qui rĂ©git leur exercice les dĂ©finit. L'aide-soignant en France travaille en collaboration et sous la responsabilitĂ© de lâinfirmier.
Pour devenir aide-soignant, il faut passer un diplĂŽme d'Ă©tat aide-soignant (DEAS). Il n'a rien de commun avec les auxiliaires, les ASH, qui ne sont pas du personnel paramĂ©dical. Les soins prodiguĂ©s par les aides-soignants sont divers et ne peuvent pas ĂȘtre rĂ©duits aux soins de nursing (actes de la vie quotidienne). Ainsi dans les hĂŽpitaux, les aides-soignants travaillent aussi dans des services dits "spĂ©cialisĂ©s" tels que les urgences, rĂ©animation, psychiatrie, blocs opĂ©ratoires, salle de surveillance post-interventionnelle (SSPI), de dĂ©contamination, etc.
En France
Statut juridique
Le statut d'aide-soignant dĂ©pend principalement de deux arrĂȘtĂ©s :
- l'arrĂȘtĂ© du relatif Ă la formation conduisant au diplĂŽme dâĂtat dâaide-soignant, qui dĂ©finit un rĂ©fĂ©rentiel de formation dans son annexe I[2] ;
- l'arrĂȘtĂ© du relatif aux modalitĂ©s dâorganisation de la validation des acquis de lâexpĂ©rience pour lâobtention du diplĂŽme dâĂtat dâaide-soignant qui dĂ©finit un rĂ©fĂ©rentiel dâactivitĂ©s dans son annexe IV[3].
ConformĂ©ment Ă ces deux arrĂȘtĂ©s :
- « lâaide-soignant exerce son activitĂ© en collaboration et sous la responsabilitĂ© de lâinfirmier, dans le cadre du rĂŽle propre dĂ©volu Ă celui-ci » ;
- « dans ce cadre, lâaide-soignant rĂ©alise des soins liĂ©s aux fonctions dâentretien et de continuitĂ© de la vie visant Ă compenser partiellement ou totalement un manque ou une diminution de lâautonomie de la personne ou dâun groupe de personnes. Son rĂŽle sâinscrit dans une approche globale de la personne soignĂ©e et prend en compte la dimension relationnelle des soins. Lâaide-soignant accompagne cette personne dans les activitĂ©s de sa vie quotidienne, il contribue Ă son bien-ĂȘtre et Ă lui faire recouvrer, dans la mesure du possible, son autonomie » ;
- « travaillant le plus souvent dans une Ă©quipe pluriprofessionnelle, en milieu hospitalier ou extrahospitalier, lâaide-soignant participe, dans la mesure de ses compĂ©tences et dans le cadre de sa formation, aux soins infirmiers prĂ©ventifs, curatifs ou palliatifs. Ces soins ont pour objet de promouvoir, protĂ©ger, maintenir et restaurer la santĂ© de la personne, dans le respect de ses droits et de sa dignitĂ©. »
Le diplĂŽme d'Ătat dâaide-soignant (DEAS) est obtenu soit dans le cadre de la validation des acquis de l'expĂ©rience, soit en formation initiale, soit en apprentissage (de 17 Ă 25 ans). La formation par apprentissage n'est proposĂ© que par certaines Ă©coles, mais tend Ă se gĂ©nĂ©raliser. Ce diplĂŽme est de niveau IV dans la nouvelle codification LMD.
Formation en France
Seuls les titulaires du diplÎme d'état d'aide-soignant peuvent exercer ce métier. La formation dure 12 mois dont 17 semaines de cours théoriques (en institut agréé par le ministÚre de la Santé) et 24 semaines de stage.
AccĂšs
Pour suivre cette formation de 12 mois, le candidat passe par un systĂšme dâexamen de dossiers âqui permettra dâidentifier des compĂ©tences clĂ©s pour ce mĂ©tierâ, et, pour ceux qui auront Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s, cet examen sera complĂ©tĂ© par un entretien, pour confirmer lâinscription et âsâassurer de la pertinence de cette orientationâ. Aucun diplĂŽme n'est requis pour se prĂ©senter aux Ă©preuves d'admissibilitĂ©, le tout Ă©tant d'ĂȘtre ĂągĂ© d'au moins 17 ans au de l'annĂ©e de l'examen.
