Affaire Jean-Luc Cayez
L'affaire Jean-Luc Cayez est une affaire criminelle survenue à Soisy-sur-Seine, dans le département de l'Essonne, dans la nuit du 13 au . Le concierge d'un immeuble s'introduit chez une locataire, Audrey Jouannet, la séquestre, la viole puis la tue. Il dissimule ensuite le corps dans l'appartement de la jeune femme. Pour brouiller les pistes, il utilise un préservatif usagé récupéré dans une poubelle. En 2008, il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans.
Affaire Cayez | |
Titre | Affaire Jean-Luc Cayez |
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Fait reproché | Homicide |
Chefs d'accusation | SĂ©questration, viol et assassinat |
Pays | France |
Ville | Soisy-sur-Seine |
Nature de l'arme | Corde Ă sauter |
Date | 13 et |
Nombre de victimes | 1 : Audrey Jouannet |
Jugement | |
Statut | Affaire jugée |
Tribunal | Cour d'assises de l'Essonne Ă Ăvry |
Date du jugement | |
Biographies
Jean-Luc Cayez
Jean-Luc Cayez est le principal suspect de l'affaire qui porte son nom. Ancien légionnaire, il a 48 ans au moment des faits[1].
En 1984, il passe sept ans en prison pour vol et viol d'une passante Ă Grigny[2]. Il est arrĂȘtĂ© parce qu'il a insistĂ© pour montrer tous ses tatouages Ă sa victime : un des tatouages mentionne son prĂ©nom, Jean-Luc. Il rĂ©cidive dĂšs sa sortie en agressant une voisine dans l'HĂ©rault, et avoue immĂ©diatement les faits[3]. AprĂšs un verdict de 1991, il est condamnĂ© Ă 20 ans de rĂ©clusion pour viol et en purge finalement douze, au grĂ© des remises de peine, avant d'ĂȘtre relĂąchĂ©[1]. Entre 2000 et 2002, il suit un traitement de castration chimique qui l'empĂȘche d'avoir des Ă©rections[3]. Il est relĂąchĂ© le et ne bĂ©nĂ©ficie d'aucun suivi aprĂšs sa libĂ©ration[4] - [5].
Audrey Jouannet
La victime du crime, Audrey Jouannet, est une locataire de la Résidence de Gerville (Soisy-sur-Seine) dont Cayez est le gardien. Elle est ùgée de 24 ans au moment des faits[1].
Faits et enquĂȘte
Durant sa garde à vue, Jean-Luc Cayez expliquera qu'il était fermement décidé à passer à l'acte, mais qu'il n'avait pas encore choisi de victime. Sa rencontre avec Audrey Jouannet, qui rentrait de vacances, lui donna l'occasion de cibler cette derniÚre.
Le soir du , Cayez fouilla les poubelles d'une femme célibataire de sa résidence, dont il savait qu'elle entretenait une liaison réguliÚre avec un homme. Il y cherche et trouve un préservatif usagé, dont il prélÚve le sperme avec une seringue. Il place ensuite la seringue au congélateur[3].
Dans la nuit du 13 au , Jean-Luc Cayez, concierge de la résidence de Gerville (un immeuble de Soisy-sur-Seine), entre sans effraction chez une locataire de 24 ans, Audrey Jouannet. Il porte une cagoule, des gants et est armé d'un fusil à pompe à crosse et canon sciés[1] - [6] - [7].
Il la bĂąillonne et la ligote, la sĂ©questre dans sa loge toute la nuit et la viole[4]. Enfin, il l'Ă©trangle avec une corde Ă sauter et injecte le sperme congelĂ© dans le vagin et la bouche de la victime, espĂ©rant ainsi mener les futurs enquĂȘteurs sur une fausse piste. Les gendarmes dĂ©couvrent aussi qu'il a coupĂ© les poils pubiens, ce qui s'apparente Ă des actes de torture et barbarie. En revanche, Cayez niera toujours avoir frappĂ© sa victime, ce qui est contredit par les conclusions des lĂ©gistes. Il affirme plus tard s'ĂȘtre inspirĂ© de la sĂ©rie NCIS pour cette mise en scĂšne[3]. Il remonte la victime dans son appartement[1] puis lave son corps et la cache nue sous son lit.
InquiĂšte de ne plus avoir de nouvelles de sa fille qui reste injoignable depuis plusieurs jours, sa mĂšre Marie-Antonia Jouannet dĂ©cide de se rendre sur place. Le , la mĂšre de la victime entre dans l'appartement en compagnie de Jean-Luc Cayez, inquiĂšte de ne pas avoir de nouvelles. Mais elle n'y trouve pas sa fille et va Ă la gendarmerie signaler la disparition d'Audrey, qui reste introuvable. Les militaires essaient de la rassurer, et lui disent d'attendre encore quelques jours Ă©tant donnĂ© qu'Audrey, Ă 24 ans, a pu partir d'elle-mĂȘme, ce dont sa mĂšre doute fort. Marie-Antonia Jouannet, rejointe par son compagnon, rentre finalement dans l'appartement qu'occupe sa fille et oĂč ils dĂ©cident de passer la nuit. Elle dĂ©couvre incidemment dans la nuit le corps de sa fille, cachĂ© sous le lit[1] - [2].
