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Affaire de la Fondation Hamon

L'affaire de la Fondation Hamon concerne un ancien projet de musée d'art contemporain sur l'île Saint-Germain à Issy-les-Moulineaux, datant du début des années 2000, qui a depuis été abandonné. Son initiateur était Jean Hamon, qui fit fortune dans la promotion immobilière.

Origine de l'affaire

Le projet repose sur une donation de Jean Hamon de près de 192 toiles et sculptures, d'une valeur estimée à 7 millions d'euros, au conseil général des Hauts-de-Seine, à l'époque présidé par Charles Pasqua. Ce fonds fut stocké dans le château de Jean Hamon à Bullion (Yvelines).

Le syndicat mixte de l’île Saint-Germain, prĂ©sidĂ© par Charles Pasqua et coprĂ©sidĂ© par AndrĂ© Santini, dĂ©putĂ©-maire UDF d'Issy-les-Moulineaux, est crĂ©Ă© en 2000, entre le dĂ©partement des Hauts-de-Seine et la ville d’Issy-les-Moulineaux avec des contributions budgĂ©taires de respectivement 2/3 et 1/3[1]. En 2003, une juge versaillaise s'Ă©tonne de voir le dĂ©partement investir, sans contrĂ´le des fonds, 800 000 euros versĂ©s Ă  Jean Hamon pour l'entretien et le stockage des Ĺ“uvres. Charles Pasqua et AndrĂ© Santini, ainsi que plusieurs hauts fonctionnaires, sont mis en examen dans ce dossier, Ă  la mi-2003. En outre, Nicolas Sarkozy pourrait aussi ĂŞtre concernĂ© par cette affaire, selon le quotidien LibĂ©ration, puisque le conseil gĂ©nĂ©ral a continuĂ© Ă  effectuer ces versements Ă  Jean Hamon pendant un an, après que Sarkozy est devenu prĂ©sident du conseil gĂ©nĂ©ral[2]. Le syndicat mixte verse des frais de garde Ă  Jean Hamon jusqu'en 2011.

Par la suite, la fondation périclite. Le permis de construire a été annulé après un recours engagé par les riverains et l'association de défense de l'environnement Val-de-Seine Vert.

L'affaire

L'affaire dĂ©bute en mai 2003 après une dĂ©nonciation du comptable de Jean Hamon. La justice le soupçonne d'avoir gonflĂ© les coĂ»ts. Jean Hamon a perçu près de 750 000 euros d'argent public.

Depuis la mi-2003, plusieurs mises en examen pour détournement de fonds publics sont décidées par la juge Nathalie Andreassian. Elles concernent en particulier des élus et des fonctionnaires du conseil général des Hauts-de-Seine.

En , le parquet de Versailles demande à la juge de rouvrir son dossier. Elle refuse, estimant avoir bouclé ses investigations. Le procureur général de la cour d'appel intervient et, le , la chambre de l'instruction (l'organe qui contrôle le travail des juges d'instruction), rend son arrêt.

Dans un arrêt de 16 pages, la chambre de l'instruction estime que le délit de « détournements de fonds publics », pour lequel André Santini et Charles Pasqua sont poursuivis, n'est pas caractérisé. Idem pour le délit de « prise illégale d'intérêts ». C'est le cœur du dossier qui est attaqué. La chambre de l'instruction conclut en invitant la juge d'instruction Nathalie Andreassian à reprendre ses investigations[3].

Le , cette dernière dĂ©cide une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel[4]. Le , le tribunal correctionnel de Versailles condamne Charles Pasqua, Ă  deux ans de prison avec sursis, Ă  une amende de 150 000 euros et Ă  deux ans d'inĂ©ligibilitĂ©, et AndrĂ© Santini Ă  deux ans de prison avec sursis, Ă  une amende de 200 000 euros et Ă  cinq ans d'inĂ©ligibilitĂ©[5].

Il est fait appel du jugement et un nouveau procès a lieu en [6]. Le , la cour d'appel de Versailles relaxe André Santini. Le président de la cour précise que Charles Pasqua aurait également été relaxé s'il n'était pas décédé auparavant[7].

Le parquet général se pourvoit en cassation[8]. La cour de cassation ordonne un troisième procès pour André Santini portant uniquement sur le délit annexe de prise illégale d'intérêts, rendant définitive sa relaxe concernant le détournement de fonds publics. Le , André Santini est relaxé du délit annexe de prise illégale d'intérêts par la cour d'appel de Paris[9].

Les protagonistes

  • Jean Hamon, mis en examen pour recel de dĂ©tournement de fonds public.
  • Charles Pasqua, sĂ©nateur UMP des Hauts-de-Seine. Il est mis en examen le pour « prise illĂ©gale d'intĂ©rĂŞt ». Le , il est condamnĂ© Ă  deux ans de prison avec sursis, Ă  une amende de 150 000 euros et Ă  deux ans d'inĂ©ligibilitĂ©. Ce jugement n'a jamais Ă©tĂ© dĂ©finitif, Charles Pasqua Ă©tant dĂ©cĂ©dĂ© durant le procès en appel[10].
  • AndrĂ© Santini, maire UDI d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) et ancien secrĂ©taire d'État Ă  la fonction publique. Il est mis en examen le pour prise illĂ©gale d'intĂ©rĂŞt. Le , il est condamnĂ© Ă  deux ans de prison avec sursis, Ă  une amende de 200 000 euros et Ă  cinq ans d'inĂ©ligibilitĂ©. Le , il est relaxĂ© par la cour d'appel de Versailles. Le , il est relaxĂ© dĂ©finitivement par la cour d'appel de Paris.

Notes et références

Sources

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