Les candidats titulaires d'un diplĂŽme de niveau IV (baccalaurĂ©at, DAEUâŠ) sont dispensĂ©s de l'Ă©preuve d'admissibilitĂ© (Ă©preuve Ă©crite) et se prĂ©sentent directement Ă l'Ă©preuve d'admission (oral). Les candidats titulaires d'un titre ou diplĂŽme du secteur sanitaire ou social homologuĂ© au minimum au niveau V (BEP sanitaire et social, BEP accompagnement soins et services aux personnes, BEPA services aux personnes, CAP petite enfance) sont Ă©galement dispensĂ©s de l'Ă©preuve Ă©crite et devront passer une Ă©preuve orale devant un jury qui, au vu des motivations du candidat et de son dossier scolaire, validera ou non son admission en formation.
Examen
Depuis le 13 février 2020, le concours d'entrée requis pour intégrer l'IFAS (Institut de formation d'aide soignant) est supprimé. Il a été remplacé par un entretien oral valorisant davantage les qualités attendues[4]. La validation du DiplÎme d'état d'aide soignant et soumise à l'obtention des 5 blocs de compétences acquis en formation théorique et pratique dans le milieu professionnel.
Enseignement de la formation initiale
La formation se compose de 41 semaines de cours :
- 17 semaines de cours théoriques (595 heures)
- 24 semaines de stages[5] (840 heures).
L'enseignement est donné sous forme de modules :
- Accompagnement d'une personne dans les activités de la vie quotidienne
- L'Ă©tat clinique d'une personne
- Les soins
- Ergonomie
- Relation et communication
- HygiĂšne des locaux hospitaliers
- Transmission des informations
- Organisation du travail
Chaque module est validé soit par un écrit comportant des questions à réponse ouverte courte (QROC) et/ou questionnaires à choix multiples (QCM), soit par une mise en situation professionnelle. L'élÚve doit également obtenir l'attestation pour la formation aux gestes et soins d'urgence, entrant dans le module Les soins. Deux mises en situation professionnelle sont obligatoires : une premiÚre au module 1 et une seconde au module 3. Le jury est un membre de l'équipe du lieu de stage, ainsi qu'un enseignant de l'école d'aide-soignant.
Grille des salaires concernant la France
Le salaire des aides-soignants varie selon plusieurs critÚres, tels que le travail dans le secteur privé ou public, l'ancienneté, le type de contrat, les horaires (jour/nuit), etc.
Dans la Fonction publique, le salaire de base (débutant) suppléé des primes avoisine les 1 370 euros net. Alors qu'en fin de carriÚre, le salaire peut approcher les 1 990 euros.
La grille des salaires des aides-soignants appartient à la catégorie C de la Fonction publique. Celle-ci se divise en trois grilles salariales, selon la classe à laquelle appartient l'aide-soignant.
- La "classe normale" qui comprend 11 échelons, dont l'indice majoré varie de 309 à 369, avec un salaire compris entre environ 1 431 et 1 709 euros[6]
- La "classe supérieure" qui comprend 11 échelons, dont l'indice majoré varie de 310 à 392, avec un salaire compris entre environ 1 436 et 1 815 euros (pour accéder à la classe supérieure, les aides-soignants de classe normale doivent avoir atteint au moins le 5e échelon de leur grade et compter au moins 6 ans de services effectifs dans leur grade)[6]
- La "classe exceptionnelle" qui comprend 7 échelons, dont l'indice majoré varie de 325 à 416, avec un salaire compris entre environ 1 505 et 1 926 euros[6].
Dans le secteur privé, les grilles de salaires diffÚrent du public. En général, le salaire est plus bas dans le public.