La gendarmerie enquĂȘte et dĂ©couvre du sperme sur le corps de la victime. Soupçonnant Cayez, elle l'emmĂšne en garde Ă vue. Pendant la garde Ă vue, le Laboratoire de police scientifique de Paris dĂ©couvre que le sperme ne correspond pas Ă celui de Cayez[1]. Suivant leur intuition et malgrĂ© ce rĂ©sultat d'analyses, les enquĂȘteurs dĂ©cident de maintenir Jean-Luc Cayez en garde Ă vue. Cette intuition fut la bonne, car Cayez finit par avouer qu'il est bien l'auteur du crime, ajoutant Ă l'attention des policiers que « c'est mieux que vous m'arrĂȘtiez maintenant, car je pense que malheureusement j'aurais recommencĂ© »[3].
Sans doute ravi de mener les dĂ©bats, Cayez collabore mĂȘme pour faire avancer l'enquĂȘte : il mĂšne ainsi les enquĂȘteurs vers l'endroit en bord de Seine oĂč il a jetĂ© dans le fleuve quatre sacs poubelles contenant divers effets d'Audrey et d'autres preuves. Toujours sur indication de Cayez, la gendarmerie trouve un deuxiĂšme prĂ©servatif usagĂ© dans une gaine d'aĂ©ration de son domicile, ce qui implique qu'il avait l'intention de rĂ©itĂ©rer.
ProcĂšs et condamnation
De 2005 à 2008, Cayez est incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis[2]. Il est jugé pour « séquestration aggravée, viol, actes de barbarie en récidive, homicide volontaire accompagné d'autre crime »[2].
Le , le procĂšs de Jean-Luc Cayez dĂ©bute Ă la cour d'assises de l'Essonne Ă Ăvry[8] - [9].
Pendant le procÚs, Cayez se répand souvent en insultes à l'encontre de ses opposants[3]. L'avocat de Cayez, Jacques Bourdais, affirme que « la peine est déjà acquise et nous le savons tous » dÚs ses premiÚres plaidoiries[10].
Le , Cayez est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans[1] - [7] - [11] - [12]. En réponse au verdict et aux insultes proférées à son encontre, il fait deux doigts d'honneur au public[7].
Notes et références
- « L'affaire Jean-Luc Cayez, le concierge assassin », sur RTL, (consulté le )
- « Le gardien d'immeuble avoue le meurtre d'Audrey », leparisien.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « C'est mieux que vous m'arrĂȘtiez, car j'aurais recommencĂ© », sur LibĂ©ration, (consultĂ© le )
- Sylvain Peuchmaurd, « Jean-Luc Cayez, violeur récidiviste, jugé pour le meurtre d'Audrey, 24 ans », sur Le Point, (consulté le )
- Sylvain Peuchmaurd, « La double personnalité de Jean-Luc Cayez, meurtrier présumé de la jeune Audrey », sur Le Point, (consulté le )
- « Audrey: le gardien de l'immeuble avoue », sur La DĂ©pĂȘche du Midi, (consultĂ© le )
- « PerpĂ©tuitĂ© pour Jean-Luc Cayez, qui avait violĂ© et tuĂ© une jeune voisine », Le Monde,â (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le )
- AgnÚs Vives, « Le gardien d'immeuble récidiviste jugé pour meurtre », sur Le Parisien, (consulté le )
- « Un violeur récidiviste devant les assises de l'Essonne », sur 20 minutes, (consulté le )
- « Perpétuité pour le violeur multi-récidiviste Jean-Luc Cayez », sur Le Point (consulté le )
- « Jean-Luc Cayez condamné à la perpétuité », sur Le Nouvel observateur, (consulté le )
- « Perpétuité pour le multirécidiviste Cayez », sur Le Figaro, (consulté le )
Documentaires télévisés
- « Jean-Luc Cayez, la machination du concierge » le dans Faites entrer l'accusé présenté par Christophe Hondelatte sur France 2.
- « L'assassin habite au numĂ©ro 1 » le dans EnquĂȘtes criminelles : le magazine des faits divers sur W9.
- « Le crime presque parfait » (premier reportage) dans « Spéciale police scientifique » le dans Crimes sur NRJ 12.
- « Affaire Jean-Luc Cayez : un assassin si serviable... » (premier reportage) le dans Chroniques criminelles sur NT1.
- « Le calvaire de l'étudiante » le 22 mars 2018 dans Indices sur Numéro 23.
Ămission radiophonique
- « L'affaire Jean-Luc Cayez, le concierge assassin » le dans L'Heure du crime de Jacques Pradel sur RTL.
- « Audrey, victime dâun violeur rĂ©cidiviste » le dans Hondelatte raconte de Christophe Hondelatte sur Europe 1.