Adélaïde de Normandie (1026-1090)
Adélaïde[note 1] de Normandie (vers 1026, Calvados – vers 1090), demi-sœur de Guillaume le Conquérant, fut comtesse d'Aumale de son plein droit.
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Conjoints |
Environ Lambert II (environ à partir de ) Environ Eudes II de Troyes (environ à partir de ) Enguerrand II de Ponthieu |
Enfants |
Judith de Lens Étienne d'Aumale Adeliza d'Aumale (d) Helissende de Ponthieu (d) |
Biographie
Ses parents ne sont pas connus avec certitude. Elle est peut-être la fille de Robert le Magnifique, duc de Normandie et d’une maîtresse inconnue[1] - [2], ou peut-être la fille du duc Robert et d'Arlette[1], ou encore la fille d'Arlette et d'Herluin de Conteville[3]. Dans une interpolation au récit de Guillaume de Jumièges, Robert de Torigny mentionne qu'Adélaïde est une « sœur utérine » de Guillaume le Conquérant[2]. L'historienne britannique Elisabeth van Houts a depuis démontré que Robert de Torigny utilise aussi cette expression précise pour désigner les enfants issus d'un même père[2]. De plus, Robert de Torigny précise, dans un autre passage, qu'Adélaïde est une fille du duc Robert par une concubine qui n'est pas Arlette[2].
Elle épouse en premières noces Enguerrand II, comte de Ponthieu et seigneur d'Aumale[4]. Ce dernier aide son beau-frère Guillaume d'Arques, révolté contre le duc de Normandie, et se fait tuer le lors de combats livrés à Saint-Aubin-sur-Scie. De ce premier mariage naissent deux filles.
Le duc Guillaume la remarie à Lambert de Boulogne[note 2], comte de Lens, frère du comte Eustache II de Boulogne. Lambert meurt peu après, tué en 1054 dans un combat livré à Phalempin lors du siège de Lille par l'empereur Henri III contre Baudouin V, comte de Flandre[5].
Quelques années plus tard, Eudes († apr. 1115-1118), comte de Troyes et de Meaux, tue un baron champenois, et se réfugie à la cour de Normandie. Son oncle Thibaud III de Blois, qui était son suzerain, en profite pour s'emparer de ses comtés champenois. Guillaume lui fait épouser sa demi-sœur Adélaïde[5]. Il octroie à sa sœur la cité d'Aumale avec dix chevaliers[5]. Dans les actes légaux qui nous sont parvenus, Adélaïde est citée pour la première fois en 1082 comme comtesse d'Aumale[5]. Son mari Eudes n'est jamais mentionné portant ce titre, mais simplement « comte » (sans précision) ou « comte de Champagne »[5]. Pour l'historien français Pierre Bauduin, Eudes n'est que le représentant de sa femme, qui est la seule à posséder les droits sur Aumale[5].
Mariages et descendances
Adélaïde épouse en premières noces Enguerrand II († 1053), comte de Ponthieu. Ils ont :
- Adélaïde, citée en 1098 ;
- Hélissende, mariée avant 1091 à Hugues II de Campdavaine, comte de Saint-Pol.
En secondes noces, elle épouse Lambert de Boulogne († 1054), comte de Lens, fils d'Eustache Ier de Boulogne. Ils ont une fille :
- Judith, mariée en 1070 à Waltheof, comte d'Huntingdon.
En troisièmes noces, entre 1065 et 1070, elle épouse Eudes III de Champagne († apr. 1115-1118), comte de Troyes et de Meaux. Ils ont un fils :
- Étienne (avant 1070[5]-1127), comte d'Aumale.
Bibliographie
- Pierre Bauduin, La Première Normandie (Xe – XIe siècles), Caen, Presses Universitaires de Caen, , 474 p. [détail des éditions] (ISBN 2-84133-145-8).
Notes et références
Notes
- Ou Adèle ou Aeliz.
- Au contraire de son frère, qui avait soutenu Guillaume d'Arques, Lambert était resté fidèle à Baudouin V de Flandre, beau-père de Guillaume. Cette seconde alliance servit probablement à renforcer les liens entre la Normandie et la Flandre.
Références
- David C. Douglas, William the Conqueror, University of California Press, 1964, p. 381.
- Pierre Bauduin, La première Normandie (Xe – XIe siècles), Presses Universitaires de Caen, 2006 (2e édition) p. 306 (note).
- David Bates, « Odo, earl of Kent (d. 1097) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
- Bauduin, op. cit., p. 303.
- Bauduin, op. cit., p. 312-313.