En Belgique
En Belgique, le métier d'aide-soignant est quasi similaire à celui exercé en France. Hormis la formation qui dure 18 mois. Certaines écoles proposent ces études, comme l'institut Reine-Fabiola à Etterbeek ou l'Institut de la Providence à Anderlecht. Ce sont des études professionnelles qui se déroulent sur trois ans :
- 5e Aide familial, 6e Aide familial : obtention d'une qualification permettant d'exercer le métier d'aide familial ;
- 7e Aide soignant : ne peut ĂȘtre accessible qu'aprĂšs l'obtention de la qualification et Ă la fin permet d'obtenir un CESS et le diplĂŽme d'aide-soignant avec son numĂ©ro VISA du ministĂšre de la SantĂ©.
Il est également possible d'obtenir un diplÎme d'aide soignant et un CESS à la fin d'une premiÚre année d'infirmiÚre hospitaliÚre réussie.
Le site spécialisé pour les aides-soignant(e)s en Belgique qui permet de trouver non seulement les adresses des écoles qui proposent la formation, mais aussi les lois, les barÚmes, les interventions patronale (primes), offres d'emplois, etc. est : www.aide-soignant.be
Au Luxembourg
La formation d'aide-soignant au Luxembourg repose sur l'obtention du CATP d'aide-soignant. Ce diplÎme se prépare en trois ans.
En Suisse
La formation d'aide soignant a été supprimée et remplacée par la formation Aide en soins et accompagnement (ASA)[7] qui a pour durée 2 ans.
Au Québec
Les prĂ©posĂ©s aux bĂ©nĂ©ficiaires sâoccupent gĂ©nĂ©ralement des personnes ĂągĂ©es. Ils sont les premiers intervenants et procurent une assistance au quotidien. Les prĂ©posĂ©s aux bĂ©nĂ©ficiaires exercent gĂ©nĂ©ralement dans les CHSLD (centre dâhĂ©bergement de soins longue durĂ©e) et ont pour but dâaccompagner les personnes ĂągĂ©es dans leurs activitĂ©s de tous les jours[8]. Les centres dâhĂ©bergement de soins longue durĂ©e accueillent les personnes ĂągĂ©es souffrant de troubles cognitifs comme la dĂ©mence et physiques[9]. Les prĂ©posĂ©s doivent accomplir plusieurs tĂąches comme faire la toilette (hygiĂšne), soins somatiques, soins psychosociaux (soins relatifs Ă la psychologie social et des comportements sociaux), lâentretien de lâenvironnement (mĂ©nage) du patient et les tĂąches administratives[10], comme communiquer aux aides-soignants lâĂ©tat du patient. Les prĂ©posĂ©s aux bĂ©nĂ©ficiaires doivent aussi dĂ©placer le patient sâil en est incapable (de son lit Ă une chaise par exemple) et les habiller puisque cela peut ĂȘtre physiquement exigent voire impossible pour ceux-ci[11]. La faible qualification professionnelle pour devenir prĂ©posĂ© aux bĂ©nĂ©ficiaires perpĂ©tue le stĂ©rĂ©otype disant que de sâoccuper des autres personnes (enfants, personnes ĂągĂ©esâŠ) et le « prendre soin » est ancrĂ© dans le genre fĂ©minin[9]. Leur travail est demandant et souvent dĂ©nigrĂ©[8].
Une formation peut s'apparenter, au moins en partie, à la formation française :
- diplĂŽme d'Ă©tudes professionnelles (DĂP) en Assistance Ă la personne en Ă©tablissement de santĂ©[12] (1 an d'Ă©tudes secondaires professionnelles) ;
Le dĂ©tenteur du DĂP Assistance Ă la personne en Ă©tablissement de santĂ© est gĂ©nĂ©ralement nommĂ© « prĂ©posĂ© aux bĂ©nĂ©ficiaires ». Seule l'obtention de ce diplĂŽme ou d'un titre Ă©quivalent suffit pour pouvoir travailler dans ce domaine.
Il y a un manque de main dâĆuvre dans les centres dâhĂ©bergement de soins longue durĂ©e. La plupart des prĂ©posĂ©s aux bĂ©nĂ©ficiaires se trouvent Ă ĂȘtre des immigrants[13]. Ces emplois sont majoritairement occupĂ©s par des femmes, 80% le sont[9]. Souvent, les immigrants se voient obligĂ©s de laisser leur famille pour sâoccuper des personnes ĂągĂ©es au QuĂ©bec.
