L'affaire Calciopoli[1] est un scandale sportif secouant en 2006 le football professionnel italien (première et seconde division).
Cette affaire a impliqué dans un premier temps la Juventus, le Milan AC, l'AC Fiorentina, la SS Lazio, la Reggina Calcio et la Società Sportiva Arezzo.
Bien que miné par divers illicites de second degré, le championnat incriminé a été déclaré régulier, aucun match n'a été déclaré truqué par le tribunal sportif de 2006[2] ainsi que par celui de première instance en 2010[3].
Sommaire
Chronologie du scandale
Au printemps 2006, peu avant le mondial en Allemagne, le scandale éclate à la suite de la publication dans la presse italienne (La Gazzetta dello Sport et Il Corriere della Sera) de comptes rendus d'écoutes téléphoniques ordonnées par la justice deux ans plus tôt. Le public prend connaissance des conversations de Luciano Moggi, directeur général de la Juventus, et Pierluigi Pairetto, ancien arbitre, chargé par la fédération italienne de football de sélectionner les arbitres pour les rencontres de championnat entre 1999 et 2005.
En septembre 2005, le parquet de Turin avait dans un premier temps classé l'affaire, les écoutes téléphoniques ne permettant pas d'établir de corruption ou d'achat de match. Mais la parution dans la presse révolte l'opinion publique.
À la suite des publications des conversations téléphoniques, la commission disciplinaire du football italien est saisie du dossier. Le scandale implique plusieurs clubs évoluant dans le championnat d'Italie de football : la Juventus, le Milan AC[4], la Lazio (du président Claudio Lotito), la Fiorentina[5] (du président Diego Della Valle) et la Reggina (en Serie B[6]). Les arbitres concernés et mis en accusation sont Massimo De Santis, Paolo Dondarini, Paolo Bertini, Domenico Messina, Gianluca Rocchi, Paolo Tagliavento et Pasquale Rodomonti. Le procureur pense alors avoir affaire à « un système "sophistiqué" visant justement à se rendre invisible aux médias et à l'opinion publique en agissant lors de phases de jeu "litigieuses", mais pas sur des actions incontestables ».
Les douze membres du Conseil d'administration de la Juventus, dont faisait partie Moggi ou encore l'administrateur délégué Antonio Giraudo, démissionnent le . Inculpé et accusé d'association de malfaiteurs destinée à la fraude sportive par le parquet de Naples, chargé de l'enquête, Luciano Moggi est suspendu de toute fonction sportive pour une durée de cinq ans.
Le , le tribunal sportif rend sa décision. La Juventus est déchue des titres acquis dans le Calcio lors des saisons 2004-2005 et 2005-2006 et ne pourra prendre part à l'édition 2006-2007 de la Ligue des champions. Elle est rétrogradée en Serie B (2e division) avec 30 points de pénalité où elle retrouvera la Fiorentina et la Lazio reléguées avec respectivement 12, et 7 points de pénalité. La quatrième équipe concernée, le Milan AC, reste en Serie A mais avec 15 points de pénalité.
Les clubs italiens font appel. Ils mettent en avant le manque de témoignages les concernant. Le 25 juillet, contrairement à ce que demandait le procureur Stefano Palazzi qui souhaitait une aggravation des peines, la cour fédérale d'appel de la justice sportive les revoie à la baisse. La Juventus est finalement le seul club relégué[7] et le Milan AC, pénalisé de 8 points, passe de la seconde à la quatrième place et participera au tour préliminaire de la Ligue des champions. La Fiorentina et la Lazio restent en Serie A mais sont privées de Coupe d'Europe.
Le , suite de la décision de la Cour arbitrale du Comité national olympique italien, les clubs condamnés voient leurs pénalités réduites de façon importante, ainsi la Juventus passe de 17 à 9 points de retard, la Fiorentina de 19 à 15 et la Lazio de 11 à 3. Seul le Milan AC ne bénéficie pas dans cette décision d'une réduction de sa pénalité (8 points).
En 2011, le procureur Stefano Palazzi fait enfin son réquisitoire incriminant lourdement le club lombard (bénéficiaire du titre 2005/2006 "sur tapis vert")[8], malheureusement son réquisitoire tombe exactement un jour après que la date prescription officiellement soit tombée[3]. L'Inter ne peut donc pas répondre de ces accusations devant un tribunal.
