Adèle Decerf
Adèle Decerf, dite aussi Adèle Droin et la mère Adèle, née Marguerite-Adèle Decerfèze le à Urciers et morte le à Pontoise[1], est une danseuse de french cancan et une tenancière de cabaret, figure emblématique de Montmartre.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 79 ans) Pontoise |
Nom de naissance |
Marguerite Adèle Decerfèze |
Autres noms |
Adèle Droin, la mère Adèle |
Nationalité | |
Activité |
Biographie
Ancienne danseuse, elle rachète en 1886 un modeste cabaret malfamé situé au 4, rue des Saules, le Cabaret des Assassins, peu après la mort de Jean François Louis Adolphe Salze, son fondateur[2] - [3]. Aussi appelé À ma campagne, Au Lapin à Gill ou Au Lapin Agile, c'est sous cette dernière enseigne que l'établissement devient célèbre[4] - [5]. Le débarrassant de sa clientèle la plus douteuse, la mère Adèle le rend plus fréquentable et le transforme en un café-restaurant-concert. Dans cette cantine décorée de tableaux paillards, elle entonne à l'aide d'un piano quelques romances pour ses amis artistes (Guillaume Apollinaire, André Salmon, Max Jacob, Pierre Mac Orlan…). Plus tard secondée par son mari, elle y accueille chansonniers et poètes[6]. L'endroit devient un des plus célèbres cabarets de Montmartre. Parmi les habitués figurent les peintres Adolphe Léon Willette, David Widhopff, Georges Redon, les romanciers Georges Courteline et Clovis Hugues, ou encore Stephen Pichon, alors journaliste et futur ministre des Affaires étrangères[7] - [8].
En 1903, la mère Adèle vend son établissement à Aristide Bruant — le fonds de commerce étant d'abord repris par Estelle, une des bonnes d'Adèle, puis par Frédéric Gérard, dit Frédé[9] - [10] — puis elle ouvre 14 bis, rue Norvins, dans une baraque en planches, un petit restaurant. Appelé Chez Adèle puis Au Vieux Chalet, il est lui aussi fréquenté par de nombreuses personnalités parisiennes[11] - [12] - [13]. Des anciens du Lapin Agile, mais aussi les illustrateurs Jules Depaquit et Ricardo Florès, la chanteuse Lucienne Bréval, la romancière Colette[7].
La mère Adèle cède son affaire en 1912[14]. Retirée sur la butte Pinson[15], elle meurt en 1922 à 79 ans, à l'hôtel-Dieu de Pontoise[16]. Sa mort est annoncée dans la presse début [17] - [15].
Sources
- Philippe Mellot, La Vie secrète de Montmartre
- Article de 1911 illustré d'une photographie de la mère Adèle devant son chalet de la rue Norvins[7]
Notes et références
- Acte de décès à Pontoise, no 253, vue 208/320.
- Georges Duval, « Chronique du lundi », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, L’Événement, (consulté le ), p. 1
- Acte de décès no 1862 du , 18e arrondissement, archives de Paris
- Gaston Bertrand, « Souvenirs sur Montmartre », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Le Tintamarre, (consulté le ), p. 5
- Pierre Mac Orlan, Le Quai des brumes, Editions Gallimard, (ISBN 978-2-07-249583-0, lire en ligne)
- Georges Montorgueil, La Vie Ă Montmartre, (lire en ligne), p. 145-146
- Henry Cossira, « Au « Lapin Agile » », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Excelsior, (consulté le ), p. 2
- « S. Exc. M. Pichon », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Le Ruy Blas, (consulté le ), p. 1
- « Le « Lapin Agile » », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Le Petit Journal, (consulté le ), p. 2
- Bernard Baritaud, Pierre Mac Orlan: sa vie, son temps, Librairie Droz, (ISBN 978-2-600-03693-1, lire en ligne), p. 55-56
- « Deux cabarets montmartrois », sur Gallica, L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, (consulté le ), p. 91
- « Le mystère du « Lapin Agile » », sur Gallica, L'Intransigeant, (consulté le ), vue 1/4
- « La prochaine réunion... », sur Gallica, Le Vieux Montmartre, (consulté le ), vue 3/4
- Le Veilleur, « Échos », sur Gallica, Excelsior, (consulté le ), p. 3
- André Warnod, « La mère Adèle est morte », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, L’Avenir, (consulté le ), p. 1-2
- « Échos. Le vieux Montmartre », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Comœdia, (consulté le ), p. 3
- « Les Échos », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Le Gaulois, (consulté le ), p. 1