Affaire Jean-Marc Schoepff

Jean-Marc Schoepff, né le 16 décembre 1956 à Nice, est un prêtre et aumônier ayant été au contact de jeunes pendant plus de trente-cinq ans. Il est mis en examen et placé en détention provisoire[1] le 22 novembre 2018, à la suite d'une information judiciaire pour « agressions sexuelles sur mineurs par personne ayant autorité »[2]. Une dizaine de ses victimes se sont manifestées après que l'une d'entre elles a témoigné à visage découvert[3] mais le procureur de la République de Nice estime que les victimes pourraient être beaucoup plus nombreuses[4]. Selon les informations du Monde, des signalements auprès de l’inspection générale et du collège dont Jean-Marc Schoepff était l'aumônier ont été ignorés[4]. Le diocèse l'avait écarté des mineurs depuis 2017[5]. Jean-Marc Schoepff nie les faits qui lui sont reprochés[6].

Certaines plaintes ne sont pas retenues pour cause de faits prescrits. Mais l'avocat des victimes saisi la cour de cassation pour faire valoir « l'amnésie traumatique ». Un des plaignants, Sébastien Liautaud, explique : « C'est un phénomène psychique qui fait que le cerveau met de coté, ce traumatisme reste ancré en nous mais c'est juste rangé de coté, ça dort dans une partie du cerveau, et par des événements divers et variés cela ressort 30/40 ans après [..] il faut prendre en compte cette amnésie traumatique »[7]. Sur la dizaine de plaintes, il en reste seulement deux qui ne sont pas prescrites. Un des plaignants, né en 1985, porte plainte en 2019 pour des faits datant de 1997. L’autre, né en 1982, évoque des faits de 1996 au sein de l'Institution Stanislas à Nice. Selon l'avocat de ce dernier : « Mon client n’aurait pas parlé s’il n’avait pas appris que le prêtre traitait les plaignants de menteurs »[8].

En février 2021, un prêtre, victime supposée de Jean-Marc Schoepff, a décidé de parler publiquement bien que sa plainte ne soit pas retenue car les faits sont prescrits. Il indique avoir été un « chouchou » du prêtre : « Je n’avais pas conscience de subir une agression sexuelle, je pensais que c’était sa manière de me témoigner son affection. Une fois la lumière éteinte, il se rapprochait de moi et faisait un câlin. Il pouvait toucher mes jambes, mes fesses, ça lui arrivait de mettre un doigt dans ma bouche, de jouer avec ma langue, de m’embrasser, et il me disait qu’il m’aimait, que j’étais beau. À moi, il ne m’a pas touché le sexe »[9] - [10].

Jean-Marc Schoepff est suspendu, en septembre 2017, de tout ministère auprès des mineurs. Ses fonctions de prêtre lui sont retirées en mai 2018 après le début de l'instruction judiciaire[11]. Le procureur de la République de Nice, Xavier Bonhomme, indique en janvier 2021, que le procès ne se tiendra probablement pas avant 2022 car « l’affaire est toujours en cours d’instruction et un recours sur un point juridique est devant la cour d’appel »[12].

Alors que sa première inculpation est annulée pour vice de procédure, Jean-Marc Schoepff est de nouveau mis en examen en octobre 2021 pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans[13]. Un procès en correctionnel est prévu en 2023[14].

• Abus sexuels sur mineurs dans l'Église catholique en France
• Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église