Condamnations du tribunal sportif en 2006
Club | Relégation | Réduction de points (pour la saison 2006-2007) |
Autres peines | |||||
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Première condamnation | Résultat en appel | Peine finale[9] | Première condamnation | Résultat en appel | Peine finale | Première condamnation | Peine finale | |
AC Milan | - | - | - | Réduction de 15 points | Réduction de 8 points | Réduction de 8 points | • Réduction de 44 points pour la saison 2005-2006 • Interdiction de disputer la C1 2006-2007 [10] |
• Réduction de 30 points pour la saison 2005-2006 • Un match à domicile à huis clos. |
AC Fiorentina | Relégation en Serie B | Annulation | Annulation | Réduction de 12 points (Serie B) |
RĂ©duction de 19 points (Serie A) |
RĂ©duction de 15 points (Serie A) |
• Interdiction de disputer la C1 2006-2007 [10] | • Interdiction de disputer la C1 2006-2007 [10] • Deux matchs à domicile à huis clos |
Juventus | Relégation en Serie B | Relégation en Serie B | Relégation en Serie B | Réduction de 30 points | Réduction de 17 points | Réduction de 9 points | • 80 000 € d'amende | • Scudetti de 2005 et 2006 enlevés • Interdiction de disputer la C1 2006-2007 [10] • Relégation en Serie B. |
SS Lazio | Relégation en Serie B | Annulation | Annulation | Réduction de 7 points (Serie B) | Réduction de 11 points (Serie A) | Réduction de 3 points (Serie A) | • Interdiction de disputer la C3 2006-2007 [10] | • Interdiction de disputer la C3 2006-2007 [10] • Deux matchs à domicile à huis clos |
Reggina Calcio [11] | (Pas de relégation) | - | - | Réduction de 15 points | (Pas de résultat en appel) | Réduction de 11 points | (Pas de peine) | • 80 000 € d'amende |
Condamnations intermédiaires de 2006
Club | 2005-2006 | 2006-2007 | Amende | Suspension de terrain |
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Juventus | -91 points[12] | -9 points | 120 000 € | 2 matchs |
AC Fiorentina | -30 points | -19 points | 100 000 € | 3 matchs |
SS Lazio | -30 points | -11 points | 100 000 € | 3 matchs |
Milan AC | -30 points | -8 points | 100 000 € | 1 match |
Condamnations individuelles de 2006
Les sanctions imposées lors du procès furent[13]:
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Précédents
En 1980, le Milan AC s'était vu rétrogradé en division inférieure pour avoir truqué un match avec Lazio afin de lui éviter la relégation. Le gardien international de Milan, Enrico Albertosi, avait été suspendu durant 2 saisons.
Notes et références
- Calciopoli se réfère à un précédent scandale qui a secoué l'Italie, celui de Tangentopoli en 1992.
- « Sandulli: «Il campionato era regolare» - Corriere della Sera », sur www.corriere.it (consulté le )
- « Pourquoi la Juventus considère avoir remporté 33 titres et non 31 », sur Eurosport, (consulté le )
- (it) cf. « Calciopoli: sanzioni ridotte per Juventus, Milan, Fiorentina e Lazio », altalex.com, 5 août 2006
- (it) cf. « Rabbia Fiorentina su Calciopoli "Chi nascose le intercettazioni?" », romatiamo.net, 8 mai 2012
- (en) cf. « Calciopoli – The 2006 Italian Football Scandal », sportinglybetter.com, 8 avril 2012
- Vainqueur de la Serie B la saison suivante, la Juventus a retrouvé la Serie A lors de la saison 2007-2008.
- DH Les Sports+, « Calciopoli : le titre 2006 enlevé à l'Inter ? Décision le 18 juillet », sur www.dhnet.be, (consulté le )
- (en) « Punishments cut for Italian clubs », sur news.bbc.co.uk, BBC, (consulté le )
- Conséquence des peines de la FIGC. Ceci n'inclut pas les autres sanctions possibles en compétitions européennes données par l'UEFA.
- (en) Reggina suffer 15-point deduction, BBC News, 19 août 2006 (consulté le 17 août 2006).
- Relégation en Serie B et annulation des deux derniers titres de Champion d'Italie.
- (en) Calciopoli: The sentences in full, Channel4.com, 14 juillet 2006 (consulté le 30 juillet 2009).