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Affaire Yumiko-chan

L'affaire Yumiko-chan est le viol et le meurtre d'une fille de six ans nommée Yumiko Nagayama (ou parfois Yumiko Arakaki) par un soldat américain de 31 ans stationné à Okinawa le , dix ans après le début de l'occupation américaine de l'île qui, à l'époque, n'avait pas encore été réintégrée au Japon. Yumiko était partie au jardin d'enfants ce jour-là. Sa disparition est remarquée vers 20h quand elle ne rentre pas chez elle.

Le lendemain, son corps est retrouvĂ© dans la dĂ©charge de la base aĂ©rienne de Kadena. Elle avait Ă©tĂ© violĂ©e et assassinĂ©e, et son corps avait l'air d'« avoir Ă©tĂ© coupĂ© par un couteau bien aiguisĂ© de la rĂ©gion abdominale jusqu'aux intestins Â». Un acte d'accusation fut publiĂ© contre le sergent Isaac J. Hurt (parfois incorrectement nommĂ© Isaac J. Hart) du bataillon B de la 32e division d'artillerie, pour meurtre, viol et enlèvement d'enfant[1].

RĂ©action

La colère contre l'occupation américaine fut exacerbée par l'horreur de cette affaire, en plus du fait qu'en raison du principe d'extraterritorialité des forces US d'Okinawa, le soldat soupçonné n'ait pas à être confronté à la justice okinawaise, mais à une cour martiale américaine. De la bataille d'Okinawa en 1945 jusqu'en 1972, Okinawa fut contrôlée par l'administration civile américaine des îles Ryūkyū.

Une marche pour la protection des enfants fut organisĂ©e Ă  Okinawa et l'association de l'enfance fut formĂ©e Ă  la suite de cet incident[2]. Les Okinawais demandèrent que l'armĂ©e amĂ©ricaine « punissent les coupables de crime contre les enfants par la peine de mort sans regard sur leur nationalitĂ© ou leur origine ethnique ». Les Okinawais demandèrent Ă©galement que Isaac J. Hurt soit jugĂ© par une cour civile et que le procès soit tĂ©lĂ©diffusĂ©e, mais ces requĂŞtes furent ignorĂ©es.

Une semaine après l'affaire, un soldat américain viola une fille de 9 ans.

Procès

Isaac J. Hurt fut jugé pour viol et meurtre par un tribunal militaire américain à Okinawa. Son jugement dura 13 jours, durant lesquels il clama son innocence. Il fut reconnu coupable après une rapide délibération de moins d'une heure. C'était la seconde condamnation pour viol d'un Américain à Okinawa en moins d'un mois[3]. Néanmoins, il fit plus tard appel et fut renvoyé aux États-Unis sans être exécuté.

Conséquence

L'affaire alimenta le débat sur la présence continue des forces américaines au Japon et fut le déclencheur des premières grandes protestations contre l'occupation d'Okinawa.

Références

  1. The Okinawa Times, Sept 10, 1955.
  2. The Okinawa Times, Sept 10, 1955
  3. (en) St. Petersburg Times, 6 décembre 1955

Voir aussi

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