Conditions de travail
Les soignants font face Ă des conditions difficiles, les patients peuvent parfois faire des demandes pouvant ressembler a du harcĂšlement<[8]. Les prĂ©posĂ©s sâoccupent dâune clientĂšle considĂ©rĂ©e comme difficile. Les aides-soignantes sont souvent victime dâĂ©puisement physique et psychologique puisquâils sont les premiers en contact avec cette clientĂšle[8]. Les centres dâhĂ©bergements accueillent trop de patients considĂ©rant un manque important dâemployĂ©s[13]. Il y a donc une surcharge de responsabilitĂ©s pour les prĂ©posĂ©s aux bĂ©nĂ©ficiaires.
Il y existe un manque de reconnaissance envers les prĂ©posĂ©s aux bĂ©nĂ©ficiaires. Les prĂ©posĂ©s aux bĂ©nĂ©ficiaires sont considĂ©rĂ©s au bas de la hiĂ©rarchie organisationnelle au sein des centre dâhĂ©bergement de soins longue durĂ©e[10].
Articles connexes
Notes et références
- « ASH - Agent de services hospitaliers : Fiche Métier - Salaire - Jobijoba », sur www.jobijoba.com (consulté le )
- « arrĂȘtĂ© du 22 octobre 2005 relatif Ă la formation conduisant au diplĂŽme dâĂtat dâaide-soignant », sur www.legifrance.gouv.fr
- « arrĂȘtĂ© du 25 janvier 2005 relatif aux modalitĂ©s dâorganisation de la validation des acquis de lâexpĂ©rience pour lâobtention du diplĂŽme dâĂtat dâaide-soignant », sur www.sante.gouv.fr
- dit, « Quel cursus pour une aide soignante ? », sur www.top-metiers.fr, 2019-03-15gmt+020000:00:00+02:00 (consulté le )
- « Objectifs de stage aide-soigant », sur www.objectifs-stage-ifas.fr (consulté le )
- emploitheque
- « Professions - Recherche par nom : Aide en soins et accompagnement AFP », sur www.berufsberatung.ch
- François AUBRY et Yves COUTURIER, « Conclusion », dans PrĂ©posĂ©s aux bĂ©nĂ©ficiaires et aides-soignantes, Presses de l'UniversitĂ© du QuĂ©bec (lire en ligne), p. 219â222
- François Aubry, « Les prĂ©posĂ©s aux bĂ©nĂ©ficiaires au QuĂ©bec : entre amour du mĂ©tier et dĂ©goĂ»t de la tĂąche : comment lâanalyse de lâactivitĂ© permet de comprendre le paradoxe », Sociologie et sociĂ©tĂ©s, vol. 48, no 1,â , p. 169â189 (ISSN 0038-030X et 1492-1375, DOI 10.7202/1036888ar, lire en ligne, consultĂ© le )
- François Aubry et Yves Couturier, « Regard sur une formation destinĂ©e aux prĂ©posĂ©s aux bĂ©nĂ©ficiaires au QuĂ©bec. Gestion de contradictions organisationnelles et souffrance Ă©thique: », Travailler, vol. n° 31, no 1,â , p. 169â192 (ISSN 1620-5340, DOI 10.3917/trav.031.0169, lire en ligne, consultĂ© le )
- Karen Messing et Diane Elabidi, « Aides-soignants et aides-soignantes : la collaboration dans les tĂąches physiques lourdes: », Cahiers du Genre, vol. n° 32, no 1,â , p. 5â24 (ISSN 1298-6046, DOI 10.3917/cdge.032.0005, lire en ligne, consultĂ© le )
- « 5316 - Assistance à la personne en établissement de santé », sur inforoutefpt.org
- Ămilie Allaire, Ătre prĂ©posĂ© aux bĂ©nĂ©ficiaires : lâexpĂ©rience de travail des immigrants de la ville de QuĂ©bec , UniversitĂ© Laval, (lire en ligne)